«La CGFP ne s’oppose en rien à la tendance de la numérisation. Cependant, avant d’envisager une introduction à l’échelle nationale de cette nouvelle façon de travailler dans la fonction publique, il faut apporter des améliorations importantes au niveau juridique», écrit le syndicat de la Fonction publique, dans un communiqué diffusé à la mi-journée.
«Dans la mesure du possible, le CGFP préconise l’alternance du télétravail, qui alterne entre le travail à domicile et au bureau. Il s’agit de prévenir le risque d’isolement social», dit la CGFP. «En ce qui concerne l’utilisation accrue du bureau à domicile, des règles claires, contraignantes et uniformes sont nécessaires pour protéger les employés contre toute utilisation abusive et l’arbitraire gratuit.»
Selon le principal syndicat de la fonction publique, «chaque administration ou organisme public établit actuellement ses propres règles. Cette approche ne répond pas aux exigences d’une fonction publique moderne, pour laquelle l’égalité de traitement de tous les employés devrait être décisive.»
Chaque heure travaillée doit être enregistrée et rémunérée sans exception.
Puis, «le harcèlement inutile et insensé au sens d’un mécanisme de surveillance exagéré, qui place tous les employés dans une suspicion générale, doit être fermement rejeté» tout comme la séparation entre la vie privée et la vie professionnelle doit être très nette.
Elle appelle aussi à ne pas «traiter comme un sujet tabou ennuyeux» les maladies mentales causées par une charge de travail. «Chaque heure travaillée doit être enregistrée et rémunérée sans exception. Pour la CGFP, il va sans dire que pour les télétravailleurs, aucun coût d’acquisition supplémentaire, par exemple pour les installations liées au travail, ne peut survenir». Les administrations qui ne disposent pas de moyens techniques suffisants doivent être mises à niveau dans les meilleurs délais, exige-t-elle.
Incertitudes juridiques et de cybersécurité
«Il reste encore beaucoup à faire sur le plan juridique», dit encore le syndicat. «Sur quels critères, par exemple, un incident dans le bureau à domicile est-il déclaré comme un accident du travail? Il y a aussi du rattrapage à faire dans le domaine fiscal pour que les agents de l’État qui vivent dans la Grande Région et optent pour le télétravail ne soient pas désavantagés. Des solutions transeuropéennes doivent être trouvées dans le cadre d’un débat fiscal mondial, faute de quoi il existe un risque d’externalisation massive des services aux dépens des employés locaux. Il y a encore beaucoup d’incertitude en matière de protection des données: les agents publics, qu’ils vivent dans ce pays ou dans un pays voisin, peuvent-ils manipuler des documents confidentiels à domicile sans hésitation? Et qui est responsable en cas d’attaque de hacker?»