Les CFL poursuivent leur trajectoire. Après avoir été , la compagnie ferroviaire a clôturé l’exercice 2019 avec un résultat net de 17,8 millions d’euros, soit 7,8 millions de plus que l’année précédente. Son chiffre d’affaires est quant à lui passé de 892,5 à 910,5 millions d’euros – une hausse de 2%.
Des voyants au vert qui semblent réjouir Jeannot Waringo, président du conseil d’administration, et , directeur général, qui ont présenté le rapport intégré 2019 du groupe ce lundi 15 juin.
Le résultat brut opérationnel mesuré par l’Ebitda est ainsi passé de 83,3 à 94 millions d’euros (+12,2%). Après prise en compte des amortissements, des corrections de valeur et des provisions, le résultat d’exploitation Ebit atteint 22,9 millions en 2019 (+45,9%). Le cashflow net qui a pu être dégagé en 2019 s’élève à 88,9 millions, contre 78,1 millions l’année précédente.
7,3% de voyageurs supplémentaires
Des valeurs qui ont permis aux CFL d’embaucher 455 personnes en 2019, pour atteindre un effectif de 4.796 salariés.
Ils ont accueilli plus de 25 millions de voyageurs –un chiffre lui aussi en augmentation, de 7,3% en un an. Même la ponctualité est passée de 89 à 90%.
Du côté du fret, l’entreprise constate des «performances financières et commerciales encourageantes». Elle a transporté 2,440 millions de tonnes-kilomètres de marchandises sur l’année et effectué 208.660 manutentions sur le terminal. Le groupe CFL Cargo (fret conventionnel) a réalisé un résultat net de 6,4 millions d’euros. CFL Multimodal (fret combiné), dont les performances pèsent sur le groupe depuis quelques années, a su ramener sa perte de -4,6 millions à -3 millions d’euros grâce à un meilleur chiffre d’affaires.
La société se félicite aussi des résultats de son service d’autopartage Flex lancé en 2018, qui compte plus de 2.500 clients.
2020 a néanmoins placé quelques obstacles sur le chemin des CFL. Marc Wengler admet que son entreprise traverse «une année difficile» à cause du Covid-19. «Certains clients ont arrêté la production pendant plusieurs semaines, les activités ont beaucoup diminué.» Le directeur général des CFL prévoit une baisse de 15% du chiffre d’affaires en 2020, s’il n’y a pas de seconde vague d’infections.
Concernant la gratuité des transports, son impact est «difficile à mesurer puisqu’il coïncide avec le Covid», explique Marc Hoffmann, directeur du trafic des passagers. Il affirme que les salariés qui s’occupaient de la billetterie ont bien été transférés vers d’autres postes, et que ceux qui contrôlaient les billets s’assurent toujours de la sécurité à bord des trains.
77,8 millions d’euros d’investissement
L’entreprise n’abandonne pas pour autant ses projets. Elle rappelle que les et de la mise à double voie du tronçon entre Luxembourg et Sandweiler-Contern ont été finalisés l’année dernière. L’extension de la gare de Luxembourg s’est poursuivie avec la mise en service d’une 11e voie, permettant d’accueillir plus de trains en gare et d’augmenter son offre vers l’est du pays et l’Allemagne. Elle doit se doter de deux quais supplémentaires avec quatre voies entre 2019 et 2024.
CFL Multimodal a poursuivi sa politique d’expansion des activités logistiques et internationales grâce à la mise en place de nouvelles liaisons au départ du terminal intermodal de Bettembourg-Dudelange à destination de Valenton (près de Paris), Gand et Barcelone.
Au total, les CFL ont investi 77,8 millions d’euros dans les infrastructures et l’appui aux services, contre 55 millions en 2018. L’État a, de son côté, investi 245,8 millions d’euros dans l’infrastructure ferroviaire en 2019, moins que les 266,2 millions de 2018.
L’entreprise ferroviaire investira, en 2020, «au moins autant qu’en 2019», et plus encore dans les prochaines années, selon Marc Wengler. L’un des plus gros chantiers, la nouvelle ligne , devrait voir le jour «fin 2024», après la création d’un nouveau poste d’aiguillage en 2023. De quoi améliorer les performances de cet axe que le directeur général qualifie lui-même de «goulot d’étranglement».
La route de la soie en vue
Le Luxembourg réaffirme sa volonté de . Après deux trains tests, «les discussions continuent, elles ont gagné en maturité», commente Marc Wengler. Pas de date de lancement prévue, cela «dépendra des partenaires». La liaison directe entre les deux pays pourrait passer par Poznan, en Pologne.
En parallèle, les CFL travaillent à des projets de modernisation des gares, avec par exemple la création de P+R à Ettelbruck et à Mersch. L’entreprise réfléchit aussi à la mise en place d’une circulation automatisée des trains, à un monitoring digital automatisé des flux des passagers et marchandises.