Bernard Gilliot, le président de la FEB, lance l’idée de nouveaux partenariats entre les entreprises des deux pays. (Photo: FEB/Triptyque)

Bernard Gilliot, le président de la FEB, lance l’idée de nouveaux partenariats entre les entreprises des deux pays. (Photo: FEB/Triptyque)

Le «patron des patrons belges», Bernard Gilliot, présent au Luxembourg dans le cadre de la visite des souverains belges, brosse un portrait particulièrement positif des relations entre entrepreneurs des deux pays.

Une visite royale ne se limite pas à l’or des palais et des tenues de gala. Elle est aussi l’occasion pour des entrepreneurs des deux pays de se découvrir des intérêts communs et de discuter de collaborations futures. Dans le train qui a amené le couple royal belge, se trouvait également une soixantaine de patrons d’entreprises belges, venus aussi bien de Flandre que de Wallonie. «C’est la preuve d’un intérêt évident pour les relations d’affaires entre la Belgique et le Luxembourg», observe Bernard Gilliot, le président de la Fédération des entreprises de Belgique et vice-président de Tractebel (Groupe Engie).

Quel est l’objectif des nombreux patrons belges qui participent à cette visite royale?

Bernard Gilliot. – «Nous nous sommes très vite rendu compte qu’il existait de nombreuses opportunités de partenariats dans certains domaines d’activité. Je viens d’assister à un séminaire sur le domaine médical. On observe que tout devient de plus en plus complexe. Des partenariats entre entreprises belges et luxembourgeoises feraient donc du sens. Même si nous sommes parfois concurrents, nous pourrions imaginer placer en commun des compétences et des technologies afin d’avancer plus rapidement. Nous sommes deux petits pays, ensemble nous pourrions faire beaucoup plus. Nous avons beaucoup de choses à apprendre l’un de l’autre. Et si certains défis demandent de gros investissements par leur complexité, pourquoi ne pas les faire ensemble?

Quelle est la perception des entrepreneurs belges par rapport à l’évolution de l’économie grand-ducale?

«Dans certains domaines comme le digital ou le spatial, le Luxembourg a pris les devants. Il a pris les décisions plus rapidement que notre pays pour assurer sa diversification. Nous voyons vraiment qu’il se montre innovant au niveau des nouveaux secteurs dont il faut assurer la promotion, même s’ils ne seront porteurs que dans cinq ou dix ans. Je pense que c’est vraiment cette terre d’innovation qui attire nos entrepreneurs.

Quels sont les secteurs de l’économie luxembourgeoise qui intéressent le plus le monde économique belge?

«Le secteur financier et, notamment, les développements dans les fintech et les fonds d’investissement restent très importants. Le secteur spatial attire également beaucoup, notamment cette volonté du gouvernement de s’engager dans un programme de récolte de minerais de l’espace. Tout cela est vraiment innovant. La Belgique étant aussi bien avancée dans le domaine spatial, nous pourrions même envisager de développer des projets pilotes pour tirer l’Union européenne.

Il y a certainement des partenariats à envisager au niveau médical entre les universités belges et le Luxembourg.
Bernard Gilliot

Bernard Gilliotprésident de la FEB

Je pense aussi que nous avons des exemples à suivre dans la formation en alternance qui se pratique au Luxembourg, dans la manière de mieux associer les aspects techniques. Enfin, il y a certainement des partenariats à envisager au niveau médical entre les universités belges et le Luxembourg.

Comment qualifieriez-vous les relations d’affaires entre la Belgique et le Luxembourg?

«Elles sont excellentes. Les gens en viennent à se dire que l’on pourrait faire beaucoup plus de choses ensemble. C’est le principe du ‘small is beautiful’. Ensemble, nous pourrions accélérer le business entre les deux pays, chacun ayant des choses à apporter à l’autre. Tout ce que j’entends depuis deux jours est vraiment très positif.

Les acteurs industriels luxembourgeois sont-ils connus en Belgique?

«Une entreprise comme SES est évidemment bien connue chez nous. Mais c’est vrai que nous devrions plus nous intéresser aux aspects du business luxembourgeois, les autres acteurs sont effectivement moins connus.

Le patronat belge entretient-il des relations avec le patronat luxembourgeois?

«Oui, nous nous rencontrons au sein de l’association BusinessEurope. Je croise régulièrement , la présidente de la Fedil. Nous organisons d’ailleurs fréquemment des petits-déjeuners au niveau Benelux dans le cadre de cette fédération européenne du patronat afin de discuter entre nous des grands enjeux européens. Je remarque d’ailleurs, depuis le début de cette mission, que l’on entend à nouveau le terme de Benelux. On relance l’idée de faire des choses en commun également avec les Néerlandais par rapport à certains projets pilotes qui pourraient être présentés à la Commission européenne.»