Privées de matériaux, certaines entreprises devront recourir au chômage partiel en mai et en juin. (Photo: Shutterstock)

Privées de matériaux, certaines entreprises devront recourir au chômage partiel en mai et en juin. (Photo: Shutterstock)

Des entreprises du secteur de la construction et du bâtiment doivent composer actuellement avec une pénurie de matériaux. La situation est à ce point délicate que le Comité de conjoncture propose des mesures exceptionnelles de chômage partiel.

Lors du premier confinement et à sa suite, le problème s’était déjà posé: «techniquement» à même de travailler, des entreprises du secteur de la construction et du bâtiment ne le pouvaient pas, privées de matières premières et de matériaux. Une situation liée aux fermetures d’entreprises dans d’autres pays, aux circuits logistiques ralentis, à certaines frontières devenues imperméables à tout passage, au personnel impacté par le virus… On croyait que ce n’était qu’un mauvais souvenir, et ce n’était pas le cas.

Actuellement, plusieurs entreprises luxembourgeoises se trouvent à nouveau en difficulté. Leurs fournisseurs de matériaux, nationaux ou internationaux, ne peuvent en effet assurer les livraisons attendues pour des raisons diverses. Le contexte est tel que le Comité de conjoncture, réuni mardi, a décidé de proposer «au Conseil de gouvernement de les admettre exceptionnellement, pour la deuxième moitié du mois de mai et pour le mois de juin, au chômage partiel».

Une admission qui se fera sous plusieurs conditions: 

- ne pas procéder à des licenciements économiques;

- ne pas dépasser 10% du total des heures de travail normales de l’entreprise en matière de chômage partiel;

- présenter au secrétariat du Comité de conjoncture un certificat signé du fournisseur par lequel celui-ci déclare, documente et justifie son impossibilité de fournir du matériel.

La difficulté d’approvisionnement, a prévu le prudent Comité de conjoncture, doit «directement résulter de l’impossibilité réelle et technique du fournisseur de procéder à la livraison des matériaux. L’augmentation du prix des matières premières sur le marché ne peut pas être invoquée comme cause justifiant l’impossibilité pour l’entreprise de se procurer la matière première.»

Les demandes doivent être introduites par mail à l’adresse [email protected].

4.061 demandes de chômage partiel en avril

Le Comité indique aussi qu’en avril, 4.061 entreprises (contre 4.323 le mois précédent) ont introduit une demande d’octroi de chômage partiel afin de pouvoir bénéficier, pour le mois de mai, des dispositions particulières en matière de chômage partiel qui sont en vigueur jusqu’au 30 juin 2021 en lien avec la crise sanitaire.

Après analyse, le Comité de conjoncture a statué favorablement sur 4.029 demandes, la décision finale de l’attribution de ce soutien incombant au Conseil de gouvernement. Les demandes avisées positivement pour le mois de mai concernent 31.342 salariés (calcul en ETP – emplois temps plein), contre 31.520 salariés le mois précédent.

Par ailleurs, ce même Comité a analysé plus en détail la situation économique, financière et sociale de 27 entreprises désirant mettre en œuvre un plan de maintien dans l’emploi ou un plan de redressement ainsi que deux plans de maintien dans l’emploi sectoriel. Un avis positif a été donné au sujet de 3 demandes d’exemption fiscale d’indemnités bénévoles de licenciement. Ces demandes concernant 27 personnes.

Enfin, le Comité de conjoncture a émis un avis positif quant à deux demandes en relation avec les dispositions légales en matière de préretraite-ajustement.