Le Plan de maintien dans l’emploi validé par la direction et les partenaires sociaux est désormais soumis à l’approbation du Comité de conjoncture du gouvernement qui devrait rendre son avis à la fin du mois, pour une mise en œuvre à partir du 1er septembre. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le Plan de maintien dans l’emploi validé par la direction et les partenaires sociaux est désormais soumis à l’approbation du Comité de conjoncture du gouvernement qui devrait rendre son avis à la fin du mois, pour une mise en œuvre à partir du 1er septembre. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

L’OGBL et le LCGB ont annoncé, le 4 août, un plan de maintien dans l’emploi pour 500 employés de Tarkett GDL, spécialiste du revêtement de sol. En cause, des difficultés conjoncturelles et économiques que nous avons cherché à éclaircir. 

Installée au Luxembourg depuis 1992, Tarkett GDL fait aujourd’hui l’objet d’un plan de maintien dans l’emploi pour ses salariés de l’unité de production. L’entreprise spécialisée dans la fabrication de revêtements de sol compte deux sites au Luxembourg: le premier à Clervaux pour la partie production avec 12 lignes et 500 employés, et un second site à Wiltz consacré à la R&D. Pour l’heure, seul le premier site est concerné par ce plan de maintien dans l’emploi qui vise à assurer l’emploi, sauvegarder les compétences du plus grand nombre de salariés et éviter les licenciements pour raisons économiques. 

Mais quelles sont ces difficultés économiques? Questionnée au niveau de la direction luxembourgeoise et du groupe à Paris, Tarkett n’a pas donné plus de détails sur la nature de ses difficultés. Elle a simplement évoqué «un contexte économique difficile» et a rappelé les contours de ce plan de maintien dans l’emploi. «Il comprend des mesures d’incitation au départ volontaire pour 19 employés ou cadres affectés aux fonctions support du site.»

Un chiffre d’affaires pourtant en hausse

Tarkett GDL fait partie du groupe Tarkett dont le siège social est à Paris. Ce dernier évoque dans son rapport d’activités 2022 des difficultés conjoncturelles, la baisse des commandes liée à la crise Covid et des difficultés liées au secteur de la construction comme des éléments qui fragilisent la situation économique du segment EMEA (Europe Middle East & Africa) du groupe. Ce dernier a réalisé au premier semestre 2023 un chiffre d’affaires de 443 millions d’euros, soit 9% de moins qu’au premier semestre 2022. Le rapport financier du groupe que nous avons pu consulter mentionne aussi une baisse de la croissance organique de 7%. 

L’usine de Tarkett à Clervaux compte 12 lignes de production et emploie environ 500 personnes. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

L’usine de Tarkett à Clervaux compte 12 lignes de production et emploie environ 500 personnes. (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Le rapport de gestion 2022 de Tarkett Luxembourg mentionne un chiffre d’affaires de 291M€ (+27M € par rapport à 2021). Ce que la société explique par une hausse du prix de vente malgré des volumes en retrait, qui a permis de compenser la baisse de la demande. Ses frais de personnels sont eux en hausse, passant de 33M€ en 2021 à 37M€ en 2022. Le rapport fait état d’une augmentation de 73 salariés dans la société luxembourgeoise en 2022. 

Un secteur lié à celui de la construction?

Le groupe Tarkett évoque un «net retrait des volumes dans le segment résidentiel, où la demande est fortement ralentie compte tenu de la hausse des taux d’intérêt et l’inflation qui ont ralenti le marché de la rénovation». Le sort de Tarkett serait-il lié à celui de la construction? Au niveau du segment EMEA, la construction ne pèse que 20% dans le chiffre d’affaires (contre 80% pour le marché de la rénovation). Plus généralement, Tarkett se positionne sur différents segments de marchés (bureaux, santé et soins pour personnes âgées, éducation sport, résidentiel et hôtellerie). Le commercial représente 72% de son chiffre d’affaires 2022 contre 28% pour le résidentiel. 

Autre difficulté qui pèse dans la balance: la tension sur le marché des matières premières qui demeure forte. «L’effet des prix d’achat des matières premières est encore négatif sur l’ensemble du (premier) semestre», est-il mentionné dans le rapport du groupe. «Le contexte macroéconomique va continuer de peser sur le niveau de la demande, particulièrement en Europe», est-il aussi souligné. Pour l’activité luxembourgeoise, il est aussi mentionné «une baisse significative des ventes depuis fin 2022».