Ildiko Mulley travaille chez Deloitte Luxembourg depuis deux ans. L’entreprise compte 2.500 salariés d’une ancienneté moyenne de près de cinq ans. (Photo: Guy Wolff/Maison. Moderne)

Ildiko Mulley travaille chez Deloitte Luxembourg depuis deux ans. L’entreprise compte 2.500 salariés d’une ancienneté moyenne de près de cinq ans. (Photo: Guy Wolff/Maison. Moderne)

Paperjam vous présente 10 des plus importants directeurs des ressources humaines du pays, selon les chiffres du Statec au 1er janvier 2022.

Derrière les milliers de salariés qui font tourner les plus grandes entreprises du pays se distinguent leurs directeurs des ressources humaines. Ces femmes et ces hommes qui accompagnent les employés tout au long de leur carrière, de l’intégration aux évolutions internes. Leur mission principale, le recrutement, s’opère dans un contexte actuellement tendu puisque le Luxembourg a enregistré un record de 13.599 postes vacants en juin dernier – qui a diminué, depuis, à 13.028 en juillet.

Ildiko Mulley

Director for talent acquisition chez Deloitte Luxembourg

Cela fait près de deux ans qu’Ildiko Mulley officie au sein de Deloitte Luxembourg en tant que director for talent acquisition, un poste qu’elle a appris à appréhender entre périodes de confinement et de retour en présentiel. «Le cœur de notre stratégie est simple: attirer les meilleurs et les plus brillants en leur offrant une expérience de travail de grande qualité assortie de rémunérations justes, tout en tenant compte au maximum de leurs divers besoins et intérêts», abonde la responsable. Le cabinet évolue aujourd’hui suivant un mode de travail flexible «qui reconnait les besoins [des] collaborateurs». Il a procédé, l’an dernier, à une réinitialisation des grilles de salaire pour «garantir la justice et l’équité [des] rémunérations». Il dispose aussi d’une équipe d’acquisition des talents qui veille à identifier les recrues potentielles à l’aide de différents outils technologiques.

Le DRH du groupe BNP Paribas au Luxembourg, Louis de Looz-Corswarem, à la sortie de la cantine du personnel. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le DRH du groupe BNP Paribas au Luxembourg, Louis de Looz-Corswarem, à la sortie de la cantine du personnel. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Louis de Looz-Corswarem

DRH du groupe BNP Paribas au Luxembourg et membre du comité exécutif de BGL BNP Paribas

En poste depuis novembre 2018, Louis de Looz-Corswarem cite parmi ses priorités la féminisation de certains métiers, comme l’informatique ou le wealth management. Le responsable constate, comme nombre de ses homologues, une «forte tension sur le marché du travail et une transformation des attentes des candidats». Le DRH reste aussi toujours surpris des passions ou talents cachés des employés, que l’on découvre parfois de manière fortuite. Un exemple? «Grand amateur de football, je me suis rendu, en juin 2019, au stade Josy Barthel pour assister au match Luxembourg-Madagascar. Quelle n’a pas été ma surprise lorsque j’ai cru reconnaitre un de mes proches collaborateurs – Gerry Schintgen, responsable d’une équipe de HR business partners – comme étant le commentateur du match. J’ai découvert par la suite que de nombreux collaborateurs de notre banque sont très impliqués, souvent à titre bénévole, dans le sport, et plus globalement dans la vie associative locale», se souvient-il.

Karin Rollot officie en tant que DRH des Hopitaux Robert Schuman. 200 personnes y ont été recrutées en 2021. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Karin Rollot officie en tant que DRH des Hopitaux Robert Schuman. 200 personnes y ont été recrutées en 2021. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Karine Rollot

DRH des Hôpitaux Robert Schuman

«Je continue d’apprendre tous les jours», indique Karine Rollot, à la tête des ressources humaines des Hôpitaux Robert Schuman depuis 2010. Mobilité interne, formation en alternance, équipements de pointe, télétravail… l’employeur veille à maintenir son attractivité (55% de son personnel est résident, ndlr). «Nous devons apporter des réponses sur le long terme aux attentes des nouvelles générations, à la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.» De la phase aigüe de la crise du Covid, Karine Rollot retient les notions de résilience et de solidarité. «À titre personnel, cette crise m’a appris à prendre du recul face à l’urgence.» Un moment révélateur aussi de l’importance des professionnels de la santé. «La reconnaissance est un facteur clé pour le monde soignant. Ne les oublions pas, la crise n’est pas terminée.»

Tun Di Bari occupe différentes fonction chez Dussmann Luxembourg, dont celle de DRH.   (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Tun Di Bari occupe différentes fonction chez Dussmann Luxembourg, dont celle de DRH.   (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Tun Di Bari

Chief administrative officer, head of administration, legal, compliance & HR chez Dussmann Luxembourg

«Chez nous, le rêve américain existe. On peut entrer au bas de l’échelle et accéder à une fonction dirigeante.» Recruté en 1997 par Dussmann à Luxembourg, Tun Di Bari arbore fièrement les valeurs d’une entreprise au sein de laquelle il occupe les fonctions de DRH. «Mais pas que!, insiste celui qui est aussi en charge de l’administration, du volet juridique et des objectifs compliance et RGPD. Pour travailler dans les RH, il est nécessaire d’aimer profondément les gens.» Le dirigeant de 55 ans précise: «Nos salariés sont nos meilleurs ambassadeurs. Nous recrutons constamment à moyen ou long terme, avec l’ambition de valoriser les métiers.» À ce jour, une soixantaine de postes sont à pourvoir. «Nous cherchons des talents dans tous les domaines, de l’agent de sécurité au juriste, de l’hygiéniste à l’électromécanicien, du cuisinier au chauffeur-livreur, du deviseur à l’agent de nettoyage.»

Yves Baden, DRH des CFL. Le groupe ferroviaire prévoit environ 420 recrutements pour l’année 2023.   (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Yves Baden, DRH des CFL. Le groupe ferroviaire prévoit environ 420 recrutements pour l’année 2023.   (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Yves Baden

DRH des CFL

Pour recruter plus de 400 personnes par an, le groupe CFL – premier employeur du pays au 1er janvier 2022 – mise sur sa stabilité, ses valeurs et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle qu’il offre. Campagnes sur la marque employeur, job dating en gare et participation à des salons: une stratégie sur laquelle travaille Yves Baden, DRH de la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois depuis mai 2015. Une anecdote marquante de sa carrière remonte à 2019, quand les ressources humaines ont formé une équipe pour leur tournoi de football interne. «Il y avait un salarié assez bon: ses collègues lui ont conseillé de faire attention et de ne pas y aller trop fort avec moi, se remémore-t-il. Un réflexe qui m’a fait sourire. On joue quand même au foot, il ne faut pas changer d’approche par rapport à moi.»

Yasmine Goudembourg fait partie des 3.490 salariés de Goodyear. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Yasmine Goudembourg fait partie des 3.490 salariés de Goodyear. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Yasmine Goudembourg

DRH chez Goodyear

Après 15 ans aux ressources humaines chez Goodyear, Yasmine Goudembourg en a pris la tête il y a 10 mois, à la suite d’un passage de trois ans et demi chez Goodyear Irlande. «Quelle joie de retrouver tant de visages connus quand je suis revenue au Luxembourg. Des associés que j’avais embauchés comme apprentis ont aujourd’hui des postes de manager. Quelques-uns sont aussi venus spontanément me saluer. Je suis très contente d’avoir gardé cette proximité avec les équipes», raconte-t-elle. Yasmine Goudembourg a vécu une prise de poste «très chargée, avec la mise en place du CovidCheck et le renouvèlement de la convention collective». Dans sa stratégie de recrutement, l’entreprise de pneumatiques met à l’honneur la variété de postes, sites et domaines permettant «des évolutions de carrière en interne». Pour trouver des profils techniques ou spécialisés, elle élargit ses recherches au-delà de la Grande Région.

Lieven Lambrecht, à la tête des ressources humaines de PwC Luxembourg, vise 1.060 embauches en 2022.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Lieven Lambrecht, à la tête des ressources humaines de PwC Luxembourg, vise 1.060 embauches en 2022.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Lieven Lambrecht

people leader chez PwC Luxembourg

Avant d’arriver au Luxembourg en 2019, Lieven Lambrecht (62 ans) a occupé durant près de 30 ans divers rôles d’envergure mondiale dans le secteur financier et technologique. Avec un turnover de 18% en moyenne, le cabinet mise notamment sur la mobilité interne, «une multitude d’opportunités», pour retenir ses talents et atteindre les 15% de rotation espérés. «Nous ne parvenons pas à trouver suffisamment de nouvelles recrues sur le plan local», pointe Lieven Lambrecht. Qui veut faire du positionnement de précurseur de la firme en matière d’environnement de travail un autre argument d’attractivité. Mobilité, télétravail, utilisation des outils technologiques… l’agenda du DRH est dense pour les prochains mois. «Nous allons continuer à ouvrir des bureaux satellites à proximité des frontières pour rester au plus près de nos collaborateurs. L’approche vis-à-vis du travail doit gagner en flexibilité si nous voulons assurer l’entreprise dans un contexte de pénurie de talents.»

 Corinne Theis est la DRH de Servior depuis neuf ans.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

 Corinne Theis est la DRH de Servior depuis neuf ans.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Corinne Theis

DRH de Servior

Chez Servior, les salaires sont fixés par la convention collective du secteur social. Le gestionnaire de maisons de soins cherche donc d’autres moyens pour «fidéliser le personnel», avoue Corinne Theis, DRH depuis neuf ans. Comme la mobilité interne ou la flexibilité. «Nous discutons pour passer à des postes de 10 heures au lieu de 8, pour que les employés ne se déplacent plus que quatre fois par semaine.» Servior mise aussi sur sa valeur humaine. «Si nous faisons un bon exercice, nous investissons dans l’infrastructure et le personnel.» Et même si elle admet que «ce n’est pas une carte Sympass qui fait venir un salarié», la DRH cherche la «cerise sur le gâteau» en proposant différents tarifs réduits. La fidélité se transmet. «J’étais à la fête de départ d’une infirmière, qui part à la retraite. Sa fille travaille dans le même centre comme kinésithérapeute depuis un an et demi», déclare Corinne Theis, en souriant.

Chez Post, Isabelle Faber accompagne 4.540 salariés.   (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Chez Post, Isabelle Faber accompagne 4.540 salariés.   (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Isabelle Faber

DRH de Post

Isabelle Faber a pris les rênes des ressources humaines chez Post le 15 mars dernier. Une troisième casquette, en plus de la communication et de la stratégie RSE (responsabilité sociale des entreprises). «Peut-être que la DRH de demain ne sera pas DRH. Mais je prends tout cela avec humilité, c’est un métier qui ne s’improvise pas.» Pour attirer de nouveaux talents, l’entreprise met en avant ses valeurs, les possibilités de mobilité interne et mise sur ses meilleurs ambassadeurs, ses salariés, via la communication interne. En quelques mois, la nouvelle DRH a déjà été touchée par Mustafa, un réfugié irakien venu faire un stage de six semaines. «À la fin, tous étaient tellement contents qu’ils voulaient qu’il reste. Or, il n’y avait pas de poste ouvert. Son tuteur de stage a donc introduit une demande anticipée de départ à la retraite pour libérer le sien et faciliter l’embauche.»

Ann de Jonghe, DRH de Sodexo. L’entreprise prévoit 180 à 240 recrutements en 2023.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Ann de Jonghe, DRH de Sodexo. L’entreprise prévoit 180 à 240 recrutements en 2023.  (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Ann de Jonghe 

DRH de Sodexo Luxembourg

«Nous devons convaincre le candidat que Sodexo lui proposera un climat de travail épanouissant pour nous rejoindre et rester. Alors qu’auparavant, c’était le candidat qui devait convaincre Sodexo.» À ses débuts voici 19 ans, la DRH gérait 550 collaborateurs, actifs surtout dans la restauration collective. Ils ont quadruplé et évoluent dans des dizaines de métiers, comme la conciergerie, les soins aux personnes âgées ou le facility management. «Même si j’ai le même titre qu’il y a 19 ans, dans la pratique, je ne fais plus le même travail», confie Ann de Jonghe. La DRH a intégré Sodexo suite à une mission confiée par son précédent employeur, un cabinet de conseil en ressources humaines. Ce dernier avait été mandaté par la société pour lui dénicher son futur DRH: «Au fur et à mesure des recherches, j’ai été séduite par la mission, l’entreprise et ses dirigeants. J’ai décidé de postuler et j’ai décroché le poste.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  parue le 21 septembre 2022. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

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