De la bonification d’impôt à l’essai gratuit d’un collaborateur sur une période donnée, les aides et incitations de l’État sont nombreuses pour l’employeur à l’heure du recrutement d’une personne sans emploi.  (Photo: Shutterstock)

De la bonification d’impôt à l’essai gratuit d’un collaborateur sur une période donnée, les aides et incitations de l’État sont nombreuses pour l’employeur à l’heure du recrutement d’une personne sans emploi.  (Photo: Shutterstock)

Quand une entreprise recrute un chômeur, elle peut prétendre à différentes aides financières. Idem avec les personnes en situation de handicap ou en reclassement. Encore faut-il savoir que ces coups de pouce existent…

«Quand j’ai commencé ici il y a deux ans et demi, beaucoup d’employeurs ignoraient l’existence de certaines aides», se souvient Jessica De Sa Correia, conseillère employeur handicap et reclassement à l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem).

Elle cite l’exemple du stage de professionnalisation, qui permet à l’employeur de «tester» son nouveau collaborateur sur une période réduite sans que cela lui coûte un euro. «Pour les personnes en situation de handicap notamment, c’est l’occasion de montrer ce qu’elles valent. Et pour les employeurs, ce n’est pas plus risqué qu’un essai gratuit», poursuit Jessica De Sa Correia, qui fera la promotion du dispositif à l’occasion du Jobday «handicap», organisé le 8 octobre prochain au Parc Hotel Alvisse.

Ce genre d’opérations contribue à faire bouger les lignes, selon l’Adem. Et au-delà du handicap, les employeurs ont la possibilité de piocher dans un catalogue bien plus épais d’aides à l’embauche. Il y en a pour pratiquement tous les cas de figure. Tour d’horizon des principales à retenir pour peut-être se décider à sauter le pas d’un recrutement.

Le stage de professionnalisation

C’est quoi? Un stage d’une période de six semaines (mais pouvant être portée à neuf semaines) au cours de laquelle l’employeur peut en quelque sorte mettre à l’épreuve sa recrue, et ce sans risque financier puisque c’est l’État qui prend le relais en matière d’indemnités.

Pour qui? Le dispositif s’adresse aux demandeurs d’emploi de plus de 30 ans, ainsi qu’aux salariés en situation de handicap ou en reclassement.

Contrat de réinsertion emploi (CRE)

C’est quoi? Un contrat d’une durée de douze mois au cours de laquelle l’Adem verse au demandeur d’emploi une indemnité correspondant au salaire social minimum (SSM). Les personnes percevant une indemnité, de chômage ou d’attente par exemple, continueront à en être bénéficiaires, moyennant une revalorisation d’environ 400 euros. 

Pour qui? Sont concernés les demandeurs d’emploi de plus de 45 ans ou les personnes en reclassement externe ou en situation de handicap.

Participation aux frais de salaire

C’est quoi? Une aide proposée aux employeurs embauchant une personne en reclassement (ou procédant à un reclassement en interne) et qui se retrouvent confrontés à une perte de rendement sur le poste de travail concerné. Le montant de la participation de l’État peut atteindre jusqu’à 75% du salaire réglé par l’entreprise demandeuse.

Pour qui? La participation aux frais de salaire est ouverte au privé comme au public.

Aménagement du poste de travail

C’est quoi? Comme son nom l’indique, une aide à l’aménagement du poste de travail (et à l’achat de matériel) lorsqu’un employeur recrute une personne en situation de reclassement ou qu’il effectue un reclassement interne. La prise en charge financière peut atteindre 100% des dépenses engagées.

Pour qui? Là encore, la mesure est ouverte au privé comme au public.

Contrat d’initiation à l’emploi (CIE)

C’est quoi? Un contrat d’une durée de douze mois (jusqu’à six mois supplémentaires sont envisageables) pour les jeunes demandeurs d’emploi, grâce auquel l’employeur peut être remboursé d’une partie des indemnités salariales et de l’ensemble de la part patronale des charges sociales.

Pour qui? Le CIE est accessible aux chômeurs de moins de 30 ans, inscrits à l’Adem depuis au moins trois mois. Ces derniers, selon leur situation, touchent entre 80 et 130% du SSM. Pour être éligible, l’employeur doit, de son côté, «être en mesure d’offrir au jeune une réelle perspective d’emploi à la fin du contrat», précise l’Adem.

Contrat d’appui-emploi (CAE)

C’est quoi? Le CAE ressemble à s’y méprendre au CIE, à cette différence qu’il s’adresse aux structures qui ne sont pas organisées en société commerciale, de type asbl.

Pour qui? Les jeunes de moins de 30 ans éloignés du marché du travail. Ils perçoivent entre 80% et 130% du SSM, quand le Fonds pour l’emploi rembourse à l’employeur (s’il n’est pas étatique) 75% de l’indemnité touchée par la jeune recrue et l’intégralité des charges patronales. Et ce, pendant les douze premiers mois.

Aide à l’embauche de chômeurs de longue durée (EMI)

C’est quoi? Une aide financière versée par le ministère de l’Emploi en cas d’embauche d’un chômeur d’au moins 30 ans sans emploi depuis au moins un an. Pour qu’il y ait aide, il faut nécessairement qu’il y ait une création de poste (sont donc exclus les remplacements sur des postes vacants) et que le contrat prenne la forme d’un CDI.

Pour qui? L’État, les communes et syndicats communaux, les établissements publics, les asbl, les sociétés d’impact sociétal, les fondations… La liste est longue des bénéficiaires possibles. Le montant de l’aide dépend du profil de la personne embauchée.

Aide à l’embauche de chômeurs âgés

C’est quoi? Un coup de pouce financier en cas d’embauche d’une personne sans emploi d’au moins 45 ans. L’entreprise a la possibilité de récupérer, pendant une période plus ou moins importante, la part employeur des cotisations sociales déboursées. 

Pour qui? Entre en ligne de compte le critère de l’âge, on l’a dit. L’aide dépend aussi de la nature du contrat de travail (sachant que si c’est un CDD, il doit être au moins de 18 mois) ou peut être demandée en cas de remplacement d’un congé parental.

La bonification d’impôt

C’est quoi? Un geste fiscal accordé aux entreprises recrutant un chômeur inscrit depuis au moins six mois à l’Adem, et assigné par elle.

Pour qui? Sont éligibles les sociétés commerciales, industrielles ou artisanales, mais aussi les exploitations agricoles et les professions libérales. Le travail intérimaire est en revanche exclu de ce dispositif dont la bonification mensuelle «équivaut à 10% du montant de la rémunération mensuelle brute déductible comme dépense d’exploitation pour une durée maximale de 12 mois», indique l’Adem.