Ceratizit SA compte plus de 9.000 collaborateurs répartis sur 33 sites à travers le monde. (Photo: Gaellesure)

Ceratizit SA compte plus de 9.000 collaborateurs répartis sur 33 sites à travers le monde. (Photo: Gaellesure)

Avec Plansee Group comme nouvel actionnaire majoritaire, Ceratizit SA passera sous giron autrichien à compter du 1er mars prochain. Les organisations syndicales ont accueilli l’annonce avec scepticisme, inquiètes pour l’avenir industriel du pays.

. Une nouvelle qui, s’il était avéré pour certaines personnes proches du dossier qu’elle finirait par se produire, les descendants de la famille Lanners ne souhaitant pas reprendre l’affaire, interpelle et pose quelques questions du côté des organisations syndicales.

«C’est très surprenant et pas forcément réjouissant, car il s’agit d’un fleuron de l’industrie luxembourgeoise. Après Wurth, on apprend désormais que Ceratizit va passer dans des mains étrangères. Je ne veux pas critiquer les groupes étrangers, mais ce qui nous dérange, c’est la question de notre identité nationale au niveau du tissu industriel. C’est une carte de visite, y compris pour notre gouvernement», explique Robert Fornieri, secrétaire adjoint du LCGB.

Une analyse en partie partagée par l’OGBL, également surpris par la nouvelle, qui met en garde: «Cette décision est susceptible d’avoir des répercussions négatives en termes d’emplois sur le site de Mamer et l’OGBL sera bien évidemment présent lors de la réunion d’urgence, qui doit se tenir dans les plus brefs délais, en vue de défendre les intérêts des salariés.»

«On ne s’y attendait pas. Pas aussi vite du moins», reprend Grégory Renaud, président de la délégation LCGB, qui complète: «Il n’y a pas de crainte, mais il ne faut pas se voiler la face non plus. On ne veut pas noircir le tableau, mais il arrive qu’il y ait de la casse dans ce genre d’opérations. Pour le moment, nous ne sommes pas pessimistes, mais il reste de grosses interrogations sur plusieurs points.»

C’est d’ailleurs sur ces interrogations que se concentreront les forces syndicales au cours des prochains jours et prochaines semaines.  «Clairement, oui, ça me fait peur, mais en termes de garanties que l’on peut obtenir, on ne part pas de zéro. Il y a une convention collective qui existe. Le dialogue social est fort au Luxembourg et le LCGB ne se laissera pas faire», souligne Robert Fornieri, qui insiste sur la nécessité d’obtenir des engagements forts: «On doit sceller par écrit un engagement de Plansee qui explique prendre des parts en contrepartie de garanties en matière de dialogue, de respect de l’emploi, d’évolution de l’entreprise.»

Vision à long terme

Cette nouvelle intervient dans un contexte où l’industrie a souffert de la pandémie de coronavirus. De quoi inquiéter un peu plus les salariés. «La loi prévoit une sécurité sur l’emploi pour une durée de trois ans. Nous espérons que nous y verrons plus clair à ce moment-là, y compris au niveau sanitaire. Dans trois ans, peut-être que ce sera positif, peut-être que non. Mais nous espérons qu’il y aura une vision à long terme», glisse Grégory Renaud.

L’ampleur de la prise de participation de Plansee Group dans Ceratizit n’est pas encore connue. Le groupe autrichien détenait déjà 50% des parts du fleuron luxembourgeois depuis 2002, date de la fusion entre Plansee Tizit et Cerametal.

La transaction devra encore être approuvée par les autorités de surveillance de la concurrence. Cela ne constitue peut-être qu’une étape, puisque Plansee Group «détient plusieurs options d’acquisition des actions restantes de Ceratizit lors des prochaines années».