«L’industrie de la gestion d’actifs ne suffira pas à résoudre le problème de solvabilité de toutes les entreprises», affirme Anne Richards. (Photo: Fidelity International)

«L’industrie de la gestion d’actifs ne suffira pas à résoudre le problème de solvabilité de toutes les entreprises», affirme Anne Richards. (Photo: Fidelity International)

Dans une interview accordée au Financial Times, Anne Richards, CEO de Fidelity International, alerte sur le fait que les gérants d’actifs n’auront pas le niveau de liquidités nécessaire pour renflouer toutes les entreprises.

Le secteur de la gestion d’actifs aura des difficultés à fournir suffisamment de capital pour résoudre les problèmes de solvabilité auxquels sont confrontées les entreprises à l’heure de la reprise de leurs activités.

Voilà comment Anne Richards, CEO de Fidelity International (381 milliards de dollars d’actifs sous gestion en mars 2020), résume l’état des lieux des marges de manœuvre du secteur financier, .

Celle-ci constate que de nombreuses entreprises auront besoin d’une injection de capital pour compenser les niveaux élevés de dettes qu’elles ont accumulés pendant la crise, et qu’elles doivent diversifier leurs sources de financement. «L’industrie de la gestion d’actifs ne suffira pas à résoudre ce problème de solvabilité», affirme Anne Richards.

Action rapide des banques centrales

L’ampleur des liquidités nécessaires pour rembourser les fonds publics que les entreprises ont reçus des gouvernements ou des banques centrales est susceptible d’être si importante qu’elle «va soit être passée par pertes et profits, soit figurer dans les bilans, où elle aura un effet déprimant», ajoute la dirigeante de la société de gestion.

Avant de poursuivre: «Si vous ne voulez pas que cette traînée de poudre ait un effet déprimant sur la reprise, vous devez réfléchir au plan de recapitalisation. L’industrie [des fonds] peut en soutenir une grande partie, mais je doute qu’elle puisse remédier à la totalité de la recapitalisation.»

Anne Richards relève cependant que l’action rapide des banques centrales en réponse à la crise a stabilisé les marchés, et que, même si «nous pourrions entrer dans une profonde récession, cela ne signifie pas une crise financière».