La FCF est née Crédit: Fédération des Centres de Formation Privés 

La FCF est née Crédit: Fédération des Centres de Formation Privés 

Plusieurs centres de formation privés luxembourgeois se sont récemment fédérés. Ce secteur important du développement national souhaite gagner en visibilité, mais aussi prendre part au débat sur l’attractivité de l’économie, avec le gouvernement. Pour nous présenter cette Fédération des Centres de Formation Privés agréés, nous avons rencontré son président Tom Girardin, managing partner de Pétillances, Naouelle Tir, Directrice Adjointe de Prolingua, et Fernand Wolter, son fondateur.

Qu’en est-il de vos activités respectives dans la situation actuelle?

Naouelle Tir: C’est une situation en demi-teinte: malgré les signes de reprise, notre activité peine à reprendre un rythme suffisant. Bien que Prolingua ait réagi assez vite en s’orientant vers les cours en digital, il y a malheureusement encore beaucoup de responsables RH qui ne sont pas de retour au bureau, des équipes qui sont «en rotation présentielle», ce qui complique l’organisation des cours. Dans cette période d’incertitude, les budgets formation sont malheureusement les premiers qui sont réduits.

Tom Girardin: Nous voyons des signes de relance, mais toutes les grandes sociétés gardent leur budget ainsi que leur cashflow sous contrôle, et donc la formation est reportée à l’année prochaine. Malheureusement, ce décalage représente une perte sèche que nous ne rattraperons jamais. On parle ici de millions d’euros perdus pour les organismes de formation. Quelques secteurs conventionnés par l’État ou les acteurs étatiques continuent, mais avec des problèmes de rentabilité car les classes sont plus petites (en raison du home office, de la rotation, du taux d’occupation limité des salles notamment).

Fernand Wolter: Il y a une barrière psychologique à franchir à présent. Presque toutes les sociétés ont déjà vécu au moins une quarantaine parmi leurs salariés, et le risque que le virus se propage parmi leurs équipes. On ressent donc une retenue de leur part pour les cours inter-entreprises.

Une Fédération des centres de formation privés agréés (FCF) vient d’être créée. Pourquoi? Peut-on revenir sur la genèse de cette fédération?

TG: Cela fait un moment qu’il y a des initiatives et des discussions sur la nécessité de créer cette fédération. La crise a été l’étincelle pour surmonter nos différences et l’aspect concurrentiel.

NT: Nous avons tous été très impactés, mais nous étions sans représentation commune, à tel point que nous ne savions même plus à quel ministère nous adresser. L’union fait la force dans ce type de situation. Nous avons pensé qu’ensemble, il serait plus facile d’être entendus par les pouvoirs publics, les institutions, les gouvernements, et pouvoir être force de proposition à moyen terme.

FW: Étrangement, les interprètes et traducteurs ont fait partie d’une liste des secteurs vulnérables publiée dans l’article Grand-Ducal du 24 juillet, mais pas les centres de formation, et ce malgré nos demandes répétées émises dès le mois de mai. C’est un des autres éléments qui ont déclenché cette décision de créer cette fondation.

NT: La loi du 24 juillet 2020 ayant pour objet la mise en place d’un régime d’aide temporaire en faveur du commerce de détail en magasin avec une liste de 26 activités n’incluant pas l’activité des centres de formation privés agrées, nous avons décidé d’aller rencontrer Monsieur Henckes, le président de la CLC, dès le mois d’août 2020, afin de voir comment nous constituer en fédération sous l’égide la CLC.

Cette Fédération inclut la création d’une charte de déontologie. Pouvez-vous nous en dire plus? Qu’implique-t-elle pour les organismes?

TG: C’est une idée à moyen et long terme, qui se base sur ce qu’on observe dans les pays limitrophes ayant une fédération représentant ce secteur. L’idée est de garantir une qualité objective des formations proposées par tous les acteurs présents dans cette fédération. Plutôt que de travailler à partir de critères individuels, de son côté, mettons en commun nos expertises pour créer un modèle univoque, des standards de qualité.

FW: Il faudrait aussi prévoir des inspections de chaque établissement par une entité impartiale. Ce pourrait être des inspecteurs du ministère de l’Éducation nationale, par lequel nous serions ensuite agréés. 

À court et moyen terme, qu’attendez-vous des pouvoirs publics?

Tom: Nous souhaiterions qu’ils soient à l’écoute de nos besoins et que nous puissions trouver des solutions ensemble. Nous avons déjà des pistes de réflexion, voyons ce qui est faisable et politiquement défendable. Nous sommes déjà en contact avec Monsieur Delles, que nous devrions prochainement rencontrer.

Sans doute faudrait-il revoir à la baisse le taux de TVA à 17% qui fait de la formation un produit de luxe…  Autre idée: créer une aide pour encourager les entreprises à former leurs équipes, ou bien pourquoi ne pas faire des chèques formation qui permettrait aux gens de se former?

FW: À court terme, peut-être faut-il envisager une révision des aides étatiques à la formation étant donné que nous aurons beaucoup plus de personnes qui seront en recherche d’emploi, comme le montrent les chiffres de l’ADEM. À l’instar d’autres secteurs comme l’événementiel, les traducteurs ou les agences de voyage, nous souhaiterions une prolongation du chômage partiel.

NT: Nous voudrions être considérés comme un acteur incontournable sur la Place luxembourgeoise. Nous représentons plus de 500 sociétés à Luxembourg, et notre activité est étroitement liée au développement du pays: la formation permet la montée en puissance des compétences, et de fait le développement économique d’un pays. Mais elle est aussi, d’une certaine façon, un moyen d’attirer et de retenir les talents dont un pays a besoin pour grandir. C’est d’autant plus vrai au Grand-Duché où se croisent des gens des 4 coins du monde. La formation ne doit pas être un luxe, mais un MUST HAVE pour tout un chacun!

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