Encartée à gauche, Cécilia Gondard, candidate de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes), se positionne comme une élue de terrain pour devenir députée de la quatrième circonscription.  (Photo: Cécilia Gondard/DR)

Encartée à gauche, Cécilia Gondard, candidate de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes), se positionne comme une élue de terrain pour devenir députée de la quatrième circonscription.  (Photo: Cécilia Gondard/DR)

Cécilia Gondard, candidate de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes) aux élections législatives françaises pour la circonscription du Benelux, présente son programme. Elle se positionne comme une élue de terrain voulant améliorer les services consulaires français de l’étranger.

Depuis ce vendredi 27 mai, 12h, et jusqu’au mercredi 1er juin à 12h, . Ils pourront aussi se rendre aux urnes le 5 juin, puis le 19 juin pour le second tour.

Paperjam a interrogé les candidats dont les partis ont enregistré les meilleurs scores au Luxembourg au premier tour de l’élection présidentielle française en 2022 et aux législatives de 2017. Cécilia Gondard, candidate PS qui a fait alliance avec la Nupes, présente ses priorités.

Après avoir rencontré des Français qui résident au Luxembourg, le renforcement des services consulaires semble être votre priorité. Comment allez-vous faire? 

Cécilia Gondard. – «Lors des échanges avec les Français du Luxembourg, j’ai pu constater une inquiétude assez importante en matière d’accessibilité aux services consulaires. Ma priorité va donc se porter sur le renforcement des effectifs des services consulaires qui ont diminué de 10% pendant le quinquennat précédent. À tel point que les délais pour avoir une carte d’identité ou un passeport sont tellement importants que certains Français ne savent pas s’ils vont pouvoir partir en vacances cet été. Nous voulons recréer un vrai service consulaire dans les pays du Benelux alors qu’Emmanuel Macron souhaite la création d’une sorte de ‘call centre’ qui ne répondra pas aux particularités locales. J’attire également l’attention sur le fait qu’il y a beaucoup de retraités au Luxembourg qui éprouvent des difficultés administratives avec les services publics basées en France. Donc, mon rôle sera également de m’assurer que les services publics dans l’Hexagone pourront être renforcés et répondre aux démarches des Français qui résident à l’étranger. Pour cela, c’est le rôle des députés de voter les budgets à l’Assemblée nationale.

C’est d’ailleurs l’ambition de la Nupes, celle de réussir à rassembler assez de députés afin de contrecarrer la majorité présidentielle…

«Avec la Nupes, nous avons l’ambition d’être majoritaires à l’Assemblée nationale dans le but d’avoir une cohabitation qui n’est finalement pas inédite en France. Dans l’exemple des effectifs de la section consulaire au Luxembourg, c’est le fruit d’une décision de l’actuel gouvernement, et donc cela ne peut être qu’un gouvernement qui peut décider de revenir dessus. C’est également le rôle des députés de voter les budgets en votant, en décembre, le projet de loi de finances, qui est le budget de la France.

Le plus important est de réaliser un grand audit sur la pratique du télétravail. Il faut réaliser une grande enquête pour connaître les pratiques des frontaliers en la matière afin de s’adapter aux nouvelles pratiques.
Cécilia Gondard

Cécilia Gondard

En lisant votre programme, on peut voir que vous êtes également très attachée aux questions ayant trait à l’enseignement. Là encore, que proposez-vous pour améliorer l’accès aux lycées français hors de France?

«Il faut également renforcer l’accès à l’enseignement français. Pour cela, il faut endiguer l’augmentation massive des frais de scolarité, qui est aussi une priorité. Il faut également améliorer le système de bourses. Plus largement, la question du budget pour faire fonctionner et rayonner l’enseignement français à l’étranger est à poser. Notamment quand la majorité actuelle décide sans concertation de l’augmentation des cotisations de retraite de certains professeurs ou encore de suppressions de poste. Ce n’est pas pour rien que l’on a vu récemment un mouvement de grève au sein de l’enseignement français à l’étranger. J’attire également l’attention sur la grève à venir, début juin, du corps diplomatique français, qui est très rarement en grève. Ce qui en dit long sur la situation des services publics à l’étranger.

Pour en revenir à l’enseignement, nous souhaitons développer des coopérations avec les pays pour créer, comme c’est le cas au Luxembourg, des classes bilingues et trilingues. On voudrait exporter un peu plus ce modèle dans les autres pays du Benelux et cela implique aussi un investissement fort de la part de l’État français dans la coopération culturelle et dans l’enseignement avec les pays du Benelux, chose qui n’a pas été faite durant les dernières années.

Au Luxembourg, les questions autour du télétravail et de la fiscalité des frontaliers font souvent débat. Comment est-ce que vous vous positionnez sur ces deux sujets?

«Ces sujets sont au cœur de ma réflexion depuis longtemps. Il y a une dynamique frontalière importante au Luxembourg, mais également en Belgique où la dynamique est quelque peu inversée avec un grand nombre de Français qui travaillent en France puis reviennent le soir en Belgique.

Nous avons besoin de conventions bilatérales modernes. En matière de télétravail, les règles sont temporaires et elles sont prolongées d’un ou deux mois à chaque fois sans savoir jusque quand, alors que les enjeux dans les zones frontalières sont important tant sur la mobilité qu’en matière d’écologie. Le triangle frontalier est régulièrement bloqué par toutes les personnes qui commutent. Recourir davantage au télétravail sans affecter le lieu de sa résidence fiscale est aussi une priorité. Je pense que l’on doit aller au moins vers 50 jours de télétravail. Il faut changer les conventions entre les pays et allonger le nombre de jours de télétravail.

50 jours de télétravail, c’est un jour par semaine, cela semble beaucoup…

«Outre le chiffre et avant de déterminer un nombre de jours, le plus important est de réaliser un grand audit sur la pratique du télétravail. Il faut réaliser une grande enquête pour connaître les pratiques des frontaliers en la matière afin de s’adapter aux nouvelles pratiques. Nous avons appris à télétravailler suite à la crise sanitaire et je ne pense pas qu’il faille revenir aux habitudes passées.

D’un autre côté, le télétravail est également une réponse écologique en matière de transport, en plus de pouvoir contribuer à aider la zone frontalière régulièrement paralysée.

Je m’engage à me déplacer sur toute la circonscription, je vais organiser des webinaires pour avoir des remontées de terrain très concrètes.
Cécilia Gondard

Cécilia Gondard

Lors de la dernière élection présidentielle, le corps électoral français a voté très majoritairement pour le parti d’Emmanuel Macron avec 49,64% au premier tour et 82,72% au second tour. En 2017, Pieyre-Alexandre Anglade est devenu député en remportant 73,73% des voix au Benelux, dont 83,7% des voix au Luxembourg. Comment allez-vous inverser la tendance?

«On a l’ambition collective de remporter cette 4e circonscription. On a dépassé nos désaccords avec la Nupes qui est, au final, un accord de coalition pour gagner et inverser la tendance au Luxembourg et sur l’ensemble de la circonscription qui a déjà été à gauche et qui peut le redevenir. Je veux être une députée de proximité. Contrairement à monsieur Anglade, je suis une élue de terrain avant tout. Je m’engage à me déplacer sur toute la circonscription, je vais organiser des webinaires pour avoir des remontées de terrain très concrètes sur divers sujets et consulter les électeurs. J’habite à Bruxelles et je fais toute ma campagne en train. Quand je dis que je serai une élue de proximité, cela veut dire que je vais me déplacer au moins une fois par trimestre au Luxembourg et aux Pays-Bas. La chance de cette circonscription est d’avoir des distances finalement pas si éloignées en comparaison à d’autres pays et villes dans d’autres circonscriptions. Ce n’est donc pas très difficile de se déplacer dans le Benelux.»

Voici la liste des candidats aux législatives dans la 4e circonscription des Français de l’étranger, correspondant au Benelux: 

Emmanuelle Cuignet (RN)

Geneviève Machicote (LR):

Valentin Thevenot (Parti animaliste)

Gaëlle Cronel (Parti pirate)

Cécilia Gondard (Nupes)

Cédric Deverchère (Volt)

Catherine Coutard (Gauche républicaine)

Marie-Josée Mabasi (les écologistes avec la majorité présidentielle)

Anne-Catherine Girard (Reconquête):

Pieyre-Alexandre Anglade (Ensemble! majorité présidentielle):