L’Union luxembourgeoise des consommateurs souhaite que la Commission européenne s’aligne avec les incitations financières instaurées en France et en Autriche.  (Photo: Shutterstock)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs souhaite que la Commission européenne s’aligne avec les incitations financières instaurées en France et en Autriche.  (Photo: Shutterstock)

L’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) regrette que les mesures d’incitations financières, à l’instar du «Reparaturbonus» autrichien ou encore des fonds de réparation et pour le réemploi français, ne soient pas généralisées pour favoriser la réparation. 

Seulement 31% des Luxembourgeois seraient prêts à recycler leurs anciens appareils en échange d’une compensation financière, selon une étude d’Eurostat. Un nombre qui augmente à 42% si un point de recyclage se situait près de leur domicile.

Pourtant chaque année, les Européens perdent 12 milliards d’euros en jetant des produits qui ne fonctionnent plus correctement au lieu de les faire réparer. Tandis que l’Union européenne (UE) réfléchit à un texte qui aménage un droit de la réparation. 

La Commission européenne souhaite en effet instaurer une plateforme en ligne dans chaque État membre pour permettre de trouver les réparateurs et revendeurs de biens reconditionnés. Sur 15 ans, ce projet pourrait faire économiser jusqu’à 176,5 milliards d’euros aux consommateurs, éviter 3 millions de tonnes de déchets, et permettre aux fabricants et vendeurs d’économiser 15,6 milliards d’euros, estime la Commission. Et deux pays ont déjà pris de l’avance en la matière. 

L’Autriche comme modèle à suivre

En Autriche, depuis le 26 avril 2022, les consommateurs qui font réparer leurs appareils électroniques ont la possibilité de demander un bon de réparation qui couvre jusqu’à 50% des frais de réparation (jusqu’à 200 euros). Les particuliers résidents peuvent créer ce bon de réparation en ligne. La subvention sera ensuite déduite directement auprès de l’une des 3.000 entreprises partenaires lors du paiement de la facture sur présentation de leur reçu.

Le «Reparaturbonus» est financé à hauteur de 130 millions d’euros par Next Generation EU, le fonds de financement et de développement de l’UE.

Le ministère autrichien de l’action pour le climat, de l’Environnement, de l’Énergie, de la mobilité, de l’innovation et de la Technologie (BMK) utilise la prime de réparation pour inciter les ménages à réparer:

– leurs appareils électriques et électroniques (cafetière, bouilloire, lave-linge, sèche-cheveux, télévision, smartphone…);

– les composants non électroniques d’équipements électriques et électroniques (par exemple, une roue défectueuse sur un aspirateur).

Le pollueur-payeur à la sauce française

Créés en France dans le cadre de la réforme des filières de la responsabilité élargie du producteur (REP), les fonds de réemploi sont entrés en vigueur en 2022 au sein de certaines filières dont les déchets sont facilement réutilisables.

Les secteurs d’activité produisant des produits électriques et électroniques, des meubles, des textiles ou des articles de sport, de bricolage et de jardinage participent à ces fonds à hauteur de 5% de leur contribution à la filière (instaurée par la REP). De nouvelles filières, qui ont toutes leurs spécificités, devraient voir le jour d’ici la fin 2025.

Et les fonds collectés reviennent ensuite aux entreprises qui réparent les objets et leur donnent une deuxième vie. Il s’agit simplement du principe de pollueur-payeur. Il repose sur la responsabilité du producteur, selon laquelle le responsable de la mise sur le marché d’un produit peut être tenu d’assurer la prévention et la gestion des déchets issus de ce produit en fin de vie.

Autant d’initiatives qui doivent motiver le Luxembourg à faire mieux pour protéger notre planète. Alors, la prochaine fois que l’un de vos proches rencontrera un problème avec son smartphone, rappelez-lui de faire jouer sa garantie ou d’essayer de le réparer avant de le jeter.