La nouvelle formule lancée par Wizz Air est une bonne façon de l’aider à vendre ses derniers sièges et à augmenter son taux de remplissage. Le prix annoncé de l’abonnement n’est pas tout à fait le prix que paieront les voyageurs à la fin.  (Photo: Shutterstock)

La nouvelle formule lancée par Wizz Air est une bonne façon de l’aider à vendre ses derniers sièges et à augmenter son taux de remplissage. Le prix annoncé de l’abonnement n’est pas tout à fait le prix que paieront les voyageurs à la fin.  (Photo: Shutterstock)

La compagnie aérienne hongroise vient de lancer une nouvelle offre commerciale présentée comme des plus alléchantes. Moyennant un abonnement annuel, elle propose des vols en illimité à 599€ par an. Intéressant? Encore faut-il bien lire les petites lignes des conditions générales de vente pour connaître le vrai prix à payer.

La compagnie aérienne hongroise Wizz Air, qui fête ses 20 ans cette année, vient de lancer une nouvelle offre commerciale plutôt inédite dans le secteur. «All you can fly» est un abonnement annuel de 599 euros permettant de «voler en illimité dans tout le réseau de la compagnie», soit dans une cinquantaine de pays. Pendant quelques jours, l’offre était proposée à un tarif de lancement de 499 euros pour l’année. Au total, la compagnie prévoit de commercialiser 10.000 abonnements de ce type.  

Au Luxembourg, les vols Wizz Air sont toujours suspendus depuis février, en raison d’une opération de maintenance menée par le fabricant Pratt & Whitney sur les moteurs qui équipent ses Airbus A320 et A321. L’opération est toujours en cours et devrait être achevée d’ici la fin de l’année. Impossible, en effet, sur le site, de réserver un vol au départ ou à destination du Findel. Contactée pour savoir quand des vols y seront de nouveau opérés, la compagnie n’avait pas encore répondu à nos questions à l’heure de publier cet article. On note toutefois que les réservations au départ de Charleroi sont, elles, possibles, et les voyageurs intéressés par cette nouvelle offre pourraient donc se rabattre sur cet aéroport situé à environ 200km de la capitale luxembourgeoise. 

Pour en bénéficier, la marche à suivre est plutôt simple, il suffit de souscrire à l’abonnement sur le site de la compagnie, pour un montant annuel de 599 euros, donc. Mais les petites lignes qui figurent dans les conditions générales de vente révèlent que les 599 euros ne suffiront pas pour voyager. Car d’abord, le détenteur du pass devra payer au moins 9,99 euros pour chacun de ses voyages, ce que la compagnie appelle «le forfait par segment».

Pas de bagage, pas de modification, et pas de siège garanti

Autre élément important et qui révèle sans doute la stratégie de la compagnie avec cette nouvelle offre: le voyageur ne peut réserver son vol que trois jours avant le départ (72h), et les places sont sous réserve de disponibilité. En cela, l’abonnement permet en fait à la compagnie de maximiser ses chances de vendre ses derniers sièges. Car même à un prix bas, chaque siège vendu est une façon d’accroître encore un peu plus ses revenus. D’autant qu’un siège vendu via l’abonnement «forcera» le passager à régler en plus des frais pour ses bagages ou de quoi se sustenter à bord. Car c’est là encore une autre des conditions générales de vente: l’abonnement n’inclut ni les bagages, «ni aucun service supplémentaire».

À savoir aussi: les vols réservés ne sont pas modifiables et il n’est pas possible non plus de réserver pour un autre passager que pour soi-même. En cas de no-show, si le client réserve une place sans effectivement embarquer à bord, la compagnie se réserve le droit de résilier l’abonnement, sans remboursement et avec effet immédiat. L’abonnement implique un engagement de 12 mois, avec renouvellement automatique. La vente des places de cet abonnement «All you can fly» débutera en septembre. 

Cette nouvelle formule pourrait aussi poser quelques difficultés lorsque le système électronique dit d’entrée/sortie (ESS) mis en place par l’UE entrera en vigueur en cette fin d’année 2024. Il doit permettre d’enregistrer et de suivre les entrées et sorties au-delà des frontières extérieures à Schengen. Aujourd’hui, les passagers doivent fournir certaines informations avant de prendre l’avion (nom, numéro de passeport et date de naissance), ce que l’on appelle les informations préalables sur les passagers (API). À l’avenir, avec le nouveau système, les compagnies aériennes devront obtenir une autorisation pour faire voyager les passagers, 48 heures avant le départ, après vérification et validation de cet API par le système. Elles devront envoyer l’API pour vérification. Un délai compliqué à honorer dans le cas des réservations de dernière minute.