De nombreux emplois ont été perdus dans le secteur de la construction.  (Photo: Shutterstock)

De nombreux emplois ont été perdus dans le secteur de la construction.  (Photo: Shutterstock)

Le secteur de l’artisanat traverse une période de turbulences. Confronté à divers défis, il réclame des réformes pour assurer sa pérennité et renforcer son rôle crucial dans l’économie nationale.

Le secteur de l’artisanat luxembourgeois traverse une période difficile. Confronté à des transformations structurelles profondes, à une pénurie de main-d’œuvre et à une hausse des charges financières, il réclame des réformes pour assurer sa pérennité et renforcer son rôle crucial dans l’économie nationale.

Le secteur de l’artisanat fait face à des défis sans précédent. La pénurie chronique de main-d’œuvre oblige de nombreuses entreprises à se restructurer, souvent via des fusions ou acquisitions. La crise dans la construction a aggravé la situation avec la perte de 3.300 emplois ces dernières années. D’autres branches, comme l’automobile ou les soins du corps, subissent également des perturbations. Ces difficultés sont amplifiées par l’augmentation du salaire minimum et de la tranche indiciaire, pesant lourdement sur les charges des entreprises.

Le dialogue social, tel qu’il existe aujourd’hui, est jugé déconnecté des réalités des petites entreprises artisanales. Les syndicats, peu présents dans ces structures, maintiennent une influence disproportionnée, empêchant les délégués élus sans affiliation syndicale de négocier directement. Par ailleurs, la réduction progressive des conventions collectives, tombées de 16 à 10 en deux décennies, reflète l’inadéquation des normes actuelles avec les besoins spécifiques du secteur.

Des propositions pour un avenir durable

Pour répondre aux défis croissants, la Fédération des Artisans propose un éventail de réformes ciblées. Elle plaide pour une modernisation des conventions collectives, en introduisant plus de flexibilité et en permettant des dérogations adaptées aux réalités des petites entreprises. Les négociations au niveau de l’entreprise devraient être encouragées, même en l’absence de syndicats, afin d’impliquer davantage les délégués du personnel élus. La Fédération insiste également sur la simplification des conventions collectives, en réduisant leur complexité et leurs coûts pour faciliter leur adoption par les entreprises artisanales.

, la FDA souhaite faire de la modernisation de la réglementation du travail dominical une priorité. La durée autorisée pourrait être étendue à 8 heures, les restrictions sur le repos continu adaptées, et la flexibilité accrue pour intégrer des heures supplémentaires. En parallèle, une réforme des horaires d’ouverture est réclamée, permettant aux entreprises une liberté totale pour s’adapter aux attentes des clients. Enfin, pour lutter contre l’absentéisme, la Fédération propose des contrôles renforcés, un certificat médical numérique et l’instauration d’un jour de carence. Elle appelle également à une refonte des pratiques de l’Inspection du Travail, avec une approche basée sur la prévention, la transparence et des sanctions proportionnées.