La Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) a présenté lundi 7 juin son . Après le bilan, l’heure est aux perspectives. Le point avec son directeur,
Comment la CLC s’est-elle transformée face à la crise et à une série de nouveaux besoins de la part de vos membres?
Nicolas Henckes. – «Nous avions déjà prévu de compléter nos services, c’est pour cela que nous avons développé un département juridique, des formations et des conférences de sensibilisation. L’une des missions que m’avait données (président de la CLC, ndlr) quand nous avons décidé de collaborer en 2017 était d’augmenter la valeur attribuée à une cotisation CLC (elle va actuellement de 250 à 17.000 euros selon la taille de l’entreprise, ndlr). Cette réorganisation s’est faite avec succès trois ou quatre mois avant l’arrivée du Covid. Finalement, nous avons dû utiliser ces nouvelles capacités pour le service d’urgence lié au Covid.
Aujourd’hui, comment voyez-vous la situation et comment la CLC va-t-elle une nouvelle fois s’adapter?
«Nous sommes dans un redémarrage progressif d’une activité, nous espérons, plus normale. Nous allons clairement continuer à développer notre offre de services en direction de nos membres. Les choix que nous avons faits et qui commencent à être visibles sont des collaborations avec différents membres pour offrir des services à prix réduits, des avantages membres, un fonctionnement en mode club. L’objectif étant d’avoir une sorte de marketplace qui va permettre à chaque membre de la CLC de développer son activité, de trouver des partenaires, que ce soit des fournisseurs, des clients, des consultants ou des avocats. Pour qu’il y ait cette dynamique qui soit créée au sein de cette fédération patronale.
Évidemment, nous allons continuer notre rôle de lobby en faveur des intérêts du commerce au Luxembourg. La principale piste d’action, actuellement, concerne la continuation du soutien au commerce de détail, surtout en centre-ville. Il souffrait déjà avant et a été énormément touché par les fermetures et restrictions liées à la crise. Nous sommes en cours de négociation pour un renouvellement du pacte pro-commerce avec le ministère des Classes moyennes. Nous espérons pouvoir trouver un accord rapidement.
Le cadastre du commerce est réalisé et transféré dans un groupement d’intérêt économique.
Que prévoit ce pacte pro-commerce?
«Toute une série d’actions. Ces dernières années, il prévoyait notamment la réalisation du cadastre du commerce qui, désormais, est réalisé et transféré dans un groupement d’intérêt économique (GIE). Les détails seront annoncés par le ministre quand les dernières finitions auront été apportées. Nous avons organisé des conférences dans différentes villes sur comment animer des commerces de détail, favoriser son développement….
Quelles actions souhaiteriez-vous mettre en place via le pacte renouvelé?
«Nous avons toujours essayé de développer des données statistiques. Cela va être l’un des axes majeurs pour les années à venir, ne plus avoir une situation où chaque ville fait comme elle le sent sans avoir de données objectives sur la fréquentation de clients, mais de permettre une coordination, de comparer ce qui marche ou non. Afin que toutes les villes puissent tirer leur épingle du jeu, ainsi que les commerçants qui y résident. Ensuite, nous souhaitons développer la diversité des commerces dans les centres-villes. Pour éviter d’avoir des centres-villes homogènes avec les mêmes marques un peu partout, nous envisageons d’aller en chercher à l’étranger. Les faire venir au Luxembourg, leur faire visiter, leur montrer les opportunités. Des marques qui ne sont pas du tout représentées ici, afin de créer une dynamique qui sera bénéfique pour tous.
L’année dernière, le budget du pacte pro-commerce était de 100.000 euros. Quelle aide espérez-vous cette année?
«Cela dépendra des actions que le ministère souhaitera mener avec nous. Nous lui avons fourni une liste de projets, dont ceux cités. S’il dit oui à tout, cela pourrait être un peu plus, s’il fait une sélection, moins. Cela dépendra du budget qui sera mis à disposition du ministère des Classes moyennes, de la volonté politique existante ou non de faire un effort là-dessus. A priori, nous sommes plutôt dans un échange positif, (DP) a bien conscience qu’il doit agir et que la CLC est le partenaire incontournable pour l’appuyer.
232 nouvelles entreprises ont rejoint la CLC en 2020, 110 de plus qu’en 2019. Combien espérez-vous en recruter en 2021?
«Si nous arrivions à refaire le score, plus de 200 nouveaux membres, ce serait bien. Nous sommes à plus de 80 nouveaux membres en 2021. La crise se terminant, nous espérons récupérer les entreprises qui ont de nouveau des rentrées financières, peuvent travailler normalement et vont avoir besoin de notre assistance, car quand elles s’occupent de leur business, nous pouvons nous occuper de leurs petits problèmes du quotidien.
80 nouveaux membres, mais combien de départs?
«Nous avons eu une soixantaine de résiliations.
L’espoir d’un retour à la «normale» en décembre
Recruter un maximum d’entreprises constitue un objectif stratégique…
«Il s’agit à la fois d’être capables de les aider, de mieux appréhender le terrain et de voir les différentes problématiques. L’objectif sera que la CLC, qui est déjà le représentant national du commerce, des transports et des services, soit encore renforcée et que nous augmentions notre impact politique.
La fin des aides gouvernementales vous fait-elle craindre une baisse du nombre de membres?
«Nous avons perdu des membres l’année dernière du fait des fermetures, faillites ou difficultés. Nous en avons perdu aussi en ce début d’année. Des entreprises qui doivent restructurer, réduisent les coûts au maximum. Mais nous voyons que notre campagne de cotisations, ce début d’année, a plutôt bien fonctionné.
Je ne suis pas sûr qu’on soit retournés à des niveaux d’avant-crise. Mais il y a bon espoir qu’on retrouve un équilibre.
Vous le rappeliez, le commerce a été touché par le Covid et ses restrictions. Quelle est la qualité de la reprise en ce milieu d’année 2021?
«Aux dernières nouvelles – même s’il peut y avoir des exceptions –, tout ce qui est commerce redémarre. Ce qui est bon signe, c’est le silence de nos membres. Ils sont tous de retour au travail. Il y a des problématiques différentes de celles liées au Covid pour certains de nos secteurs, des questions réglementaires, de formation, pour trouver du personnel formé… Ce sont les challenges actuels qui reviennent.
Les clients reviennent-ils autant qu’avant la crise dans les commerces?
«C’est un redémarrage progressif. Apparemment, chaque jour est un peu mieux que le précédent. Je ne suis pas sûr qu’on soit retournés à des niveaux d’avant-crise. Mais il y a bon espoir qu’on retrouve un équilibre. Il y aura encore beaucoup de télétravail jusqu’à fin juin au moins. C’est un élément qui freine la fréquentation dans les centres-villes et dans les centres commerciaux. L’objectif final serait un retour à la normale pour décembre, qui est le mois où la plupart des commerces font le principal de leur chiffre d’affaires.»