«One or Several Tigers» (2017), de Ho Tzu Nyen, Collection du Singapore Art Museum. (Photo: Mudam Luxembourg)

«One or Several Tigers» (2017), de Ho Tzu Nyen, Collection du Singapore Art Museum. (Photo: Mudam Luxembourg)

Le programme 2025 des expositions du Mudam a été présenté: une année qui sera marquée par le dialogue entre art moderne et art contemporain, des artistes émergents et des collaborations.

Les années passent, mais ne se ressemblent pas au Mudam. La directrice du musée, , a présenté avec son équipe le programme de l’institution pour l’année 2025. «Après avoir mis le musée au cœur de la question en 2024, 2025 sera l’occasion de porter le regard sur la production de l’art en elle-même, en mettant les pratiques au cœur de l’attention», explique Bettina Steinbrügge.

La directrice a par ailleurs choisi de montrer plus d’art moderne en regard avec l’art contemporain, «pour mieux comprendre comment nous en sommes arrivés ici aujourd’hui», explique-t-elle. Aussi l’histoire de l’art a-t-elle une place toute particulière dans la programmation à venir, que ce soit dans les expositions ou dans les activités pédagogiques avec la Mudam Akademie, par exemple (qui est assurée pour la saison à venir par Stéphane Ghislain Roussel).

Entre Singapour, les fleurs de Steichen et les histoires personnelles

L’année commencera avec la première exposition monographique en Europe de l’artiste singapourien Ho Tzu Nyen (février-août 2025). Ses installations vidéo sondent l’histoire, les réalités et les fictions ancrées dans la pluralité culturelle des pays de l’Asie du Sud-Est, tout en interrogeant la peinture européenne de la Renaissance. «Cet artiste utilise le film presque comme une sculpture qu’il modèle au gré de ses envies, dans des propositions qui deviennent immersives et théâtrales», explique Florence Ostende, cheffe du département Programmation artistique.

«T for Time: Timepieces» (2023-en cours) de Ho Tzu Nyen. (Photo: Mudam Luxembourg)

«T for Time: Timepieces» (2023-en cours) de Ho Tzu Nyen. (Photo: Mudam Luxembourg)

En parallèle, le pavillon sera consacré à l’exposition des œuvres spécialement conçues pour ce lieu par Lisa Oppenheim. Cette photographe s’est approprié une partie de l’œuvre d’Edward Steichen pour les faire entrer en dialogue avec ses créations. Elle s’est particulièrement intéressée aux photographies de fleurs ou à son intérêt pour les créations textiles, qui représentent un pan du travail du photographe d’origine luxembourgeoise qui est peut-être moins connu du grand public.

«Mons. Steichen» (2024) de Lisa Oppenheim. (Photo: Mudam Luxembourg)

«Mons. Steichen» (2024) de Lisa Oppenheim. (Photo: Mudam Luxembourg)

À partir de mars, ce seront les artistes Lubaina Himid et Magda Stawarska qui seront à l’honneur, avec l’exposition «Nets for Night and Day». «Ces deux femmes se connaissent depuis de nombreuses années et présenteront ici une exposition qui mêle peinture, poésie, langage et son», précise Florence Ostende. Partant de leur histoire personnelle et de la question de la mémoire, elles entament un dialogue entre leurs pratiques, navigant entre la peinture de Lubaina Himid, figure majeure du British Black Arts Movement dans les années 1980 et lauréate du prestigieux Turner Prize en 2017, et les créations sonores de la Polonaise Magda Stawarska.

Une grande rétrospective et des découvertes

La seconde partie de l’année s’ouvrira avec une exposition des œuvres de la collection (avril 2025-janvier 2026), mettant en avant principalement celles de la donation du couple Schürmann. Il s’agit d’œuvres d’artistes pionnières produites entre les années 1990 et 2000.

Le grand foyer sera occupé par une œuvre de Fiona Banner aka The Vanity Press. Cette artiste s’approprie des ailes d’avions militaires et les polit jusqu’à rendre la surface aussi brillante qu’un miroir, leur conférant par cette action un autre statut tout en interrogeant leur origine et leur portée symbolique.

À l’occasion de la LUGA, une collaboration est mise en place pour présenter «The Living Pyramid» d’Agnes Denes, une des pionnières du «sustainable art». Cette sculpture vivante, puisque composée de centaines de plantations, sera l’occasion de partenariats avec des écoles ainsi qu’avec le Natur Musée. Une autre collaboration est prévue dans l’Aqua Tunnel, qui accueillera une composition sonore de l’artiste Susan Philipsz.

L’événement de la rentrée sera la rétrospective consacrée à Eleanor Antin (septembre 2025-février 2026), grande artiste féministe américaine, connue pour son approche conceptuelle et dont cette exposition sera l’occasion de souligner un rapport à l’intimité, au corps vieillissant, mais aussi à la théâtralité et à la performance.

Signalons également la présentation en retour du pavillon luxembourgeois à la Biennale de Venise d’Andrea Mancini et Every Island, avec une invitation passée à des artistes et musiciens luxembourgeois pour animer cette plateforme, ainsi que la présentation du travail de l’artiste lauréate du Baloise Art Prize 2024, Tiffany Sia. 2025 sera aussi le début de la collaboration avec le collectif danois Superflex, qui initiera une série d’ateliers avec pour objectif de concevoir un nouvel espace urbain de rencontre entre les générations dans le parc du Mudam.