De conférences en communiqués de presse, cela fait plusieurs mois que les organisations professionnelles essaient de se faire entendre auprès des politiques en vue des élections législatives qui se tiendront le 8 octobre prochain. Main-d’œuvre, compétitivité, impôts… À chaque secteur sa liste de souhaits, même si les thématiques, parfois, se croisent. Récapitulatif, non exhaustif, de leurs demandes.
UEL
Emploi, sécurité sociale, fiscalité, talent d’équipe: sous quatre thèmes, l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) formule 14 demandes au prochain gouvernement.
Et s’il ne fallait en retenir qu’une? «Permettre aux employeurs de répondre aux demandes des salariés en matière de télétravail», répond son directeur, . Ceci, en levant . La discussion se ferait ensuite entre l’employeur et son salarié.
Le représentant du patronat note qu’une mesure unique, non incluse dans la liste des 14, pourrait permettre de répondre à une grande partie des problèmes soulevés: «construire 100.000 logements d’ici 2040». Certains seraient loués à prix abordables par l’État, pour «lutter contre la pauvreté». Le ratio résidents/frontaliers «pourrait trouver un autre équilibre. Cela aura aussi un impact positif sur la sécurité sociale et les retraites, plus de gens resteraient dans le pays. Nous serions moins dépendants de nos voisins pour les professions stratégiques, comme le personnel hospitalier.»
Chambre de commerce
La Chambre de commerce a quant à elle présenté ses 30 propositions en six livrets thématiques. De la nécessité d’un marché du travail attractif au développement des talents, en passant par la transition écologique et énergétique, l’innovation, le développement territorial, la compétitivité et les finances publiques/pensions.
Le message essentiel pour , directeur général: «stimuler un cadre probusiness pour les entreprises». Pour lui, «cela fait défaut depuis plusieurs années. Le Luxembourg perd en attractivité et en compétitivité. Ce sont toujours des mesures isolées, il faudrait un cadre global, pour que les entreprises se disent qu’il y a un plan d’action qui va bénéficier à leur activité future. Dans les programmes, on oublie trop souvent l’électeur entrepreneur.»
La Chambre de commerce a, en outre, .
Luxembourg Confederation
La Luxembourg Confederation rédige 21 souhaits dans sa liste préélectorale. Revalorisation du statut de l’indépendant, refonte de l’index, heures d’ouverture des commerces…
«Parmi ces mesures, celle qui nous semble la plus importante est la flexibilisation du temps de travail», commente son directeur, . «Il est crucial de moderniser la législation actuelle afin de donner aux entreprises la flexibilité nécessaire pour personnaliser les horaires de travail. Cette révision tiendrait compte des besoins spécifiques tant des employés que des secteurs d’activité concernés. Une telle modernisation permettrait aux employés de mieux équilibrer leurs responsabilités professionnelles et personnelles, tout en améliorant la productivité et l’efficacité des entreprises.»
Chambre des métiers
Compétences et apprentissage, attractivité de l’artisanat, État moderne et équitable, transition écologique et numérique, organisation du travail, aménagement du territoire…
La plus urgente? «La mise en place d’une politique du logement ambitieuse et efficace», répond son directeur, . «Et ce, notamment au niveau du logement abordable. L’attraction des talents est un élément clé pour assurer la compétitivité de l’économie luxembourgeoise en général et celle de l’artisanat en particulier, et pour pérenniser notre système social généreux.» Il estime «bien maigre» le bilan à ce niveau. «Le prochain gouvernement est attendu sur ce sujet.»
Fédération des artisans
Des problématiques intéressant également la Fédération des artisans, qui liste 81 mesures sous huit thématiques, du statut de l’indépendant à la digitalisation des PME.
«Le prochain gouvernement sera confronté à une série de défis, dont le plus important sera d’agir en faveur de la compétitivité de l’économie luxembourgeoise, qui est le prérequis de toute politique sociale, climatique ou environnementale», commente son secrétaire général adjoint, . «Nous sommes d’avis que l’organisation du travail devrait pouvoir se faire au niveau de l’entreprise en accord avec les salariés.»
Fedil
«Ne découragez pas de nouveaux projets!», «N’ignorez pas les besoins en main-d’œuvre», «Ne freinez pas par une sur-règlementation la transition écologique dans laquelle l’industrie s’engage» et «N’entravez pas la dynamique» du progrès technologique font partie des messages clés de la Fedil pour les candidats aux élections législatives. Des idées qui se déclinent en 53 propositions précises.
Laquelle retenir? «Le prochain gouvernement devra contribuer à une accélération du développement de la production d’énergies renouvelables et des infrastructures énergétiques “net zero” dans le pays et entrer dans des partenariats stratégiques internationaux afin d’accéder au potentiel de production et de distribution d’énergies décarbonées abordables, le tout dans une logique de progrès et de neutralité technologiques», détaille sa présidente, . «Cet objectif ne répond pas seulement à un besoin impératif des secteurs industriels et technologiques. Le réaliser améliorera significativement les chances de réaliser la transition énergétique sans casse sociale.»
Horesca
La fédération Horesca n’a pas publié de liste telle quelle. «Nous nous basons sur les revendications de la Chambre de commerce et l’UEL», explique son CEO, . Il cite notamment «un budget de l’État équilibré, garantir l’attractivité et la compétitivité pour attirer des entreprises, avoir un développement territorial à la hauteur.»
D’autres sont propres au secteur des hôteliers, restaurateurs et cafetiers comme «la baisse de la TVA, si ce n’est pas à 3%, alors à 8%» pour la bière et le vin locaux (contre 14% aujourd’hui)» ou encore une clarification de la loi pour ne pas obliger les entreprises à rémunérer la pause de leurs salariés de trois heures entre deux services.
Si on ne devait en choisir qu’une, ce serait «de diminuer les charges administratives pour les entreprises et rétablir une situation économique saine en Europe».
Copas
La Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins (Copas) liste
«Il est indéniable que la pénurie de main-d’œuvre se profile comme la problématique la plus urgente», estime-t-elle. «Il faudra renforcer la campagne de sensibilisation des professions de santé, rendre le secteur plus attrayant par la création de formations à des niveaux différents, faciliter leur accès et créer des passerelles pour favoriser l’évolution dans le domaine des soins.»
FHL
pour l’attractivité de la médecine et des soins hospitaliers, la digitalisation du secteur ou encore la transparence du système de santé.
L’essentielle: «instaurer les “assises des métiers de la santé” en vue d’introduire un pilotage national indispensable des besoins quantitatifs et qualitatifs en ressources humaines à moyen et long terme».
OAI
Ce sont 12 propositions que lance de son côté l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI). Avec comme mot d’ordre «passer de la quantité à la qualité», résume son directeur,
Il cite, comme mesure phare, la mise en place d’un «code de la construction».
FTI
Valoriser le rôle de l’indépendant, harmoniser les mesures fiscales au niveau des pensions et préparer les professions libérales à la transition vers la «Smart Nation» font partie des huit mesures proposées par la Fédération des travailleurs intellectuels indépendants (FTI).
L’idée principale, selon Pierre Hurt, qui prend sa casquette de coordinateur au sein de la fédération: «penser aux professions libérales, trop souvent oubliées alors qu’elles contribuent à l’intérêt commun». La FTI demande notamment la consultation préalable des représentants des professions libérales lors de l’élaboration de projets de loi.
Aca
, de la réforme du secret professionnel à la promotion de la place financière. Elle n’avait pas encore désigné sa mesure «phare» lors de la publication de l’article.
ABBL
De la formation, scolaire comme continue, à l’éducation financière, l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) cite six leviers. Qu’elle décline en 27 propositions.
«Sans surprise, c’est la question de l’attraction et de la rétention des talents qui nous préoccupe le plus.» Dans ce volet, plusieurs mesures sont proposées: partenariat public-privé afin de créer des logements abordables pour les jeunes talents, accroître l’attrait du régime de participation aux bénéfices, ou encore la création d’un statut de télétravailleur.
LSA
Pour les start-up, la Luxembourg Startups Association (LSA) a présenté cinq mesures dans son «».
«Les plus importantes sont la première, inciter l’investissement dans les start-up, et la troisième, accorder un plan d’actionnariat pour start-up.»
Agriculture
La Centrale Paysanne et le Service Jeunesse Lëtzebuerger Bauerejugend – vers qui nous renvoie la Chambre d’agriculture – ont résumé leurs besoins en 12 demandes.
La plus importante selon eux: «un ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire indépendant, qui fonctionne indépendamment du ministère de l’Environnement et peut échanger des idées avec lui sur un pied d’égalité.»
D’autres demandes
D’autres organisations se sont déjà prononcées sur leurs demandes préélectorales, des associations à en passant par le , le ou la