La Chambre de commerce a invité les entreprises à exprimer leurs attentes en vue des prochaines législatives. (Photo: Chambre de commerce)

La Chambre de commerce a invité les entreprises à exprimer leurs attentes en vue des prochaines législatives. (Photo: Chambre de commerce)

Inflation, flexibilisation du travail, manque de main d’œuvre ou encore transition énergétique font partie des défis sur lesquels les entreprises luxembourgeoises attendent les politiques pour la prochaine législature. La Chambre de commerce révèle leurs attentes dans son Baromètre de l’économie.

611 entreprises luxembourgeoises ont été interrogées par la Chambre de commerce, entre le 12 et le 30 septembre, dans le cadre du Baromètre de l’économie. D’abord, , quant à leur ressenti de la conjoncture. Elle leur inspire une confiance «au plus bas depuis fin 2020». Son score s’élève à 52,3 points, en recul de 2,9 points en un semestre. 20% des entreprises ont vu leur activité se contracter au cours des six derniers mois, alors que seulement 15% le prédisaient.

«Souvent leurs anticipations sont plus négatives que ce qu’il se passe réellement. Ici, c’est l’inverse», commente , CEO de la Chambre de commerce. 21% attendent encore une baisse les six prochains mois, 57% une stabilité. De même, les investissements devraient diminuer pour 17% d’entre elles. «Cela nous tracasse. Les entreprises doivent préparer l’avenir et ne le peuvent pas».

Une situation compliquée, à laquelle vont devoir répondre les politiques. La chambre professionnelle a donc anticipé les élections de 2023 en demandant, dans un second volet, les attentes des entreprises pour la prochaine législature.

Maîtriser les coûts de l’énergie: une préoccupation majeure

En tête de leurs préoccupations, la maîtrise des coûts de l’énergie (59%). Viennent ensuite la simplification des procédures administratives (44%) et la flexibilisation du marché du travail (38%). «Si les prix sont multipliés par cinq ou dix, ce n’est pas gérable», illustre , CEO d’United caps.

À la question «quel devra être le maître-mot de la prochaine législature?», les entreprises répondent la maîtrise de l’inflation, la réduction des coûts et la lutte contre le changement climatique. 

Le gouvernement attendu sur le logement et les transports

Sur ce qui contribue efficacement à la compétitivité du Luxembourg, la sécurité sociale et le système de pension récoltent un score de 3,5/5. «Ce sont ses capacités actuelles qui sont jugées», relativise la Chambre de commerce, consciente des défis pour l’avenir. À l’inverse, l’accessibilité au logement (1,73/5), la disponibilité de travailleurs qualifiés (2,05/5) et d’espaces commerciaux ou zones d’activité économique (2,25/5) posent souci.

«On ne parle pas seulement de travailleurs qualifiés mais aussi non qualifiés», complète propriétaire de Cocottes, témoin de taux d’absentéisme en hausse. «Les salariés me disent qu’il y a quatre ans, ils venaient en 45 minutes et aujourd’hui en 1h30». Elle attend des propositions concrètes sur le logement et les transports.

Rentabilité, compétences et coûts de l’énergie

Les entrepreneurs sont d’accord à 3,7/5 sur le fait qu’il faut tendre vers une indépendance des ressources au niveau européen.

Rentabilité (87%), compétences (86%) et coûts de l’énergie (79%) représentent ainsi les principaux enjeux stratégiques pour les entreprises.

Parmi leurs souhaits, on retrouve la flexibilisation du temps de travail et du télétravail pour les frontaliers, la simplification des démarches administratives, des aides pour maintenir emploi et investissements, une facilitation de l’accès au travail pour l’ensemble de la main-d’œuvre, un allègement de la fiscalité pour les petites entreprises et une maîtrise des coûts énergétiques. «Il faut trouver une solution, sinon, dans peu de temps, il n’y aura plus de restaurants au Luxembourg», alerte Stéphanie Jauquet.

«Quand vous faites des lois, appelez-nous», ajoute , présidente de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). Comment les politiques vont-ils répondre? La Chambre de commerce a invité des représentants des sept partis. Six d’entre eux étaient présents au débat qui a suivi la présentation des résultats du baromètre.