La forte hausse du chômage en mars retient l’attention de la Fondation Idea, d’autant que le confinement n’a occupé que la moitié de ce mois. (Photo: Paperjam/Matic Zorman)

La forte hausse du chômage en mars retient l’attention de la Fondation Idea, d’autant que le confinement n’a occupé que la moitié de ce mois. (Photo: Paperjam/Matic Zorman)

La Fondation Idea a  décortiqué la crise économique induite par le coronavirus. La relance tiendra notamment à la mobilisation de l’épargne forcée en cours de constitution auprès des ménages, qui pourrait devenir une épargne de précaution.

La courbe du nombre de malades atteints par le coronavirus , celle de l’impact économique de la pandémie ne suit pas la même trajectoire.

«Une seule certitude: la crise commence», a observé vendredi Vincent Hein, économiste à la , lors de la présentation de la nouvelle version du tableau de bord économique et social du pays.

Tous les mois, le laboratoire d’idées passe en revue les indicateurs économiques pour mesurer l’impact de cette «crise totalement inédite et sans point de comparaison pour le moment».

Gel des recrutements et épargne forcée

Sur le marché du travail, la hausse sensible du chômage (+17%) en mars retient l’attention de la Fondation Idea qui juge ce taux élevé et préoccupant, d’autant que le confinement n’a occupé que la moitié du mois seulement. «Ce qui a pu se passer, c’est un effet du début du gel des recrutements qui fait que moins de gens sont sortis de l’Adem», note Vincent Hein.

Quant au chômage temporaire qui touchait 135.000 salariés fin mars, il ne le considère pas comme une bombe à retardement sur l’indicateur, mais plutôt comme un amortisseur. Ce contingent de personnes sans travail est toutefois conséquent à l’échelle du Grand-Duché, qui compte près de 18.000 demandeurs d’emploi environ. Mais avec la en avril et en mai, le dispositif devrait vraisemblablement voir son recours diminuer.

Autre point d’attention: le comportement des consommateurs dans l’après-confinement sera scruté de près. Car si, en avril, l’indicateur de confiance s’est sensiblement dégradé, les ménages ont continué à mettre de l’argent de côté. «Pour le moment, il y a une épargne forcée qui est en train de se former. La question est de savoir si cette épargne forcée va se transformer en épargne de précaution? Quel est son pouvoir pour aider à relancer l’économie?», pointe Vincent Hein.

Pour le moment, il y a une épargne forcée qui est en train de se former.

Vincent HeinéconomisteFondation Idea

Selon le , l’activité a chuté de 26% au Luxembourg pendant le confinement avec un impact disparate selon les secteurs. Sans surprise, l’Horesca a été la plus malmenée (-90%) tandis que les services à l’économie non marchande ont résisté (-5%).

Du côté de la place financière, la baisse a pointé à 10%. «C’est quelque chose qui va peut-être faire en sorte que cette année, le PIB au Luxembourg plongera un peu moins que ses voisins», estime l’économiste.

Au premier trimestre, le PIB de la zone euro a reflué de 3,8%, et pour 2020, la Commission européenne table sur une récession de 7,7% dans les 19.

Ces dernières années, le Luxembourg s’est positionné parmi les bons élèves de la classe, c’est un fait. Le Statec table pour l’instant sur une chute de 6% cette année de la croissance du pays, contrebalancée par un rebond de 7% en 2021.