Le monstre noir mat de 450 chevaux – du V12 de la Rolls-Royce Phantom – a attiré bien des regards, début juillet à Dubaï et partout en Europe. Bien des réactions, aussi, à propos de sa plaque d’immatriculation luxembourgeoise.
Pas la peine, pourtant, de chercher un hypothétique milliardaire qui se serait offert ce bijou à 5 millions d’euros, dix fois le prix catalogue de la Phantom, la nouvelle œuvre d’Alexandre Danton porte une fausse plaque d’immatriculation. Interrogée par Paperjam, la Société nationale de circulation automobile (SNCA) indique que le véhicule «n’est pas immatriculé au Luxembourg».
Et donc indirectement qu’il roule en infraction. «Le problème est qu’il est en infraction à l’étranger et c’est à l’autorité du pays de constater que le véhicule n’est pas immatriculé. À ma connaissance, la police luxembourgeoise n’a pas le moyen d’agir et lorsqu’elle constate sur les réseaux sociaux qu’une personne roule avec des plaques luxembourgeoises à l’étranger, elle passe l’information à ses collègues étrangers en Europe. Quand le véhicule est à Dubaï, ils ne font rien, vu que ce n’est pas un État membre de l’Union européenne et que la police a d’autres chats à fouetter!»
Son créateur aussi, qui à 38 ans a déjà revu et corrigé quelques bolides dans son château de Gerlande, à Vanosc (en France), où les amateurs se réunissent régulièrement pour des «Cars and coffee» autour de ses créations, comme un Land Rover Defender à six roues ou une Lamborghini Espada V12 (signée par Fabio Lamborghini).
6,3 mètres de long
En trois mois, une coque et un deuxième train arrière, issus d’une Série 7, ont été ajoutés à la Phantom, pour ce véhicule de 6,3 mètres de long et 2,3 mètres de large. Tout comme un marchepied latéral, une galerie de toit de grande taille, une barre de pare-chocs avant, un crochet d’attelage, ainsi qu'une barre de LED de grande taille sur le pare-brise. Les roues mesurent 24 pouces et ont des étriers de frein plaqués or. Le cuir intérieur orange se marie avec le volant de cuir de crocodile et la console centrale de cuir de serpent.
La customisation, que Rolls-Royce déteste (s’interdisant de vendre un de ses véhicules à quelqu’un qui en a modifié un autre), n’est pas tout à fait le premier 6x6 de la célèbre marque: dans «Thunderbirds», en 1965 et dans les adaptations suivantes, Lady Penelope se faisait conduire dans une Rolls-Royce rose à six roues (dont quatre à l’avant).