Les Verts partent en reconquête. Après le séisme des élections législatives où le parti a perdu cinq de ses neuf députés – ainsi que le statut de fraction –, un deuxième souffle a été retrouvé estiment ses deux co-présidents. «Le nombre de nos membres est en croissance constante depuis les dernières élections législatives», indique Stéphanie Empain. «Ce sont 200 nouveaux membres qui nous ont rejoints, portant nos effectifs à un peu plus de 1.000 militants», complète .
200 nouveaux membres
Une attractivité qu’ils mettent à l’actif de l’ADN du parti. «Nous sommes un parti progressiste tourné vers le futur qui se bat pour ses valeurs: la liberté, l’écologie et le social. Dans un monde qui devient de plus populiste, un populisme qui s’insinue et s’enracine dans beaucoup de partis, cela interpelle les gens. Pour ces nouveaux membres, tout comme pour nos militants, il y a une forte demande pour que la voix des Verts soit forte. C’est nécessaire par les temps qui courent.»
«Ces nouveaux membres contribuent activement à nos groupes de travail dans leurs domaines respectifs.» Groupes qui sont au nombre de cinq et couvrent les domaines suivants: le social – «c’est au sein de ce groupe qu’a été élaborée la position du parti sur la réforme des pensions» –, l’environnement et l’énergie, la santé, l’enfance et l’éducation et les communes. «Ce dernier groupe regroupe tous nos élus et leur permet d’échanger sur les bonnes pratiques et les défis qu’ils traversent.» Un sixième groupe de travail est en cours d’installation. Un groupe dédié aux «Verts seniors».
Un gouvernement qui néglige la justice sociale
«La tenue du congrès ordinaire de ce 22 mars sera l’occasion de lancer un appel à nos membres afin qu’ils s’impliquent plus encore dans ces groupes de travail. Ce sera également le moment de mobiliser les troupes.» Avec en ligne de mire l’action gouvernementale que Stéphanie Empain et François Benoy jugent sévèrement.
Sur le domaine social d’abord. «Ce gouvernement mène une politique qui néglige l’importance de la justice sociale. Beaucoup de gens n’arrivent plus à vivre au Luxembourg faute de logements. Et que fait le gouvernement? Des cadeaux fiscaux aux investisseurs et aux promoteurs. Ce n’est pas cela qui permettra de créer plus de logements abordables. La solution, c’est de mobiliser les terrains et les immeubles vides. Mais cela, le gouvernement ne le veut pas.»
Sur le domaine environnemental ensuite. «On nous a beaucoup reproché d’avoir une politique de transition environnementale plus basée sur les obligations que sur les incitations. Et que fait ce gouvernement? Il laisse les gens seuls et il limite les aides de sorte que les gens ne participent plus à la transition énergétique. La dynamique vers une économie durable et une neutralité climatique n’est pas juste un plaisir privé des Verts. Elle contribue à nous rendre plus résilient sur le plan économique et énergétique. Et quand on parle sécurité, la politique énergétique est un élément très important. Je ne comprend pas que l’on puisse inciter les gens comme le fait ce gouvernement à retourner vers les énergies fossiles», détaille Stéphanie Empain.
«L’exemple le plus grave pour nous est celui de la politique environnementale. Nous avons un ministre de l’environnement qui fait tout sauf protéger l’environnement. Sa loi sur la protection de la nature démantèle la politique environnementale menée ces dernières années», renchérit François Benoy qui parle de «régression dangereuse».
Une réforme des statuts à l’étude
Ce samedi, déi Gréng va détailler sa feuille de route pour les douze mois à venir.
Sur le plan politique, une motion va être rendue publique. Une résolution pour le renforcement de notre démocratie qui détaille les engagements du parti face à la montée des forces d’extrême droite et populistes de droite. Parmi les mesures citées, on trouve la mise en place d’un «plan national d’action pour la démocratie», la création d’un conseil citoyen, ainsi que pour le droit de vote des résidents étrangers et le droit de vote volontaire à partir de 16 ans. À la Chambre des députés, le parti défendra la réforme de la loi sur l’aide à la presse au Luxembourg et œuvrera au renforcement des moyens de l’autorité de régulation des médias Alia et du Conseil de la presse pour lutter contre la désinformation.
Sur le plan organisationnel, déi Gréng va travailler au renforcement des liens avec les acteurs économiques et la société civile et au renforcement de sa communication externe. Notamment pour contrecarrer le green-bashing qui sévit encore en étant plus actif sur les réseaux sociaux comme TikTok et en faisant du fact checking, détaille Stéphanie Empain.
Une réforme statutaire est également en cours de réflexion et devrait être abordée lors du congrès de l’année prochaine, qui pourrait être un congrès refondateur.