Un jour moins cher en France, l’autre au Luxembourg, pour le diesel mais pour pas l’essence… L auprès des particuliers, après que les prix des carburants aient augmenté et que les pays voisins aient mieux fait en matière de ristournes. . Ce jeudi 22 décembre, à Thionville et en Belgique, le litre de SP98 ou de diesel dépassait 1,7 euro. Contre respectivement 1,681 euro et 1,597 au Grand-Duché.
Le Statec, qui compare le prix moyen du diesel en Belgique et en France par rapport au Luxembourg, ne note d’ailleurs qu’une période où faire le plein au Grand-Duché coûtait plus cher depuis le début d’année pour les particuliers: octobre 2022.
TVA et accises changent la donne pour les professionnels
Ce n’est pas le cas si on analyse le diesel professionnel. C’est-à-dire celui payé par les poids lourds dans le pays, qu’ils viennent du Luxembourg ou d’ailleurs, précise le Statec. En octobre 2022, il était 11% plus cher au Grand-Duché qu’en moyenne en France et en Belgique. Le mois suivant, la différence a diminué à 3,86%.
Une tendance qui dure depuis janvier 2021 et , alors que le diesel professionnel coûtait historiquement moins cher au Luxembourg. «Cela a commencé dès 2019 avec l’augmentation des accises», complète Jean-Marc Zahlen, secrétaire général du Groupement énergies mobilité Luxembourg (GEML, ex GPL).
Ceci, ajouté aux aides plus avantageuses sur le carburant dans les pays voisins, a contribué à creuser le fossé.
Pourquoi cette différence avec le carburant des particuliers? Les professionnels ne paient pas de TVA sur le diesel. Alors qu’elle est de 17% au Luxembourg, contre 20% en France et 21% en Belgique. Surtout, «il n’y a pas de remboursement partiel des accises au Luxembourg comme c’est le cas en Belgique et en France», ajoute Jean-Marc Zahlen.
Le Statec se veut cependant rassurant: les prix «devraient se situer à des niveaux comparables dès le mois de janvier» dans les trois pays, en raison de la fin de subsides aux frontières.
Près de 4 centimes de différence avec la Belgique
«Comparable, c’est très large comme terme», pointe Jean-Marc Zahlen. Si les ristournes vont diminuer chez nos voisins, il ne faut pas oublier que la taxe CO2 va encore augmenter de cinq euros par tonne en janvier 2023. «Nous resterons donc plus chers», au moins par rapport à la Belgique.
Les accises s’élèveront, ici, à 42,9 centimes par litre en 2023. Contre environ 60 centimes chez nos voisins… pour les particuliers. Le remboursement de l’état fait cependant diminuer cette charge à réellement 39,5 centimes pour les professionnels côté belge selon l’expert. En France, elle était de 45 centimes en 2022.
Sachant que pour les entreprises qui cherchent à minimiser leurs coûts, «un centime de différence, c’est beaucoup». Surtout au Luxembourg où quelques kilomètres de route suffisent pour trouver une station moins chère, même étrangère.
La chute des ventes
Le GEML fait état d’une chute des ventes de diesel de 20% sur les stations d’autoroutes depuis 2019. Alors que 77% de leurs ventes en 2021 étaient professionnelles.
«Si on fait moins de volume, on a besoin de moins de stations.» Mais ce n’est pas l’unique enjeu. «Le secteur se trouve en pleine transformation pour s’adapter à l’électromobilité. Est-ce que cela suffira à compenser? Difficile à dire.»
Au total, les ventes de carburant ont chuté de 10% au cours des onze premiers mois de 2022 par rapport à la même période en 2021. Et de 27% si on compare avec 2019.