Situé à proximité immédiate du centre-ville de Luxembourg, le long de l’avenue Marie-Thérèse, et bordé par la vallée de la Pétrusse, le Centre Convict va connaître, dans les années à venir, un nouveau développement urbain. Propriété de Lafayette, ce terrain est occupé par un ensemble inauguré en 1980 se composant d’un hôtel, d’un internat, de bureaux et d’un restaurant. Mais son histoire est bien plus ancienne et son périmètre surplombe le tracé des anciennes fortifications.
«C’est très certainement un des derniers lots de cette taille à pouvoir être développé aussi près du centre-ville de Luxembourg», a déclaré Marc Wagener, administrateur délégué de Lafayette, maître d’ouvrage du projet Centre Convict. Après la rénovation du pont Adolphe et les travaux en cours à la Villa Pétrusse, c’est donc au tour du Centre Convict de se tourner vers un nouvel avenir.
Une consultation rémunérée, un projet lauréat
Afin de garantir une haute qualité de développement urbanistique à cette parcelle stratégique, le maître d’ouvrage a lancé, en juillet 2020, une consultation rémunérée auprès de quatre groupements interdisciplinaires. La coordination de cette consultation a été assurée par le bureau WW+.
Un jury, présidé par Christine Muller, a été mis en place pour étudier les propositions des candidats. Après un examen respectueux et argumenté des différentes propositions, le jury a choisi de nommer le projet mené par Christian Bauer & Associés Architectes, accompagné de +Impakt et Areal, lauréat de la consultation.
Une deuxième place est attribuée au projet de Steinmetzdemeyer et Christophe Gautrand Architectes. En troisième position arrive celui de Metaform Architects, avec City Tools et Agence Babylone. Enfin, le groupement de BeBunch, BWStudio et OMGeving occupe la quatrième place.
«Nous sommes tout à fait en ligne avec le choix du jury», a confirmé Marc Wagener. «Et je forme personnellement le vœu que la procédure pour le PAP ne prenne pas trop de temps et que nous conservions la bonne dynamique actuelle». Le projet devrait permettre la réalisation d’environ 30.000m² de surface brute sur 1,9 hectare, une densité d’ailleurs un peu critiquée par les membres du jury, avec 60% des surfaces dédiées au logement et 40% à d’autres fonctions dont des bureaux, un hôtel 4 étoiles, une chapelle existante protégée et des surfaces culturelles, commerciales ou dédiées à des professions libérales.
Une démarche exemplaire
«Cette procédure doit servir d’exemple pour les autres maîtres d’ouvrage», a annoncé Christine Muller, présidente du jury. «Quand on dispose en effet d’un site si important, il y a une forme de responsabilité envers la ville. En organisant une consultation rémunérée, on s’assure d’une haute qualité de propositions, une mise en concurrence productive. Également, le jury a pu mener des discussions à un niveau élevé, dans un bon esprit de collégialité et dans le respect du travail rendu. L’attribution du premier prix est le résultat d’une discussion consensuelle et juste», a affirmé la présidente du jury.
Pour chaque candidat, la présidente a présenté un résumé des points forts et des points faibles des propositions. Ainsi, pour le projet lauréat, la simplicité de conception a été appréciée. «Le jury également aimé le traitement et le gabarit donné sur l’avenue Marie-Thérèse, l’attitude adoptée par rapport à la silhouette de la ville. Par ailleurs, le projet est réalisable en phase et par différents bureaux d’architectes, ce qui est très appréciable pour la suite du projet et qui importait au maître d’ouvrage», a précisé Christine Muller. «Par contre, il reste, à notre sens, encore du travail à fournir pour la bonne gestion des volumes en 2e position, ainsi que sur le concept et les aménagements extérieurs. Mais le projet dans son ensemble dégage une grande force de concept et pourra générer un projet de qualité.»
La seconde place revient donc au projet de Steinmetzdemeyer. «Le jury a apprécié le traitement des extérieurs, mais l’orientation des immeubles entre intérieur et extérieurs d’îlots nous a semblé être un point faible pour la question des adresses. C’est ce point qui a fait pencher les membres du jury pour une seconde place, mais les deux projets étaient très proches», a souligné la présidente.
Enfin, le troisième prix revient au projet de Metaform. «La granulométrie urbanistique était très juste dans ce projet et appréciée des membres du jury. Mais pour arriver à obtenir cette petite échelle tout en assurant le développement des surfaces demandées par le maître d’ouvrage, le groupement a fait le choix de développer deux tours qui, par leur hauteur et leur emplacement, pourraient poser la question de l’acceptation. Mais la cotation entre la seconde et la troisième place était aussi très serrée.»
Enfin, le quatrième projet, celui de BeBunch, a été salué pour son approche narrative et du programme. «Les points négatifs étaient le geste unique des immeubles obliques qui ne peut bien fonctionner que s’il n’y a qu’une seule signature architecturale. Cette approche pose aussi la question de la pérennité architecturale, et pour une situation vis-à-vis du plateau, une approche plus discrète était souhaitée.»
Chacun de ces projets sera présenté plus en détail dans les jours à venir sur paperjam.lu.