Le compositeur d’origine hongroise György Ligeti a écrit 18 études pour piano entre 1985 et 2001. C’est donc un ensemble d’œuvres récentes que Cathy Krier a choisi d’enregistrer avec le label CAvi pour . «Depuis que je suis petite fille, j’ai un amour particulier pour la musique du 20e siècle. J’ai toujours préféré Bartók et Prokofiev à Chopin par exemple», explique Cathy Krier. «J’avais déjà eu l’occasion d’enregistrer des compositions de György Ligeti en 2014 pour le disque Rameau/Ligeti, mais jouer ses études était un rêve de longue date.»
Un choix qui se révèle être aussi un challenge pour la pianiste, car ces études sont d’une complexité technique extrême. «Ligeti est un compositeur qui s’intéressait beaucoup aux sciences. Il était très inspiré par la théorie du chaos, des fractales, ou encore par la polyrythmie des Pygmées subsahariens», explique Cathy Krier. «Il aimait être le plus complexe possible, superposer les couches de tonalités et de rythmiques. Sa musique ne relève pas de l’organisation classique et jouer ses compositions est d’une difficulté extrême. Il faut vraiment avoir un objectif pour les étudier, car c’est une œuvre techniquement très difficile, pour laquelle il faut s’affranchir des enseignements traditionnels et oublier ses automatismes. C’était un vrai défi pour moi.»
C’est une œuvre techniquement très difficile, pour laquelle il faut s’affranchir des enseignements traditionnels et oublier ses automatismes.
Pour autant, cela n’effraie pas Cathy Krier qui joue la musique de Ligeti depuis de nombreuses années. Au cours de l’hiver 2018, elle se voit proposer d’étudier ces partitions pour un concert. Alors qu’elle vient de donner naissance à sa fille, elle relève le défi et se lance dans ce répertoire. «Suite à cela, j’ai proposé à mon label CAvi, de les enregistrer et ils ont accueilli la proposition avec enthousiasme.»
Pour cet ambitieux projet, Cathy Krier a aussi pu compter sur le soutien de Kultur:LX à travers la bourse Global Project Grant. «Avec la pandémie, la place du virtuel est devenue beaucoup plus importante. Aussi, pour cet enregistrement, j’ai souhaité développer une campagne digitale qui permette de proposer des capsules vidéos de qualité. Cette bourse m’a permis d’enregistrer avec l’aide de l’agence Le Philtre, une vignette digitale par étude.»
Toutefois, les scènes commencent progressivement à rouvrir et Cathy Krier peut partir en tournée. Dès la semaine prochaine, on la retrouve au avec le projet «Hear Eyes Move. Dances with Ligeti» de la chorégraphe Elisabeth Schilling qui met en scène cinq danseurs qui interprètent les 18 études de Ligeti jouées sur scène par Cathy Krier. Puis elle se produira à la Philharmonie, à l’occasion du le 17 septembre. Et .