Hind El Gaidi, head of valuation and marketing chez Astorg, souligne que le «carried interest» n’est versé qu’aux gestionnaires de fonds qui ont obtenu des résultats «exceptionnels». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Hind El Gaidi, head of valuation and marketing chez Astorg, souligne que le «carried interest» n’est versé qu’aux gestionnaires de fonds qui ont obtenu des résultats «exceptionnels». (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Cet été, Delano et Paperjam décortiquent certains termes qui peuvent rendre le secteur financier difficile à suivre pour les non-initiés. Dans cet épisode: le «carried interest». Ou commission d’intéressement en français.

Le «carried interest» est, par essence, un système de participation aux bénéfices. Les investisseurs dans les fonds de capital-investissement, de capital-risque et autres fonds du marché privé acceptent de verser une prime aux gestionnaires de fonds si les rendements dépassent un certain niveau.

«Les investisseurs institutionnels paient généralement des frais de gestion de 2% et une commission de performance de 20% sur les bénéfices dépassant un seuil convenu, appelé commission d’intéressement», soulignait Steffen Pauls, CEO de Moonfare, plateforme d’investissement numérique pour les fonds du marché privé, .

Les frais de gestion sont destinés à couvrir les frais généraux. La commission de performance vise à aligner les intérêts des gestionnaires de fonds sur ceux des investisseurs.

Selon , «le ‘carried interest’ n’est souvent versé que si le fonds atteint un rendement minimum, appelé ‘hurdle rate’ ou seuil de rentabilité». Dans de nombreuses juridictions, «le ‘carried interest’ peut généralement être traité comme une plus-value à long terme imposée à un taux inférieur à celui du revenu ordinaire».

Seuil de rentabilité

Dans une interview réalisée par Delano en 2021, Hind El Gaidi, head of valuation and marketing chez Astorg, affirmait que le «carried interest» était largement incompris. Parfois, des personnes extérieures au secteur financier lui ont dit que les gestionnaires de fonds «gagnent trop de ‘carried interests’». Or, il n’est gagné que «lorsque vous avez obtenu des résultats exceptionnels», dit-elle. «Vous ne l’obtenez pas quoiqu’il arrive.»

Hind El Gaidi a détaillé le mécanisme pour Delano: «Vous donnez d’abord le rendement aux investisseurs, le rendement que vous avez promis. C’est ce que nous appelons le seuil de rentabilité, les 8%. Et tout ce qui dépasse ce seuil est partagé avec l’investisseur. Vous dites: «J’ai réussi à dépasser le rendement que je vous ai promis.... et l’idée est de partager cet excédent ensemble. Et c’est ce que l’on appelle le ‘carried interest’».

Elle poursuit: «Donc, plus vous avez de commissions d’intéressement, plus vous avez été malin à l’achat ou malin à la vente, ou la combinaison des deux, ou très bon à la refonte d’une entreprise et à sa présentation différente, ce qui a créé beaucoup de valeur. Et, aujourd’hui, je dois être honnête, la valeur que nous créons avec l’effet de levier, la partie ingénierie financière où nous nous contentons de nous endetter, est très limitée par rapport à la valeur que nous créons en termes de résultat net dans l’entreprise dans laquelle un fonds a investi, opérationnellement parlant.»

Alignement

Les entreprises ont des politiques différentes sur la façon dont le «carried interest» est distribué aux employés, explique Hind El Gaidi. Parfois, les bénéfices sont partagés uniquement avec les partenaires, ou avec les partenaires et les administrateurs. Des fois, cela peut toucher tout le personnel.

Le terme expliqué la semaine prochaine: les lettres de garantie.

Cet article a été écrit par , traduit et édité pour Paperjam.