Avec 1.860 voix, Carole Hartmann (DP) a plus que doublé son score personnel des élections communales de 2017.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Avec 1.860 voix, Carole Hartmann (DP) a plus que doublé son score personnel des élections communales de 2017.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Carole Hartmann probable future bourgmestre d’Echternach. Le DP avec le CSV dans la majorité à Hesperange. Le coup de poker des Pirates à Pétange. Et Liz Braz, la jeune qui monte très vite au LSAP. On fait le point sur certains dossiers 24 heures après la fin du scrutin communal. 

 (DP) va-t-elle permettre au DP de reprendre la commune d’Echternach? C’est en tout cas bien parti pour qu’il en soit ainsi et qu’elle en devienne la première bourgmestre DP depuis 1999.

Sortie en tête des votes personnels ce dimanche lors des élections communales avec 1.860 voix qui se sont portées sur son nom, elle travaille en ce sens et des négociations ont été ouvertes avec le CSV et le LSAP pour une coalition à deux. Même si une coalition à trois n’est pas exclue a priori. «Pour moi, c’était correct de parler avec les deux autres partis qui auront comme nous trois sièges au conseil communal», commentait-elle ce lundi. 

Secrétaire générale du DP, Carole Hartmann se réjouit des résultats de son parti «qui est clairement le vainqueur de ces élections et qui a montré qu’il était bien ancré dans les communes».

Le DP est clairement le vainqueur de ces élections et il a montré qu’il était bien ancré dans les communes.
Carole Hartmann

Carole Hartmannsecrétaire générale du DPen tête des votes à Echternach

À Echternach, la future bourgmestre se félicite bien sûr de son score personnel, mais surtout du bon score de la liste DP. «En 2017, nous avions le moins de votes de liste de tous les partis à Echternach. Mon objectif était d’avoir non seulement des votes personnels, mais des votes pour toute la liste. Il semble que nous avons dépassé toutes les autres. La situation s’est inversée.»

Une inversion qu’elle met à l’actif d’une liste qui a su trouver le bon équilibre entre les nouveaux et les anciens.

Le DP avec le CSV à Hesperange

C’était clairement dans l’air depuis dimanche soir. Pour être précis, depuis que le bourgmestre sortant de la commune d’Hesperange, Marc Lies (CSV), avait fait le constat qu’. Et qu’il allait falloir lancer des négociations avec le DP (4 sièges) ou les Pirates (1 siège) pour rester à la tête de la commune. 

Dorénavant, la commune d’Hesperange ne sera donc plus dirigée par le seul CSV, mais bien par une coalition composée des chrétiens-sociaux et du DP (soit 12 sièges sur les 17 possibles). 

Ce qui permettra à (4.153 voix dimanche) de conserver sa place de bourgmestre et aux libéraux de  (DP; 2.315) de faire leur entrée au collège échevinal. 

Liz Braz (LSAP): le troisième homme à Esch est une (jeune) femme

Elle n’a que 26 ans, était encore étudiante voici quelques mois et a vécu dimanche son premier scrutin électoral en tant que candidate. Mais avec 3.953 voix récoltées dans les urnes, Liz Braz (LSAP) pointe déjà au troisième rang des politiciens les plus plébiscités dans la deuxième ville du pays, Esch-sur-Alzette. Derrière la tête de liste de son parti, Steve Faltz (4.514), et le bourgmestre sortant, (CSV; 4.977 voix).

Pour son premier scrutin, la fille de Félix Braz a récolté près de 4.000 voix.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Pour son premier scrutin, la fille de Félix Braz a récolté près de 4.000 voix.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

«Sur un plan personnel, je suis évidemment contente de mon résultat. Mais ce qui est en train de se passer me fait tellement mal pour ma ville, mon équipe…», lançait ce lundi matin d’une voix fatiguée et triste la fille de l’ancien vice-Premier ministre, (déi Gréng).

Première force communale – après l’avoir emporté d’un cheveu devant le CSV –, le LSAP ne devrait, en effet, pas retrouver la mairie. La coalition actuelle CSV-DP-déi Gréng devrait ainsi rester aux affaires six ans de plus. «Ce n’est pas encore officiel, mais …», peste Liz Braz. «La volonté exprimée dans les urnes risque de ne pas être respectée. Dans le top 5 des candidats, on retrouve ainsi trois LSAP, dont deux jeunes femmes (Enesa Agovic et elle, ndlr). Et dans le top 10, il y a également quatre éléments de moins de 35 ans. Et, au final, on risque de se retrouver avec un collège échevinal qui ne sera composé que d’hommes d’un certain âge.»


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Liz Braz , elle ne se voit pas forcément faire carrière en politique, comme son paternel. D’ailleurs, depuis six semaines désormais, elle travaille en tant que chargée de mission au secrétariat général du ministère des Affaires étrangères (en matière de politique européenne et internationale).

Mais avec son score de dimanche, son parti va forcément la pousser à se présenter aux législatives d’octobre. «Je n’ai pas encore pris de décision», glisse-t-elle. «Mais désormais, j’ai forcément un certain devoir vis-à-vis des gens qui ont voté pour moi.» Le début d’une grande aventure?

Les Pirates percent, mais en veulent beaucoup plus

Ce lundi matin, le député pirate a sillonné les routes de sa commune de Pétange. Pas pour ranger les panneaux électoraux disséminés un peu partout, mais bien pour placer sur ceux-ci des autocollants où il était écrit «merci».

Pétange a été ce dimanche le symbole de la réussite du Piratepartei, avec un score (de 9% à 18,74%) et un nombre de sièges (de 2 à 4) doublés par rapport au scrutin de 2017. De quoi susciter des ambitions dans une commune où le CSV s’est écroulé (12 points de moins).

Du coup, les Pirates ont fait leurs petits calculs, proposant au LSAP (5 sièges) et au DP (2 sièges) de s’associer au sein d’une coalition qui priverait le CSV de la mairie pour la première fois depuis 1999.

«Elle donnerait la place de bourgmestre à Romain Mertzig, la tête de liste des socialistes. Par contre, si ces derniers maintiennent leur coalition avec le CSV, c’est bien un chrétien-social qui aura le poste», sourit un Marc Goergen pas mécontent de son coup de poker.

Si on prend en compte les communes à majorité relative, nous montons même à 18 mandats. Cela dépasse toutes nos attentes!
Marc Goergen

Marc Goergendéputé Pirateparteiélu au conseil communal de Pétange

Mais au-delà du résultat marquant au sein du microcosme pétangeois, le Piratepartei s’est renforcé à l’échelon national. De trois mandats en 2017, ils passent à 13. Soit une moyenne d’un conseiller communal par liste déposée. «Et si on prend en compte les communes à majorité relative, nous montons même à 20 mandats. Cela dépasse toutes nos attentes!» se félicite-t-il.

L’appétit venant en mangeant, les Pirates espèrent que l’engouement perdurera jusqu’aux législatives d’octobre. Car «au vu des résultats de dimanche, on pourrait bien dépasser notre objectif de cinq députés. Pourquoi ne pas en obtenir sept ou huit?» se met à imaginer un Marc Goergen dont le parti compte actuellement deux députés.