Cargolux peut être amené à transporter du matériel militaire sous certaines conditions. (Photo: archives/Maison Moderne)

Cargolux peut être amené à transporter du matériel militaire sous certaines conditions. (Photo: archives/Maison Moderne)

Les ministres de la Mobilité et des Affaires étrangères confirment que la compagnie de fret, qui fête ce mercredi ses 50 ans, peut charger des armes, sous conditions.

La livraison en janvier dernier de deux hélicoptères à l’armée nigériane avait défrayé la chronique. Surtout qu’un officier de l’armée de l’air avait indiqué qu’ils seraient «déployés sur des théâtres d’opérations à travers le pays pour renforcer la capacité de l’armée à lutter contre des insurgés et contrer d’autres formes de criminalité», avait rapporté le Luxembourg Times.

Cargolux avait à l’époque assuré que «par principe [elle] ne transporte pas de matériel militaire pour des civils ou des entreprises privées et inclut des critères éthiques, politiques et relatifs aux droits de l’homme dans ses processus de vérification et d’approbation».

Interrogés par le député Mars di Bartolomeo (LSAP), les ministres de la Mobilité, François Bausch (Déi Gréng), et des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn (LSAP), confirment que «le gouvernement était au courant du transport vers le Nigeria».

Il existe un contact régulier entre Cargolux et le ministère des Affaires étrangères et européennes en ce qui concerne le transport de biens liés à la défense vers des pays sensibles afin de s’assurer qu’il n’existe pas de risque prépondérant que le matériel en question puisse porter atteinte à la paix et à la sécurité, ou pourrait servir à commettre une violation grave du droit international humanitaire.

François Bausch et Jean Asselbornministres de la Mobilité et des Affaires étrangères

Un transport toutefois encadré. «Il existe un contact régulier entre Cargolux et le ministère des Affaires étrangères et européennes en ce qui concerne le transport de biens liés à la défense vers des pays sensibles afin de s’assurer qu’il n’existe pas de risque prépondérant que le matériel en question puisse porter atteinte à la paix et à la sécurité, ou pourrait servir à commettre une violation grave du droit international humanitaire, et ce conformément à l’article 7 du Traité sur le commerce des armes», précisent les ministres.

Ils défendent l’«engagement» du Luxembourg «en faveur d’une politique responsable dans le domaine de l’exportation des armements», sachant que le Grand-Duché a ratifié ce Traité sur le commerce des armes. La politique luxembourgeoise en la matière s’aligne également sur une décision du Conseil européen du 16 septembre 2019 (modifiant une précédente datant de 2008) qui «retient huit critères à prendre en compte lorsqu’un État membre de l’UE prend la décision d’accorder une licence d’exportation».

Ces critères ont d’ailleurs été intégrés dans la loi du 27 juin 2018 sur le contrôle des exportations de produits liés à la défense et de biens à double usage.