Anne Richards, Directrice générale de Fidelity International (Photo : Fidelity International)

Anne Richards, Directrice générale de Fidelity International (Photo : Fidelity International)

L’épidémie de Covid-19 et le confinement de pans entiers de certaines économies à travers le monde ont mis en lumière les responsabilités sociétales des entreprises envers leurs employés, leurs clients et même leurs fournisseurs. Il ne s’agit pas là d’un moment passager sous les feux des projecteurs, mais d’une sérieuse réévaluation de notre système capitaliste, de la façon selon laquelle les entreprises sont gérées et dans quel but.

Le capitalisme a résisté à maintes reprises pour deux raisons. D’une part, un système d’échange organisé est un moyen naturel et humain pour nous de valoriser les ressources et de les acheminer là où elles sont souhaitées et nécessaires. Le marché a figuré au centre de toutes les civilisations, qu’elles soient grandes ou petites. D’autre part, le capitalisme est un système flexible, qui s’adapte aux changements de l’ensemble de la société et du monde. Il a traversé de nombreuses et différentes transformations pour atteindre la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.

Il semble que le capitalisme soit sur le point de subir l’une de ses fréquentes réinventions. Sa forme actuelle est en grande partie due, dans les années 70, à la doctrine de Milton Friedman sur l’actionnariat, selon laquelle une entreprise doit être gérée dans le seul intérêt de ses actionnaires. Mais, au cours des cinquante dernières années, le monde a changé.

Les patrons de nombreuses grandes entreprises, dont certaines semblent quasiment pouvoir rivaliser avec des gouvernements en termes de portée et d’influence, ont déclaré qu’il n’était plus possible de les diriger dans le seul et unique intérêt des actionnaires. Tout d’abord, une entreprise risque de s’aliéner tous ceux n’étant pas actionnaires – y compris les clients et les employés dont dépend chacune d’entre elles – si son impact à long terme sur la communauté et l’environnement au sein desquels elle opère est négatif.

À titre d’exemple, plus de la moitié des jeunes interrogés récemment dans une étude d’Harvard ont déclaré qu’ils se sentaient exclus du système d’économie politique actuel1. Cela ne signifie pas que les intérêts des actionnaires ne sont pas importants – ils le sont et vont continuer de l’être. Mais, ce ne sont pas les seuls intérêts qui comptent.

À mesure que le capitalisme évolue, la façon dont nous investissons va elle aussi évoluer. Tout système qui ne s’adapte pas à son temps risque de se tourner vers le passé en quête d’opportunités plutôt que vers l’avenir. Plusieurs caractéristiques de cette nouvelle approche d’investissement sont adaptées à des sociétés de gestion d’actifs telles que Fidelity, mais elle est principalement axée sur le dialogue avec les directions des entreprises et sur l’évaluation de leur capacité à créer un modèle économique destiné à durer, à être intégré dans le monde en transformation qui les entoure, plutôt que d’être rendu obsolète par des changements sociaux et environnementaux imprévisibles. Sur le long terme, ce qui est bénéfique pour les diverses parties prenantes est également bénéfique pour les actionnaires. Ce n’est pas un jeu à somme nulle.

Aujourd’hui, nous appelons cette approche «capitalisme durable». Vous pourriez même la voir désignée sous le nom de «capitalisme des parties prenantes» ou de «capitalisme éthique», ou d’«ESG». Mais, un jour proche viendra où on l’appellera tout simplement «capitalisme».

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