En ce qui concerne les développements récents, l’ESG n’est plus une nouveauté, mais continue d’évoluer, apportant des défis tels que les nouveaux contrôles réglementaires des dépositaires, qui varient d’une juridiction à l’autre. En outre, la disponibilité, la qualité et le coût des données provenant de sources externes restent un défi pressant.
De mon point de vue, j’ai fait quatre observations.
Tout d’abord, les fonds d’actifs privés soulignent la nécessité de faire évoluer nos processus de vérification de la propriété et de tenue des registres (OVRK). Les actifs numériques représentent une autre frontière émergente. Les structures hybrides combinant des actifs privés avec une accessibilité ouverte à une base d’investisseurs plus large posent des défis passionnants.
Deuxièmement, la tokenisation des parts de fonds souligne l’importance de renforcer notre diligence raisonnable en matière d’évaluation des technologies, de comprendre la blockchain et d’assurer la sécurité des transactions. Les paiements instantanés ont un impact sur nos opérations – si les transactions sont effectuées en quelques minutes, les réflexions sur les actifs dans les comptes doivent être tout aussi rapides.
Les politiques d’évaluation font l’objet d’un examen minutieux, les régulateurs mettant l’accent sur l’indépendance et la fréquence. Recueillons-nous les informations de manière suffisamment indépendante? Les réévaluations sont-elles assez fréquentes?
Enfin, les nouvelles solutions regtech fournissent des outils innovants aux sociétés de gestion et aux dépositaires. La gestion d’une quantité de données considérablement accrue est cruciale. Bientôt, nous gérerons les opérations et l’informatique différemment, en nous adaptant aux nouvelles technologies et plateformes, notamment avec l’émergence du cloud, de la DLT et de l’IA dans notre secteur. Il est essentiel de comprendre et d’exploiter les nouvelles formes de données, ainsi que d’anticiper et d’atténuer tous les risques qui y sont liés.
Qu’est-ce qui distinguera les pionniers dans ce paysage en pleine évolution? Je pense que cela se résumera vraiment au capital humain. Il est essentiel de trouver un équilibre entre les experts commerciaux chevronnés et les nouveaux talents technologiques pour exploiter les technologies émergentes telles que l’IA et la DLT. Ceux qui maîtriseront cette convergence seront à la tête de l’avenir de la banque dépositaire.
Christian Dominique est vice-président du Depositary Banking Cluster de l’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) et directeur des opérations chez BNP Paribas Securities Services. L’étude «Depositary Banking & Custodian Services Survey 2023» de l’ABBL peut être consultée .