Marnix van den Berge, managing director, responsable de la distribution Benelux, France et pays nordiques et Jean-Marc Goy, conducting officer chez Capital International Management Company, la filiale de Capital Group active au Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami)

Marnix van den Berge, managing director, responsable de la distribution Benelux, France et pays nordiques et Jean-Marc Goy, conducting officer chez Capital International Management Company, la filiale de Capital Group active au Luxembourg. (Photo: Nader Ghavami)

Le gestionnaire de fonds américain Capital Group fête 50 années de présence au Luxembourg et le lancement d’un premier produit. Près de 20 ans avant les premiers Ucits.

Cet article est paru dans l’édition d’avril 2019 de .

Le gestionnaire de fonds américain Capital Group fête cette année ses 50 ans au Luxem­bourg. On ne parle pas d’une présence physique d’un demi-siècle, mais du lancement du premier fonds luxembourgeois. L’idée d’un bureau sur place viendra nettement plus tard. Les premiers responsables s’installeront en 2010, mais c’est surtout à partir de 2013 que le groupe, qui compte parmi les plus importants gestionnaires d’actifs au monde, intensifiera sa présence.

Actuellement, Capital Group compte 15 personnes. Et parmi l’équipe, on trouve , conseiller pour les affaires internationales à la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) jusqu’en mai dernier et, depuis novembre 2018, conducting officer chez Capital International Management Company, la filiale de Capital Group active au Luxembourg. «Notre ambition est de passer à 30 personnes d’ici la fin de l’année, précise-t-il. Nous augmenterons la taille des équipes dans le domaine du risque, de la compliance, de l’administration et de la distribution des fonds. Cinq personnes ont déjà été recrutées et nous rejoindront dans les prochains mois.» La volonté du groupe est de grandir hors des États-Unis, notamment en Asie et en Europe, deux zones où ses fonds sont déjà assez bien distribués.

Un appétit indépendant du Brexit

Et, même si le groupe est largement présent à Londres, cette «prise de poids» n’est en rien liée au Brexit. «L’option de renforcer nos équipes avait été prise bien avant le référendum», confirme Marnix van den Berge, managing director, responsable de la distribution Benelux, France et pays nordiques. Ce qui ne veut pas dire que le groupe n’est pas impacté par la sortie du Royaume-Uni. «Nous le sommes, comme tout le monde, et de manière pas très positive, note Jean-Marc Goy. Mais cet événement rend aussi le Luxembourg de plus en plus crucial pour le groupe. Une fois le Brexit effectif, nous serons le bureau de l’Union européenne d’où pourront se faire les activités qui nécessitent l’obtention du passeport européen.» Capital Interna­tional Management Company contrôle aussi quatre suc­cur­sales en Europe, à Amsterdam, Francfort, Madrid et Milan.

Actuellement, 23 fonds luxembourgeois ont été lancés pour un total de 13 milliards d’euros, dont le tout premier, Capital Group Global Equity, est toujours ouvert. «Depuis 2013, nous avons déjà lancé six à huit fonds en provenance des États-Unis et nous prévoyons d’en lancer un à deux par an au cours des trois prochaines années», expliquent les deux responsables. Des produits qui, selon eux, diffèrent des produits européens classiques par leur taille nettement plus importante. Au niveau mondial, Capital Group se contente d’ailleurs de gérer 45 fonds pour un total de 1.600 milliards de dollars d’actifs. «Un grand fonds permet de réaliser des économies d’échelle et de diminuer les frais en pourcentage pour l’investisseur», insistent Jean-Marc Goy et Marnix van den Berge.

Ils insistent enfin sur une autre caractéristique du groupe né en 1931: la gestion à très long terme. Des fonds restent ouverts sur des décennies et peuvent effacer les soubresauts liés aux différentes crises. «Nous ne visons jamais le rendement à court terme à travers des prises de risque spéculatives. Lors de la chute des marchés au quatrième trimestre de 2018, nous n’avons, par exemple, rien vendu et nous avons déjà récupéré ce qui avait été perdu.»