Sept ans après sa création, le Luxembourg City Incubator figure dans le classement des meilleurs hubs européens, comme Luxinnnovation. (Photo: Chambre de commerce/LCI)

Sept ans après sa création, le Luxembourg City Incubator figure dans le classement des meilleurs hubs européens, comme Luxinnnovation. (Photo: Chambre de commerce/LCI)

À peine le Financial Times et Statista avaient-ils dévoilé le classement des meilleurs hubs européens qui ont un programme d’accélération que la Chambre de commerce envoyait un communiqué enthousiaste d’y retrouver Luxinnovation et le Luxembourg City Incubator. Sans classement et sans être très claire sur un autre petit détail. Commentaire.

Luxinnovation et le Luxembourg City Incubator sont dans le classement de 125 hubs européens proposant des programmes d’incubateur et/ou d’accélérateur aux personnes qui souhaitent créer ou développer une entreprise, élaboré et géré par le Financial Times et par Statista. C’est une très bonne nouvelle, comme toute présence aux avant-postes de classements internationaux, le soft power efficace au service du Nation Branding.

«Nous sommes ravis et honorés d’être reconnus par le Financial Times et Statista comme l’un des principaux hubs européens de start-up pour 2024», a déclaré le CEO de l’incubateur de la Ville de Luxembourg, Bastien Berg. «Cette reconnaissance souligne notre engagement continu à fournir un environnement favorable et innovant pour le développement florissant des start-up», a ajouté le manager des relations avec les start-up Sven Baltes. Tous les deux dans le communiqué que la Chambre de commerce s’est empressée d’envoyer aux rédactions.

Il n’y a pas d’autre reconnaissance européenne que d’avoir été repéré comme potentiel hub: sur la méthodologie, la Chambre de commerce explique que ce classement «résulte d’un processus de sélection impliquant des appels publics à participation, une enquête auprès des anciens élèves et des pairs, ainsi qu’une recherche documentaire approfondie». Plus à cheval sur sa réputation, le vénérable média britannique indique de son côté que «plusieurs centaines de pôles de start-up en Europe ont été identifiés comme candidats potentiels. Ils ont été activement invités à s’inscrire, via des articles d’annonce publiés sur FT.com et Sifted.eu, suivis d’e-mails et d’appels d’une équipe de chercheurs fournis par Statista ainsi que via des newsletters et des publicités envoyées par Sifted.» Ne sont donc dans le classement que ceux qui… se sont inscrits, et qui remplissent les trois critères qui avaient servi à les repérer: au moins «une localisation physique en Europe», «au moins un programme d’incubation ou d’accélération» et «en activité depuis au moins 2019».

Comme le même communiqué ne le précise pas, ajoutons que Luxinnovation occupe le 80e rang et le LCI le 101e rang.

Pas un mot non plus dans la communication luxembourgeoise sur ceux qui brillent. C’est un choix. Sur le podium figurent deux incubateurs liés à des universités:

1. UnternehmenTUM est l’incroyable incubateur adossé à l’Université technique de Munich, plus de 12.000 étudiants répartis dans cinq facultés, et directement adossé à un campus créatif, qu’ici on a imaginé autrefois à Differdange.

2. Hexa, le belgo-français start-up studio, a levé 20 millions d’euros à l’automne pour mettre 800.000 euros en moyenne par start-up et atteindre 30 créations d’entreprises par an d’ici 2030, contre quatre par an en moyenne depuis sa création. Après des débuts dans les logiciels B2B sur le «futur du travail», elle a élargi ses activités à la fintech et au web3 et envisage d’investir dans la santé, l’IA, la proptech, l’agritech ou la cybersécurité.

3. SETcarre, réseau de six universités du sud de l’Angleterre et du pays de Galles, qui a déjà permis la création de près de 16.000 emplois et la levée de 18 milliards d’euros, selon une étude indépendante commandée par le réseau pour mesurer son impact.

Pourquoi parler de ceux qui ont de meilleurs résultats que nous? Pour s’en inspirer, pardi. Pour voir ce qui peut être adapté à l’échelle évidemment plus petite du Luxembourg. Le Luxembourg ne doit pas se satisfaire d’un classement, expliquait en début d’année le président de la Chambre de commerce, Fernand Ernster, mais doit chercher à être en haut du classement à chaque fois que c’est possible.

Vivement le prochain classement pour qu’on y retrouve l’incubateur de l’Université du Luxembourg, qui semble cocher toutes les cases pour pouvoir y participer, au milieu de tous les incubateurs des 28 pays européens. Voire le Technoport et son programme d’accélération (ACE) présenté l’automne dernier [après la phase qui a permis d’aboutir au classement présenté ce jeudi; ndlr.] ou la Lhoft et ses programmes d’accélération…