Directrice de Lindberg Consulting, Camilla Lindberg possède une expertise dans le domaine des fonds d’investissement et de la gouvernance et du contrôle des fonctions déléguées. Elle a plusieurs mandats : pour Dcap SCA, Antiloop, Alfakraft. Elle est présidente du fonds d’investissement Carnegie.
Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confrontée en tant que femme indépendante membre d’un conseil d’administration?
.— «Nous avons une majorité d’hommes dans les hautes sphères de l’administration mondiale et ils n’ont souvent pas de réseau féminin. L’absence de réseau féminin permet aux hommes de nommer plus facilement d’autres hommes. C’est bien sûr un problème pour les administratrices.
Comment gérez-vous la résistance ou le scepticisme dont vous faites l’objet?
«Nous devons tous prendre notre place et apporter quelque chose de précieux à la table. Je me tiens au courant des règles et réglementations, des différences majeures entre la législation locale des initiateurs/clients et les attentes réglementaires du Luxembourg.
Croyez-vous que l’égalité des sexes s’améliore au sein des conseils d’administration?
«Oui, je pense que la diversité a du sens. Je pense également que le fait d’inscrire la diversité à l’ordre du jour des cadres supérieurs a permis de mieux comprendre le rôle important que joue la diversité dans la réussite des entreprises. Certains diront que c’est trop lent, mais je suis convaincue que l’Europe évolue vers une meilleure égalité des sexes.
Quel est votre avis sur les quotas de femmes dans les conseils d’administration?
«Je n’aime pas les quotas et j’espère ne pas prendre la place d’une personne plus qualifiée, simplement parce que je suis une femme. La mise en œuvre de quotas serait néfaste pour les femmes et pour notre contribution aux entreprises.
En tant que femme membre d’un conseil d’administration, vous sentez-vous investie d’une responsabilité particulière dans la défense de la parité et de l’inclusion des sexes?
«Je défends la diversité sous toutes ses formes. Mon travail consiste à veiller à ce que nous soyons bien représentés en général et à ce que nous prenions des décisions intelligentes et éclairées.
De votre point de vue, quel est l’impact de la diversité sur les performances d’un conseil d’administration?
«Je pense qu’une équipe bien diversifiée apporte davantage de connaissances et d’expériences différentes, ce qui aura un impact sur la prise de décision. Nous devons poser des questions pertinentes et utiles, et apporter nos différents points de vue. Cela peut être douloureux à court terme, mais tellement efficace et puissant à long terme.
Quelles solutions ou politiques pourraient favoriser une meilleure parité entre les hommes et les femmes?
«Au Luxembourg, je crois que plus ou moins toutes les entreprises ont mis en place une politique de diversité. Malheureusement, c’est encore un «tigre de papier» dans certaines entreprises et je crois que nous gagnerions tous à faire un effort pour “joindre le geste à la parole”.
Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésiterait à s’engager dans cette voie?
«N’hésitez pas. Faites-le. Je pense qu’il est plus facile de trouver sa spécialité ou sa compétence principale, ce qui peut ouvrir des portes. Lorsque la porte est ouverte, vous devez apporter de la valeur. Il ne s’agit pas seulement de garder un siège, d’être une femme. Je donnerais le même conseil à un jeune homme ou à une jeune femme: travaillez dur! Vous n’obtiendrez rien gratuitement. Et si vous n’aimez pas votre place, déménagez! Construisez un réseau solide et utilisez-le.»
Cet article a été rédigé initialement en anglais, traduit et édité pour le site de Paperjam en français.