Jean-Louis Zeien, président de Fairtrade Lëtzebuerg, et la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, et de la Protection des consommateurs Paulette Lenert entourent ici le saint Nicolas, qui a apporté du chocolat issu du commerce équitable. (Photo: Fairtrade Lëtzebuerg)

Jean-Louis Zeien, président de Fairtrade Lëtzebuerg, et la ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, et de la Protection des consommateurs Paulette Lenert entourent ici le saint Nicolas, qui a apporté du chocolat issu du commerce équitable. (Photo: Fairtrade Lëtzebuerg)

 En cette période de fêtes, Fairtrade Lëtzebuerg alerte sur la problématique des enfants exploités dans les plantations de cacao de l’Afrique de l’Ouest.

Que les consommateurs soient des «consommacteurs». C’est l’objectif de Fairtrade Lëtzebuerg, qui alerte sur les conditions de travail des cacaoculteurs en cette période de fêtes alors que la Saint-Nicolas a lieu ce vendredi.

«La plupart des cacaoculteurs n’ont pas les moyens de se payer un logement, une nourriture et une éducation décents, et cela continuera tant que les négociants, les fabricants et les marques de chocolat n’aborderont pas la question du prix», explique Dario Soto Abril, CEO de Fairtrade International, dans un communiqué.

2,1 millions d’enfants employés

Et l’asbl d’insister sur le fait que «le commerce équitable interdit l’emploi d’enfants de moins de 15 ans, et aucun enfant de moins de 18 ans ne peut être engagé dans un travail dangereux ou compromettant sa santé, son éducation ou son développement. Si la législation nationale fixe un âge minimum plus élevé pour le travail des enfants, alors le commerce équitable exige que les producteurs respectent la législation nationale.»

Selon une étude de 2015 de l’Université Tulane, 2,26 millions d’enfants entre 5 et 17 ans ont travaillé dans la culture de cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire entre 2013 et 2014. Parmi eux, 90% effectueraient des travaux dangereux. Le travail des enfants se maintient aujourd’hui à des niveaux très élevés dans le secteur cacaoyer, avec environ 2,1 millions d’enfants travaillant dans les champs rien qu’en Côte d’Ivoire et au Ghana.

Un rôle à jouer pour les consommateurs

Pourtant, toutes les grandes entreprises chocolatières ont approuvé le protocole Harkin-Engel en 2001, visant à abolir l’exploitation des enfants dans les plantations de cacao. «En 2005, 2008 et 2010, les entreprises chocolatières internationales n’ont pas respecté les délais fixés pour déraciner le travail des enfants de leurs chaînes d’approvisionnement», affirme Fairtrade Lëtzebuerg.

«Aucune entreprise, aucun gouvernement n’est près d’atteindre l’objectif de la nouvelle échéance qui vise à éliminer le travail des enfants, ou même de respecter les engagements d’une réduction de 70% du travail d’enfants d’ici 2020», s’inquiète l’asbl dans son communiqué.

«La problématique des enfants exploités dans les plantations de cacao de l’Afrique de l’Ouest renforce à ce moment-là le caractère exemplaire du patron des enfants, à savoir saint Nicolas, dans un contexte de justice globale, d’un commerce plus juste et d’un développement durable en lien avec l’agenda 2030 de l’Onu (notamment l’objectif de développement durable n° 12: ‘établir des modes de consommation et de production durables’)», insiste l’asbl, qui espère ainsi faire prendre conscience aux consommateurs le rôle qu’ils ont à jouer.