L’agenda judiciaire a été allégé, permettant aux avocats de télétravailler plus volontiers. (Photo : Christophe Olinger / archives / Maison Moderne)

L’agenda judiciaire a été allégé, permettant aux avocats de télétravailler plus volontiers. (Photo : Christophe Olinger / archives / Maison Moderne)

Le télétravail s’est rapidement répandu, même si certains cabinets maintiennent un accueil physique.

Comme les autres professions libérales, les avocats ont dû trancher le douloureux dilemme entre continuer à travailler pour payer leur loyer et protéger leur santé comme celle de leurs collaborateurs alors que l’épidémie de coronavirus a déjà infecté 140 résidents.

Depuis lundi, plusieurs cabinets ont envoyé un courriel à leurs clients et aux abonnés de leurs newsletters afin d’expliquer les dispositions prises en cette période de restriction des déplacements.

BSP indique ainsi avoir «mis en place une politique de travail à distance afin d’assurer la santé et la sécurité de notre personnel et de leur famille ainsi que la continuité de nos services avec un souci permanent de la qualité comme de la sécurité, et la confidentialité des données».

Nous souhaitons avoir tout de même un strict minimum de présence à l’étude.
Me Rosario Grasso

Me Rosario Grassopartner et cofondateur Kleyr Grasso

Elvinger Hoss Prussen, qui «prend la situation au sérieux et suit de près les décisions du gouvernement», a également choisi le télétravail pour tous ses collaborateurs et a fermé ses différents bâtiments «excepté en cas de livraison». Tout en «s’assurant que nous donnons à nos clients un soutien continu et un service ininterrompu».

De son côté, Kleyr Grasso «se prépare depuis presque quatre semaines au ‘worst-case scenario’», explique Me , partner et cofondateur. «Nous avons fait le nécessaire pour permettre le travail à distance à nos avocats, aux secrétaires et aux personnes travaillant dans le service comptabilité, marketing et IT. Nous avons demandé aux partners et aux counsels de faire travailler au maximum leurs équipes à distance et de ne pas les faire venir au cabinet. Plusieurs avocats travaillent déjà à distance depuis la semaine dernière. D’autres se sont rajoutés entre-temps, mais nous souhaitons avoir tout de même un strict minimum de présence à l’étude.» Le cabinet reste donc encore ouvert, à moins que le gouvernement ne décrète un confinement général.

Dès les premiers échos de propagation du coronavirus en Italie, Kleyr Grasso avait pris des premières mesures de précaution en interdisant les réunions physiques avec les clients, en reportant toutes les visites et formations, en réduisant «au strict minimum les réunions internes dans les bureaux, dans les cuisines et la circulation des personnes entre les étages dans le cabinet» et en «demandant à chacun de s’engager à ne plus partir en voyage».

Les rendez-vous sont annulés pendant 7 à 15 jours (sauf urgences).

Me Gilles Scripnitschenkoavocat à la CourScripnitschenko - Avocats associés

Le télétravail reste pour l’instant la règle même si certains collaborateurs pourraient prétendre à un congé pour raisons familiales. «Tout le monde a été informé de cette possibilité, et nous en avons discuté [lundi] avec les personnes intéressées et qui remplissent les critères et conditions prévus», souligne Me Grasso.

Le télétravail s’impose aussi dans des études moins étoffées, comme celle fondée par Mes Gilles et Nathalie Scripnitschenko. «Le secrétaire fait le standard téléphonique à distance, et le traitement de tous les courriels se fait également à distance», précise Me Gilles Scripnitschenko. «Il y a toujours un seul avocat à l’étude, et ceci en alternance avec les autres. Sinon, le travail se fait par télétravail. Les rendez-vous sont annulés pendant 7 à 15 jours (sauf urgences).»

S’ils s’en accommodent, les avocats espèrent toutefois que le télétravail ne se prolongera pas trop longtemps. De son côté, l’administration judiciaire a allégé son agenda – dans un premier temps.