François Benoy est député et membre du conseil communal de la Ville de Luxembourg. (Photo: Lala La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul)

François Benoy est député et membre du conseil communal de la Ville de Luxembourg. (Photo: Lala La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul)

Démoralisant ou encourageant, le député déi Gréng François Benoy donne son avis sur le jour du dépassement, qui est arrivé très tôt dans l’année en ce qui concerne le Luxembourg.

Le 15 février dernier, le Luxembourg a connu son «jour du dépassement». Aussi tôt dans l’année, seul le Qatar fait pire. N’est-ce pas démoralisant?

.  «Personnellement, je trouve que le jour du dépassement (Overshoot Day), cette notion du nombre de planètes qu’il faudrait pour soutenir notre consommation en ressources naturelles, montre bien qu’il y a une urgence climatique. De plus, on a vu qu’il est possible de faire changer les choses. Je vais donc prendre cela de façon optimiste.

On a investi comme aucun autre pays dans les transports en commun et la mobilité active.
François Benoy

François Benoydéputédéi Gréng

Le changement se fait souvent par le biais d’une ou de plusieurs taxes et sans «récompenses» pour ceux qui font les efforts au quotidien…

«Je ne suis pas d’accord avec cela. Il y a la prime allant jusqu’à 600 euros pour l’achat d’un vélo, et la prime allant jusqu’à 8.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique. Les primes sont actuellement retravaillées afin de continuer à soutenir encore plus les personnes désirant acheter un vélo électrique. On a aussi les transports en commun gratuits. Effectivement, on a introduit la taxe carbone, qui est socialement juste, mais nous avons augmenté le crédit d’impôt. Nous avons également augmenté l’allocation de vie chère. Donc, des instruments pour vraiment encourager les gens à participer à cette transition écologique. Il faut aussi évoquer les primes pour inciter à la rénovation des logements, pour participer en tant que producteur d’électricité. J’ai plutôt l’impression que l’on soutient les citoyens. 

Pourtant, le Luxembourg reste toujours le deuxième pays le plus polluant, selon les données de l’ONG Global Footprint Network…

«Au Luxembourg, nous avons énormément à faire. Mais je vois quand même des choses positives. Au cours des dernières années, on a investi comme aucun autre pays dans les transports en commun et la mobilité active. 

Face à ces niveaux d’investissement, est-ce qu’il n’y a pas une crainte de voir les prochains gouvernements se reposer sur le travail déjà effectué?

«On n’est pas arrivé au but, et il faut continuer à travailler. Si on parle d’investissement, il faut aussi fixer des priorités. J’étais le rapporteur du budget, et on a eu un budget avec un maximum d’investissements pour le climat. Si on veut faire face à la crise climatique et la perte de biodiversité, il est clair qu’il faut continuer à investir davantage dans la transition écologique. Ce gouvernement et les prochains doivent continuer à proposer des budgets à la hausse pour la transition écologique. Si on n’arrive pas à mettre à disposition les moyens nécessaires, ce sont les prochaines générations qui en supporteront les conséquences.

Est-ce que vous avez l’espoir de voir le Luxembourg améliorer son classement?

«Je vois que deux tiers des émissions sont liés au transport, mais je sais aussi qu’en 2050, on peut atteindre la neutralité climatique. Et puis, il y a aussi d’autres domaines où le Luxembourg est vraiment beaucoup mieux classé. Donc je suis optimiste quant à la possibilité que l’on progresse.»