Frank Rosenbaum, CEO de CBRE Luxembourg, a répondu à nos questions à l’occasion du lancement du concours Office Space of the Year 2021. (Photo: Blitz Agency)

Frank Rosenbaum, CEO de CBRE Luxembourg, a répondu à nos questions à l’occasion du lancement du concours Office Space of the Year 2021. (Photo: Blitz Agency)

À l’occasion du lancement du concours CBRE Office Space of the Year dont Paperjam est partenaire, nous avons posé trois questions à Frank Rosenbaum, CEO de CBRE Luxembourg.

CBRE poursuit le concours Office Space of the Year dans un contexte encore marqué par le télétravail. Est-ce plus que jamais le moment, pour les entreprises, d’être fières de leurs bureaux?

– «Absolument! Je dirais même que c’est pour nous tous, dirigeants d’entreprise, le moment idéal de repenser nos bureaux et d’être fiers d’y accueillir nos collaborateurs dans les meilleures conditions de confort.

Je pense qu’après la plus violente vague Covid qui nous a touchés durant le dernier trimestre de 2020, tout le monde s’est focalisé uniquement sur le télétravail alors que bon nombre d’entreprises, et nous en faisions partie, avaient redémarré leur activité presque normalement en respectant les jauges, les précautions sanitaires et les distanciations sociales évidemment. N’oublions pas que le télétravail auquel nous avons tous été contraints n’est que la conséquence d’une situation exceptionnelle de crise sanitaire mondiale. Avant cette crise, même si le sujet était ponctuellement abordé pour certains métiers et fonctions spécifiques, l’utilisation du télétravail était finalement très rare.


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Bien entendu, cette crise nous a fait prendre conscience qu’il est possible de travailler de la maison quand on y est contraint, mais de là à penser que cela va devenir une ‘norme’, je ne le crois pas et, personnellement, je ne l’espère pas non plus. Luxembourg compte près de 38.000 entreprises dans le secteur du service (hors banques et construction), dont CBRE Luxembourg fait également partie, et je peine à imaginer que nous puissions du jour au lendemain exercer notre métier, centré sur le service, devant un PC uniquement depuis la maison.

Et pour répondre à la question initiale, oui il faudra que chaque entreprise adapte ses surfaces de travail afin d’apporter à ses employés le confort, le bien-être et la sécurité qui les feront venir au bureau de façon sereine. Comme nous l’avons déjà dit dans nos dernières conférences, ‘c’est la maison qui doit s’inviter au bureau’; pas le contraire.

Avec une surutilisation du télétravail, il y a un vrai risque d’isolement, de déconstruction collective ou encore de délitement des liens socioprofessionnels. Et la culture d’une entreprise qui permet de recruter, mais surtout de garder ses talents, ne s’apprend pas à travers un écran en visioconférence.

Avez-vous pu observer des changements significatifs sur le marché de l’immobilier de bureaux ces derniers mois?

«Oui, bien entendu, comme expliqué plus haut, beaucoup de managers d’entreprise se posent les bonnes questions quant aux surfaces dont ils disposent, mais surtout comment les rendre agréables à vivre et surtout pour que chacun et chacune s’y sente en sécurité.

J’ai entendu et lu à de nombreuses reprises que les banques ou autres institutions financières pensaient réduire jusqu’à parfois 30% de leur espace actuel. Personnellement, je pense tout le contraire, car pour donner un vrai confort à leurs collaborateurs, les sociétés doivent plutôt ‘desserrer les rangs’, améliorer la qualité des postes de travail en leur offrant de la lumière, mais aussi utiliser les espaces moins ‘nobles’ pour y créer des endroits de détente, de concentration ou encore de rencontre/d’échange, ce dont nous avons cruellement manqué les 18 derniers mois. Nous accompagnons même des promoteurs dans des projets qui proposent aux employés des espaces de travail extérieurs couverts pour les beaux jours.

Cela aussi est un effet de cette crise, c’est que nous avons dû apprendre à ‘vivre’ plus à l’extérieur, ce qui se fait couramment dans les grandes villes comme Paris, mais se faisait moins au Luxembourg.

Ajoutez à cela une économie luxembourgeoise toujours en croissance, une taille moyenne des transactions qui augmente et la construction dans le tertiaire qui ne faiblit pas, je ne vois pas de changements significatifs dans les prochains trimestres. Enfin, le marché de l’emploi étant tellement tendu à Luxembourg, je suis convaincu que les entreprises mettront en place le meilleur environnement de travail pour recruter les talents et, comme dit précédemment, surtout les garder!

Pensez-vous que cette édition 2021 marquera un point jalon dans l’histoire de ce concours?

«Pas nécessairement, car les réflexions aux changements annoncés sont en cours et je pense que nous n’en aurons les premiers effets ou résultats concrets que l’année prochaine, pour notre prochaine édition de 2022.

D’ici là, je suis convaincu que nous verrons de beaux projets candidats au concours de cette année, qui auront de belles propositions d’aménagement à partager avec nous.»

 Pour participer au concours, il suffit de déposer une candidature  avant le 12 novembre.