L’Italienne Laura Pausini fait partie des artistes les plus connues dont des droits seront vendus aux enchères sur ANote Music. (Photo: Shutterstock)

L’Italienne Laura Pausini fait partie des artistes les plus connues dont des droits seront vendus aux enchères sur ANote Music. (Photo: Shutterstock)

La musique pourra commencer à être un produit d’investissement comme un autre dès aujourd’hui, avec le lancement d’ANote Music. La start-up du Technoport annonce 357.000 euros d’assets placés aux enchères puis échangeables, ensuite, sur cette bourse digitale des droits musicaux.

Le test de la solution technologique pour une centaine d’inconnus s’est bien passé. Le test de la plateforme elle-même, qui a généré 140.000 euros d’enchères, s’est bien passé aussi. Ce matin, ANote Music se lance vraiment.

Un moment important dans la vie d’une start-up que ce «go to market». Ce lundi, tout le monde retenait son souffle dans la start-up hébergée au Technoport, à Belval, avant le lancement des enchères pour des droits musicaux estimés à 357.000 euros.

En plus des droits d’Irma Records, qui ont servi de base au dernier test grandeur nature, proposera des titres du catalogue italien Benvenuto Edizioni Musicali, et notamment des chansons de Laura Pausini, Ivana Spagna, Adriano Celentano, Paola e Chiara, Marco Masini ou encore Sugarfree, ainsi que des artistes polonais Tomasz Lubert et Piotr Konca. Les artistes présents sur la plateforme devront avoir généré au moins trois ans de revenus de la musique.

«ANote Music est le genre de projet qui peut donner un énorme coup de pouce à l’industrie de la musique. Je suis heureux de m’associer avec eux et d’apporter le catalogue d’édition Benvenuto Edizioni Musicali aux investisseurs de détail et aux fans de musique. Avec les chansons de ce catalogue interprétées par certains des plus grands artistes internationaux, je suis ravi de voir comment la vente aux enchères se déroulera», s’enthousiasme Roberto Bonizzoni, également connu sous le nom de «Roby Benvenuto», le CEO de la société d’édition Benvenuto Edizioni Musicali.

Au cours des prochains jours, les uns et les autres, institutionnels ou particuliers, vont pouvoir miser sur les premières enchères. Une fois clôturées, les droits seront confiés au meilleur offrant, qui pourra les conserver ou les échanger sur un marché secondaire, la totalité des opérations étant conduite par la technologie de la start-up et sur sa plateforme.

Au fur et à mesure, ses initiateurs, Marzio Schena en tête, ajouteront de nouveaux catalogues, et donc de nouvelles enchères, en espérant convaincre de nouveaux artistes et de nouveaux investisseurs.

«Bien que le streaming soit en hausse, Goldman Sachs prévoyant que les revenus totaux de streaming atteindront environ 37,2 milliards de dollars d’ici 2030 pour 1,15 milliard d’utilisateurs payants, le gros problème réside dans les paiements différés qui entravent la capacité des artistes à gagner leur vie», . «En 2018, 56,4% des revenus générés par les services de streaming par abonnement au Royaume-Uni ont été versés aux artistes et aux maisons de disques, en baisse de 2,5% par rapport à 2016. De même, en 2018, les artistes et les maisons de disques aux États-Unis ont été payés 1,1% de moins de l’argent total versé aux ‘détaillants’ de musique – un secteur dominé par les services de streaming.»

, les revenus de l’industrie mondiale de la musique devraient plus que doubler pour atteindre environ 131 milliards de dollars d’ici 2030, contre 62 milliards de dollars déclarés en 2017.

Le nombre d’utilisateurs, le nombre d’utilisateurs actifs – qui placent des enchères sur des droits – et le nombre d’enchères seront autant d’indicateurs du succès de la start-up luxembourgeoise. «Mais nous voudrions surtout que notre plateforme d’investissement soit fonctionnelle et stable et que chaque utilisateur se réjouisse de l’utiliser», assure le porte-parole d’ANote Music.