Après Klin, Antoine Hron a lancé byKlin, son premier magasin physique. La tradition du nettoyage dopée à la technologie. (Photo: Paperjam)

Après Klin, Antoine Hron a lancé byKlin, son premier magasin physique. La tradition du nettoyage dopée à la technologie. (Photo: Paperjam)

Depuis le 1er septembre, Antoine Hron et Klin a mis un pied dans le business physique en s’installant dans la galerie commerciale du City Concorde. L’enseigne de «l’entrepreneur opportuniste» et son associé Pit Zens s’inscrit dans la même tendance que Zara, Nike ou Decathlon.

Le retour à la boutique n’est pas un échec pour un entrepreneur numérique. Zara a ainsi lancé trois fonctionnalités dans son application pour faciliter la vie des clients en boutique, comme la possibilité de réserver une cabine d’essayage un samedi après-midi. Nike a ouvert cet été sa House of Innovation sur les Champs-Élysées, qui n’est ni plus ni moins qu’un magasin du futur. Decathlon a lancé en septembre Decathlon DX, où seuls les titulaires de la carte peuvent acheter. Ikea propose de plus en plus son Scan & Go, qui permet aux clients de scanner les produits qu’ils veulent acheter au fur et à mesure de leur visite avant d’aller payer leur panier et de partir sans attendre.

Antoine, vous, vous avez repris une boutique physique. Aux antipodes de ce que vous défendiez depuis le début de Klin, service de nettoyage de vêtements digital et respectueux de l’environnement?

Antoine Hron. – «Le Covid est passé par là. Moi, comme entrepreneur, j’ai toujours défendu l’opportunisme, la capacité à saisir des opportunités. Quand le patron du City Concorde m’a appelé en me proposant de reprendre le pressing de la galerie, qui était en faillite, on a discuté et j’ai dit oui. J’ai lancé la marque byKlin. J’avais toujours imaginé commencer par un pop-up store dans un ou deux endroits à forte visibilité. Le City Concorde reste un endroit privilégié pour l’accès à la clientèle.

Qu’est-ce que ça veut dire? Finis le numérique et les start-up?

«La boutique nous permet d’accéder à une clientèle que nous ne touchions pas avec Klin. Les personnes les plus âgées ou les réfractaires à la technologie. Ceux qui veulent voir quelqu’un quand ils amènent leurs affaires en boutique, qui veulent voir les machines. Ça nous permet de voir les deux faces du même business et d’apporter une touche ‘locale’ parce que les gens ont besoin de confiance et de se rapprocher physiquement. Ça se sent. Et nous maintenons les mêmes processus numériques pour améliorer, par exemple, la traçabilité des vêtements qu’on dépose chez nous et le suivi de leur nettoyage.

Le Covid-19 est derrière vous? Comment avez-vous vécu cette période?

«Il faut se bouger! Nous, on a décidé de prendre tout ce qu’on pouvait prendre pour travailler, pour faire autant de chiffre que possible! Même ce qu’on n’avait pas envie de faire ou ce à quoi on n’avait pas pensé ou pas accès. Par exemple, habituellement, les Allemands cassent les prix pour accéder au marché de la maison de retraite Pescatore. Avec le Covid-19, ils ne pouvaient pas venir. Nous avons récupéré le contrat. On voit que nos clients habituels, comme les restaurateurs, souffrent. Le télétravail a vu de nombreuses sociétés fermer et notre activité s’en est ressentie. Même si les gens ont continué à faire appel à nous à titre individuel. Depuis le 15 septembre, on voit l’activité redémarrer et nos verticales reprennent!»