Il en a eu marre de travailler autour des idées des autres. Il y a deux ans, Ben Smith envoie tout balader pour se consacrer aux siennes. «J’en avais 59, aucune n’a rien donné.» Alors le Sud-Africain arrivé au Luxembourg il y a trois ans décide de reprendre les fondamentaux et passe par le Founder Institute.
À la clé, un modèle en rupture avec les schémas que développent la plupart des start-up à une exception près: pour réussir, pas la peine de viser le marché luxembourgeois, ou même le marché luxembourgeois et le marché allemand, il faut voir plus grand. Et les États-Unis restent le meilleur moyen de vraiment tester un projet. C’est d’ailleurs aussi le chemin pris par les EdTech de référence du Luxembourg, Magrid et Ta-Da!.
«D’un côté, il y a les produits dont nous avons besoin tous les jours, mais qui contiennent souvent des choses novices pour l’environnement, sans parler des emballages en plastique. Mon idée est donc d’amener avec régularité des alternatives bios, complètement respectueuses de l’environnement», explique-t-il avec le sourire de ces conquérants à qui on ne refuse jamais rien. «Nous allons pour le moment nous appuyer sur des plateformes comme Amazon ou Shopify, mais nous voulons avoir notre propre plateforme, à terme, sur laquelle je voudrais proposer 10 à 15 nouveaux produits toutes les 10 semaines», dit-il encore au moment où il finalise un deal avec une grosse enseigne américaine prête à proposer ses produits dans ses 10.000 magasins pour une solution hybride.
De 54 à 180 experts bientôt dans la boucle
Le rapprochement des points de vente de ses produits avec les consommateurs est un autre axe, évidemment pour diminuer le coût environnemental de la livraison.
Mais le point le plus spectaculaire réside dans le développement de cette start-up qui emploie deux équivalents temps plein, mais s’appuie sur une communauté de 54 experts, passés par eBay, Amazon et d’autres grands noms du commerce et du commerce en ligne.
Chaque partie du développement a été «saucissonnée» en tâche dans un arbre où chaque responsable d’un pan de l’activité voit, sous sa conduite, ses co-créateurs, comme il les appelle, apporter sept heures de leur temps par semaine à remplir une tâche. Par conviction environnementale, par envie de bouger les lignes en s’appuyant sur leurs expertises. Ils seront 180 dans les mois à venir.
3 millions d’euros comme objectif
«De plus en plus de gens pensent que c’est le moment d’agir, de s’impliquer soit en nous aidant, soit en ayant des comportements d’achats plus responsables», dit M. Smith, qui entend boucler 2022 sur un chiffre d’affaires supérieur à 3 millions d’euros et se préparer pour aller cherche 1,5 à 2 millions d’euros pour la fin de l’année, pour accélérer son développement.
Considéré comme trop bien entouré pour prétendre au Fit4Start de Luxinnovation, il entend faire du Luxembourg sa rampe de lancement mondiale, voire à y installer sa propre usine de produits «green». Après avoir passé trois mois à chercher toutes les options disponibles pour baptiser son business, le nom jeté par le directeur financier après un brainstorming est resté. «Salty» en référence à l’océan qu’il faut protéger de toute pollution, plastique ou autre, et «Lama» pour cet animal en danger.
Cet article est issu de la newsletter hebdomadaire Paperjam Trendin’, le rendez-vous pour suivre l’actualité de l’innovation et des nouvelles technologies. Vous pouvez vous y abonner