Environ trois bonnes heures, si la correspondance est à l’heure et si aucun incident ne survient: c’est, en moyenne, le temps nécessaire pour effectuer en train le trajet Bruxelles-Luxembourg. Et il semble désormais illusoire que cela puisse être amélioré dans un futur proche, le ministre fédéral belge de la Mobilité, Georges Gilkinet, ayant expliqué – dans une réponse au député Josy Arens (CdH) – ne pouvoir «garantir que l’échéance de 2027 sera respectée».
Car l’ambition était bien celle-là: gagner entre 11 et 20 minutes en 2027, et ce grâce à des travaux qui permettront aux trains – du moins, à certains trains – de voir leur vitesse de référence relevée à 160km/h au lieu de 130km/h. Des chantiers de modernisation ont donc été engagés depuis 2007 afin de rendre plus rapide et plus sûre cette ligne aux plus de 150 courbes, qui n’avait plus eu droit à des investissements importants depuis les années 50.
L’Europe sollicitée pour financer les travaux
Ce qui est fait n’est plus à faire, dit le dicton. Mais au final, l’utilité sera bien maigre puisque pour finaliser les travaux qui permettront aux trains d’aller plus vite, il manque, selon Josy Arens, 400 millions d’euros. Interrogé, Georges Gilkinet confirme: «Il manque effectivement des centaines de millions d’euros de financement pour la modernisation de l’axe 3».
Et la Belgique n’a pas ces millions nécessaires. . «Dans le cadre du plan de relance et de résilience de l’Union européenne, j’ai déposé des fiches en vue de moderniser et étendre l’infrastructure ferroviaire. La modernisation de l’axe 3 en fait partie», explique le ministre. Qui ne se berce cependant d’aucune illusion: «Les montants alloués par l’Union européenne dans son plan de relance ne suffiront pas.»
Dès lors, «j’ai envoyé, avec mon homologue luxembourgeois (Déi Gréng), une lettre commune à la Commission européenne afin de faire de la modernisation de l’axe 3 une priorité dans le cadre du Green Deal européen». Quasi une bouteille à la mer.