Les relations entre le Premier ministre kazakh et son icône (notre photo) Alexandre Vinokourov et l’actionnaire principal canadien Premier Tech ont tourné au vinaigre fin 2020. Probablement à l’origine de la plainte contre Abacanto aujourd’hui. (Photo: Shutterstock)

Les relations entre le Premier ministre kazakh et son icône (notre photo) Alexandre Vinokourov et l’actionnaire principal canadien Premier Tech ont tourné au vinaigre fin 2020. Probablement à l’origine de la plainte contre Abacanto aujourd’hui. (Photo: Shutterstock)

La SA luxembourgeoise propriétaire de la licence sportive de l’équipe cycliste Astana est visée par une enquête au Luxembourg après une plainte. Le dernier épisode d’un bras de fer qui a opposé Alexandre Vinokourov au désormais ex-sponsor canadien Premier Tech ces deux dernières années.

«Le différend est vraiment autour de la présence de Vinokourov et de la philosophie qu’il voulait en termes stratégiques et tactiques dans l’équipe. Le Kazakhstan a eu à choisir: est-ce qu’on y va avec l’approche Vinokourov ou on y va avec l’approche internationale, professionnelle, transparente?»

Jean Bélanger n’y va pas par quatre chemins. Dans une interview accordée à La Presse mi-septembre, le président et chef de la direction du groupe Premier Tech, longtemps associé à 50-50 avec le gouvernement kazakh dans l’équipe cycliste Astana, explique pourquoi il s’apprête à quitter l’équipe.

Les Canadiens voulaient réunir d’autres investisseurs de premier plan autour de cette équipe de 85 personnes, l’ancien champion olympique de 2012 ne voulait pas. Automne 2020, le cycliste est écarté de la direction sportive de l’équipe. «Il a été sans contrat pendant deux mois», explique M. Bélanger. «On ne le reprenait pas, ça faisait partie de l’opération ‘grand ménage’. Finalement, le Premier ministre a obligé son retour. On a dit: c’est correct, on va lui faire une description de tâches très serrée. Et juste avant le départ du Tour, il faisait n’importe quoi. On l’a suspendu. Et c’est autour du retour, non-retour de Vino pour 2022 que tout s’est joué.»

Abacanto visée par une plainte

«Vino», explique-t-il plus loin, «c’est comme: on n’a pas besoin de faire ça et on va gérer ça en petites cliques. On n’a pas d’affaires à avoir d’autres sponsors. On est corrects entre nous. On garde ça en petit club serré, sélect. Le moins on en dit, le mieux c’est. Pas de meeting du staff, pas d’explications au staff sur la stratégie pour l’année, où on veut mettre les fonds, ce qu’on veut favoriser. Gérer vraiment les cartes très près de la poitrine. C’est correct, c’est deux façons de gérer, mais nous, on voulait aller vers le changement.»

Ce mercredi, Reuters a annoncé qu’Abacanto, la société luxembourgeoise qui détient la licence sportive de l’équipe cycliste, était visée par une plainte pour falsification de documents, abus de biens sociaux, abus de confiance, blanchiment d’argent et fraude. Une perquisition aurait eu lieu en janvier 2021, donc dans cette période difficile entre l’actionnaire principal et les Kazakhs.

«Apparemment, nous parlons d’une sorte de procédure judiciaire qui a été engagée il y a un an, lorsqu’une autre personne était le directeur général d’Abacanto SA, alors que j’exerçais des fonctions purement sportives jusqu’à l’été 2021. Officiellement, après une pause, j’ai repris le travail avec l’équipe en janvier 2022, il m’est donc difficile de commenter quelque chose à ce propos», a répondu Alexandre Vinokourov à CyclingNews.

Seel désignée comme à la source des ennuis

Écarté de l’équipe dont il avait inspiré la création dès 2012-2013, «Vino» est-il allé trop loin pour se voir réintégré après avoir été une première fois licencié? Mystère. Ou bien la procédure judiciaire intervient-elle après les départs des directeurs sportifs de longue date et amis de Vinokourov, Alexandr Shefer et Dimitri Sedun, fin 2020?

Jusqu’au 14 décembre dernier, la société luxembourgeoise comptait trois administrateurs, Jean Bélanger et les Kazakhs, Tastanbek Yessentayev et Yana Seel. Avant même d’officialiser son départ de la société luxembourgeoise, cette dernière, à qui incombait la gestion quotidienne, avait déjà annoncé rallier .

Pour Sedun, , les problèmes internes chez Astana ont commencé à arriver avec Mme Seel, qui est à l’origine de l’arrivée des Canadiens dans l’actionnariat.