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 (Photo: Vistim)

Quand on y regarde de plus près cependant, on trouve que les attentes des «Gen Y» (aussi appelés «Milleniums») entrant sur le marché du travail sont sensiblement les mêmes que celles de la génération précédente, la fameuse génération X: une rétribution des efforts, un travail qui a du sens, des opportunités d’évolution, un management attentif à l’humain, une gestion du changement.

Bonne nouvelle donc, nous sommes en terrain connu! Sauf que…

La génération Y ose confronter ouvertement les employeurs qui ne tiennent pas leurs promesses dans ces domaines… Et c’est là, à mon avis, où le bât blesse. 

La nouvelle génération est «infidèle» à son employeur, dit-on.  Elle sait bien qu’aucun job n’est garanti à vie. Elle travaille donc son employabilité et prend la responsabilité de sa progression de carrière. Nous en avons longtemps parlé en entreprise… Eh bien, nous y voilà... Et certaines entreprises ont des difficultés à gérer cette demande de mobilité.

Les «Gen Y» négocient âprement avec leur employeur, paraît-il. Ils recherchent une relation de travail «win-win», qui passe soudainement d’un statut de fantasme à celui de réalité. Là encore certains employeurs sont préparés au dialogue, d’autres, pas du tout.

Ils exigent un équilibre vie professionnelle/vie privée: ce n’est pas nouveau… mais concrètement où en sommes-nous? Flexibilité du temps de travail, télétravail, temps partiel: avons-nous fait les efforts nécessaires à leur mise en place? Oups!

Ils sont en recherche de sens et ont de très fortes valeurs. Ça tombe bien, l’entreprise en a aussi! Placardées sur tous les murs et les tasses à café. Malheureusement, là encore, la nouvelle génération nous demande des comptes: ces valeurs sont-elles vraiment vécues de l’intérieur? Re-oups!

Enfin, on dit que les «Gen Y» sont difficiles à gérer. Dans certains domaines, notamment le digital, leurs connaissances sont supérieures aux nôtres. Devrions-nous leur demander de nous former?? Pas si facile pour nos egos de «super travailleurs» et nos structures hyper-hiérarchisées! Voilà que les «Gen Y» vont nous aider à ne pas perdre pied dans la révolution digitale et nous permettre de rester employables… le comble!

Cette génération Y est-elle si critiquée parce qu’elle met mal à l’aise? Elle nous force en fait à tenir nos engagements, et pour les employeurs qui n’ont pas encore sauté le pas, à évoluer rapidement. C’est normal, sain et nécessaire. Les jeunes mettent aussi le doigt sur la vétusté de certains de nos styles de management, non adaptés aux rythme et attentes actuels.

Le «old school» est largement révolu et ceux qui l’ont compris attirent et retiennent ces jeunes talents facilement. Alors, on résiste, on râle ou on s’adapte??