Nathaël Malanda - Associate - Avocat à la Cour chez Allen & Overy Crédit Photo: IMS

Nathaël Malanda - Associate - Avocat à la Cour chez Allen & Overy Crédit Photo: IMS

Accueillies par Allen & Overy, plus de 50 personnes ont assisté à cette conférence traitant d’un de nos maux contemporains: l’infobésité (i.e. terme se référant à une surcharge informationnelle).

À cette occasion, Nathaël Malanda, avocat chez Allen & Overy a rappelé que le code du travail impose aujourd’hui clairement une obligation pour l’employeur d’assurer la santé et la sécurité des salariés au travail. En effet, si le droit à la déconnexion n’est pas clairement inscrit dans notre code du travail, il nous rappelle qu’il est indirectement encadré par les différentes législations relatives au temps de travail, aux congés ou encore au harcèlement.

Selon Marco Boly, Directeur de l’Inspection du Travail et des Mines, le code du travail de notre pays est d’ores et déjà suffisamment explicite pour faire face à cette «Infobésité». À travers une description singulière et pleine d’humour, il nous a décrit les différents symptômes émotionnels, comportementaux, physiques et sociaux que ce phénomène engendre. Il est grand temps pour les entreprises de se saisir du problème, il a aussi expliqué que l’ITM, à travers ces trois missions (i) conseil et assistance, (ii) contrôle et régularisation et (iii) sanctions, est un acteur-clé dans cette régulation. Sur les 120.000 plaintes traitées annuellement par l’ITM, plus de 10% sont liées au conflit autour du temps de travail; ce chiffre monte à 28% dans le secteur financier.

Marco Boly nous incite donc à replacer l’humain au cœur des organisations et à nous poser une question fondamentale: «Existe-t-il une vie après le travail?» Nous sommes tous acteurs dans cette réflexion.

Lydie Recorbet, chargée de Missions RH à l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises, ORSE, en France, a ensuite partagé la perspective de nos voisins français en nous expliquant que cette loi tend à donner un cadre sur la flexibilité du travail en général et sur le droit à la déconnexion en particulier. Elle a, à l’occasion de la conférence, incité les employeurs à engager une démarche proactive pour une meilleure gestion de cette hyperconnectivité, que ce soit à travers une politique de gestion des e-mails (dits facilitateurs et contraignants), l’établissement d’un diagnostic ou encore le rejet d’une politique de présentéisme.

Enfin, Marc Schenberg, Partner et People Leader au sein de PwC, dernier orateur, a partagé avec nous le défi que s’est lancée son organisation pour un meilleur droit à la déconnexion, notamment à travers des mesures de télétravail, l’établissement d’une charte du mieux vivre ensemble ou encore le lancement du programme «Be well, work well». Toutes ces initiatives viennent d’être lancées et ont été bien accueillies par les collaborateurs. Il promet donc de revenir nous en parler dans quelques mois. Insistant sur l’importance de faire évoluer les cultures pour nous reconcentrer sur l’essentiel, il espère que ces initiatives entraîneront une prise de conscience.

Nancy Thomas, Directrice d’IMS Luxembourg, a clôturé en annonçant le lancement d’un projet dédié à l’infobésité et a appelé les entreprises à s’impliquer activement dès 2019.