Niccolo Polli, CEO de HSBC Luxembourg et chair du cluster Corporate Banking de l’ABBL: «Investir en Bourse peut offrir des rendements bien supérieurs, en fonction des secteurs choisis.» (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/Archives) 

Niccolo Polli, CEO de HSBC Luxembourg et chair du cluster Corporate Banking de l’ABBL: «Investir en Bourse peut offrir des rendements bien supérieurs, en fonction des secteurs choisis.» (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/Archives) 

Le marché des actions continue d’avoir la cote auprès des investisseurs. Mais, dans le contexte actuel, quels sont les secteurs à privilégier pour faire fructifier son épargne? Nous avons posé la question à deux experts.

Aujourd’hui, en quelques clics sur votre ordinateur, ou en quelques secondes sur votre tablette ou votre smartphone, il est possible d’investir en bourse. Si la technologie a rendu l’accès à ce marché autrefois très élitiste extrêmement simple, il convient de rappeler qu’il est nécessaire d’être particulièrement prudent lorsqu’on s’engage sur ce terrain.

«Durant le Covid, ce sont des milliards d’euros qui ont pu être épargnés par les ménages à travers le monde. Tout un chacun pourrait donc être tenté de faire fructifier cet argent en bourse. D’un point de vue purement pratique, grâce aux nouvelles technologies, tout le monde peut désormais y avoir accès, confirme Germain Birgen, head of strategic initiatives, Professional Banking Services à la Banque de Luxembourg. Toutefois, il est capital d’être très bien informé sur les spécificités de ce marché. Investir en bourse, ce n’est pas un jeu, cela comporte des risques.

Avant de se lancer, il est nécessaire de se poser plusieurs questions: quel argent suis-je prêt à investir? Pendant combien de temps suis-je prêt à me passer de cet argent? Et enfin, quelle est mon appétence au risque?» Pour s’engager sur ce terrain, il est donc nécessaire de se renseigner, voire de se faire accompagner par un professionnel. «En outre, cela permet de se prémunir contre la cybercriminalité qui frappe de plus en plus les petits investisseurs», ajoute Niccolo Polli, CEO de HSBC Luxembourg et chair du cluster Corporate Banking de l’ABBL.

Le marché des actions a la cote

Malgré les risques importants que peut représenter un investissement en Bourse si l’on n’est pas suffisamment informé, les particuliers semblent de plus en plus enclins à se tourner vers ce marché. «Conserver son argent sur un compte épargne n’a aujourd’hui plus aucun sens au regard des taux d’intérêt extrêmement bas. Si l’on regarde d’autres produits comme le real estate au Luxembourg, vous aurez 2-3% de rendement annuel maximum. Or investir en bourse peut offrir des rendements bien supérieurs, en fonction des secteurs choisis», assure Niccolo Polli.

«Si vous misez tout votre argent sur un seul numéro à la roulette, vous avez peu de chances de voir votre chiffre sortir et de gagner le gros lot. Cependant, en diversifiant votre portefeuille, à travers un fonds par exemple, les chances de voir votre investissement fructifier sont plus importantes. Mais avec un rendement moins intéressant, certes. Encore une fois, il est important pour un investisseur de se poser les bonnes questions sur ce qu’il cherche réellement à obtenir», rappelle Germain Birgen.

Si le coronavirus a engendré une crise sans précédent dans certains secteurs, qui peinent encore aujourd’hui à relever la tête, force est de constater que cette dernière a été une belle source d’opportunités pour de nombreux investisseurs, qui pourraient encore en tirer parti aujourd’hui. «Il faut faire la distinction entre les jeunes investisseurs, qui ont plus d’appétence au risque, et les plus âgés, qui peuvent moins se permettre de prendre des risques puisqu’ils ont moins de temps devant eux pour rebondir en cas d’échec, souligne Germain Birgen. Il est indéniable que, sur le marché des actions, les bourses ont bien performé et qu’il y a des chances pour qu’elles continuent à le faire pendant un certain temps. Mais certains investisseurs, plus âgés et qui ne sont pas forcément à la recherche de rendements hors normes, optent aussi pour le marché plus sécurisant des obligations.»

Santé, fintech et infrastructures green au top

 Dans un contexte post-Covid, certains secteurs, qui ont connu un essor incroyable durant la crise, devraient continuer à offrir d’excellents rendements dans le futur. «Parmi ceux-ci, on pense en premier lieu à celui de la santé. La crise du coronavirus a rappelé combien il était important d’investir dans la recherche de médicaments, de vaccins, de traitements, etc. La vitesse avec laquelle nous avons trouvé le vaccin contre le Covid est avant tout due aux sommes massives qui ont été injectées dans ces secteurs», souligne Germain Birgen. 

La santé n’a pas été le seul domaine à profiter de la crise pour connaître une croissance exponentielle. «Il y a également celui des fintech. Tous les outils, qui ont permis aux gens de travailler depuis chez eux, sont des secteurs intéressants. Puisque le télétravail est amené à se généraliser au-delà de la crise, je pense que c’est une tendance qui devrait perdurer», souligne Niccolo Polli, qui identifie également le secteur des infrastructures, et principalement les infrastructures «vertes», comme étant un marché porteur dans les années futures. «On sait qu’il est nécessaire de s’affranchir des énergies fossiles et de trouver des alternatives plus vertes. Les structures nécessaires pour produire ces énergies vertes à partir du soleil, du vent ou encore de l’eau sont clairement intéressantes dans une logique d’investissement à long terme.» Autre secteur qui devrait connaître une certaine croissance dans les années à venir: celui de la smart mobility.

«On le voit avec l’essor de marques comme Tesla ou Polestar et de nombreuses autres sociétés qui cherchent à développer une nouvelle forme de mobilité, que ce soit pour les camions, les vélos ou les avions», assure Niccolo Polli. «On critique souvent le tourisme spatial, popularisé depuis peu par les Musk, Bezos et autres Branson. Mais on oublie souvent que ce genre d’opération, dont profitent seulement quelques privilégiés fortunés, va permettre de faire des avancées notables en matière de technologie. Une évolution qui permettra, in fine, de servir de nombreux autres domaines», indique de son côté Germain Birgen, qui pointe également les services de paiement électronique et le secteur de la logistique et des transports comme des tendances en devenir sur les marchés boursiers.

Dans un contexte incertain, il existe aussi quelques secteurs refuges, garantissant aux investisseurs une certaine sécurité en matière d’investissement. «On constate toutefois que les valeurs refuges traditionnelles, comme l’énergie, les produits de consommation de base, les services publics ou les obligations, ne sont plus forcément aussi attrayantes que par le passé, indique Niccolo Polli. Ce phénomène s’explique de plusieurs manières. Premièrement, aujourd’hui, d’autres secteurs, comme le numérique, la cybercriminalité ou la santé, sont considérés comme défensifs. Ce sont des secteurs en croissance et leurs bonnes performances récentes devraient s’inscrire dans la durée. Deuxièmement, certains secteurs refuges traditionnels ne répondent pas forcément aux critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr), ce qui les rend risqués. Enfin, les obligations et bons du Trésor sont des secteurs défensifs typiques. Mais, dans le contexte actuel de taux bas, ils ne sont pas attrayants.»

Des secteurs incertains

A contrario, certains domaines d’activité ont été frappés de plein fouet par la crise sanitaire. C’est le cas notamment des compagnies aériennes, de l’horeca, et de ce qui touche au tourisme. Si un rebond est attendu, il est difficile de savoir quand celui-ci se produira. «Il faut en effet être prudent lorsqu’on parle de rebond pour ces secteurs. Je pense qu’il est important de distinguer les voyages d’affaires des voyages traditionnels, assure Niccolo Polli. Le contexte sanitaire changeant qu’on connaît partout dans le monde devrait retarder encore quelque temps les voyages d’affaires.

De plus, le Covid a montré qu’avec les outils de visioconférence, il était possible de ne pas forcément se déplacer à l’autre bout du monde pour avoir des rendez-vous. Les compagnies aériennes low cost, souvent privilégiées par les vacanciers, devraient donc rebondir plus rapidement que les autres.» Si les grandes chaînes hôtelières et le tourisme de masse devraient encore manger leur pain noir quelque temps, d’autres secteurs touristiques pourraient tirer leur épingle du jeu. «Les gens ont redécouvert le tourisme de proximité. Cela pourrait donc être un investissement de niche intéressant à considérer», conclut Germain Birgen. 

Les 5 meilleurs sites pour investir

eToro – Précurseur du trading social, eToro se distingue des autres plateformes d’investissement par son esprit de communauté. Autrement dit, elle permet à un débutant de trader en s’appuyant sur le sentiment du plus grand nombre ou en se fiant au schéma de traders plus aguerris. Accessibles depuis son smartphone ou son ordinateur, la plateforme d’investissement et son interface simple sont idéales pour les novices, mais conviennent également aux investisseurs confirmés. 

Degiro – D’origine néerlandaise, Degiro est l’une des plateformes de trading les plus appréciées par les utilisateurs. Elle doit notamment son succès à sa large variété d’actifs disponibles, ses faibles frais de courtage et l’absence de frais annexes. Accessible depuis un smartphone, Degiro dispose également d’un catalogue de plus de 200 ETF. L’idéal pour les investisseurs qui veulent mettre en place une gestion passive.

XTB – Fondé en 2002, XTB est depuis longtemps l’un des principaux acteurs du courtage en ligne. C’est une plateforme idéale pour faire ses premiers pas en bourse puisqu’elle propose à ses utilisateurs de nombreuses formations. Facile d’accès et intuitive, XTB offre un choix très vaste, notamment en matière d’actions. La plateforme est aussi l’un des rares sites pour investir en bourse qui permette de négocier des actions avec 0% de commission.

AvaTrade – AvaTrade est l’une des plateformes d’investissement les plus fiables et les plus complètes du marché. Elle propose elle aussi des formations à ses utilisateurs et son site web est disponible dans près de 30 langues différentes. AvaTrade permet d’accéder à plus de 250 instruments financiers, notamment des indices, des actions, des matières premières, des devises, des cryptomonnaies… le tout, sans commission.

Skilling – Fondée en 2016, la plateforme d’investissement en ligne Skilling a rapidement été adoubée par les utilisateurs aux quatre coins de l’Europe grâce sa licence CySEC, lui permettant d’opérer dans toute l’Union européenne. Avec Skilling, il est possible de négocier plus de 800 instruments financiers sur le Forex notamment des paires de devises, des CFD, des actions des sociétés les plus populaires, des matières premières et des indices.

Cet article a été rédigé pour le supplément , paru le 27 novembre avec .

Le contenu du supplément est produit en exclusivité pour le magazine, il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via