Ecore doit réduire son activité sur son site d’Aubange tant que des mesures drastiques concernant l’émission de PCB ne sont pas prises. (Photo: Paperjam)

Ecore doit réduire son activité sur son site d’Aubange tant que des mesures drastiques concernant l’émission de PCB ne sont pas prises. (Photo: Paperjam)

L’usine de traitement des fers et des métaux Ecore se situe à Aubange, à quelques centaines de mètres de Rodange, Lamadelaine et Pétange. Suite à des rejets excessifs de substances toxiques, le bourgmestre belge a ordonné une réduction de l’activité.

La mesure fait parler d’elle, car elle est inédite en Wallonie. Alors que l’opinion publique est de plus en plus réfractaire aux usines de broyage de métaux, qu’un récent reportage de la RTBF a mis en lumière les abus de ces entreprises par rapport aux permis d’exploiter qui sont accordés, que les riverains s’inquiètent de voir la biodiversité diminuer à vive allure aux alentours, le bourgmestre d’Aubange a pris vendredi un arrêté de police bridant purement et simplement les activités de l’usine Ecore.

On s’en félicitera sans doute à Rodange, Pétange ou Lamadelaine, très proches de cette usine.

La semaine passée, le bourgmestre aubangeois a reçu un rapport de la police de l’environnement mettant en lumière des dépassements réguliers des rejets de PCB et autres substances toxiques, bien au-delà de ce qui est autorisé par le permis d’exploiter. Le PV reprenant ces infractions a aussi été transmis au Parquet.

François Kinard (cdH) a cependant décidé d’agir de suite, après avoir auditionné les responsables du site. Ecore doit donc «réduire son activité de manière drastique tant qu’elle n’aura pas mis en œuvre des moyens techniques suffisants pour respecter les conditions de son permis d’exploiter et cesser les dangereuses émissions toxiques». Durant l’année écoulée, Ecore a globalement rejeté 450 grammes de PCB, alors que la norme est limitée à 100 grammes, indique le journal Le Soir. Ces PCB sont des molécules très dangereuses, redoutées en tant que perturbateurs endocriniens.

Comme d’autres usines du même genre, Ecore avait obtenu un délai de deux ans pour adapter son installation. Mais du retard a été pris. Les équipements de filtration devaient être en service dès l’automne. Mais ni la Région wallonne ni la commune ne veulent se contenter de promesses. Et mettent donc une grosse pression économique sur l’entreprise.