Le quartier de la gare compte parmi ses habitants 1.829 travailleurs pauvres, c’est-à-dire des travailleurs qui gagnent un salaire inférieur ou égal à 1.942 euros par mois. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Le quartier de la gare compte parmi ses habitants 1.829 travailleurs pauvres, c’est-à-dire des travailleurs qui gagnent un salaire inférieur ou égal à 1.942 euros par mois. (Photo: Maison Moderne/Archives)

11.243 travailleurs pauvres vivent à Luxembourg-ville, soit un peu plus d’un travailleur résident sur cinq. Une étude du Liser précise les disparités salariales entre les quartiers de la ville.

Le chiffre interpelle. Un peu plus d’un travailleur résident de Luxembourg-ville sur cinq vivait sous le seuil de pauvreté en 2020. Dans le détail, 22,3% de l’ensemble des salariés qui habitent dans la capitale – soit 11.243 personnes – subsistaient il y a deux ans avec un salaire inférieur ou égal à 1.942 euros par mois.

C’est ce qui ressort par la Ville de Luxembourg. Livré en avril dernier, le rapport a été récemment publié par la Ville de Luxembourg sur son site internet. Pour autant, le 20 octobre dernier, lors d’une table ronde organisée par le Liser ayant pour thème la pauvreté laborieuse, plusieurs chiffres du rapport ont été mis en avant.

Bonnevoie-Sud, un quartier mixte

Sur l’ensemble du pays, selon les chiffres d’Eurostat et l’analyse du Liser, le pourcentage de travailleurs pauvres atteignait 13,5% en 2021, ce qui est nettement plus élevé que chez nos voisins européens (Belgique 4%; France 8.5%; Pays-Bas 5%; Allemagne 7%). Un temps partiel, un contrat précaire et un faible niveau d’éducation sont clairement des facteurs de risque de pauvreté. Toutefois, un fait est à relever: le taux de pauvreté des travailleurs à temps plein avec un contrat à durée indéterminée et un niveau de qualification moyen reste élevé au Luxembourg.

Le salaire moyen des 11.243 travailleurs résidents vivant sous le seuil de pauvreté est de seulement 705 euros par mois (quel que soit le type de contrat), (Source: Observatoire social du Liser)

Le salaire moyen des 11.243 travailleurs résidents vivant sous le seuil de pauvreté est de seulement 705 euros par mois (quel que soit le type de contrat), (Source: Observatoire social du Liser)

Le rapport renseigne également sur les disparités de salaires des travailleurs suivant le quartier de la capitale où ils résident. Ainsi, toujours selon l’étude du Liser, dans les quartiers comme la Gare, Hamm/Pulvermühle, Bonnevoie-Nord, Mühlenbach ou Neudorf, le salaire moyen des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est inférieur à 660 euros. À l’opposé, le salaire moyen des personnes vivant au-dessus du seuil de pauvreté est quant à lui de 9.087 euros en moyenne dans le quartier de la Ville Haute. Les quartiers de Belair et de Limpertsberg complètent ce classement.

Le quartier de la gare compte parmi ses habitants 1.829 travailleurs pauvres, c’est-à-dire des travailleurs qui gagnent un salaire inférieur ou égal à 1.942 euros par mois. Le deuxième quartier de la capitale à compter le plus de travailleurs pauvres résidents est Bonnevoie-Sud, avec 1.797 personnes. D’un autre côté, ce même quartier compte également le plus grand nombre de travailleurs résidents avec une rémunération au-dessus du seuil de pauvreté: 4.054 personnes. 

Sur l’ensemble de la capitale, ils sont 39.108 travailleurs résidents à avoir une rémunération au-dessus du seuil de pauvreté. 

Le salaire moyen des 11.243 travailleurs résidents vivant sous le seuil de pauvreté est de seulement 705 euros par mois (quel que soit le type de contrat), alors que celui des personnes vivant au-dessus de ce seuil est 10 fois plus élevé et équivaut à 7.029 euros par mois.