Depuis le début de l’année, la SNCA a enregistré 44.963 immatriculations de voitures d’occasion au Luxembourg contre 32.063 nouvelles immatriculations de voitures neuves. (Photo: Shutterstock)

Depuis le début de l’année, la SNCA a enregistré 44.963 immatriculations de voitures d’occasion au Luxembourg contre 32.063 nouvelles immatriculations de voitures neuves. (Photo: Shutterstock)

Le marché de l’occasion profite de la pénurie de puces électroniques, des délais de livraison de véhicules neufs rallongés et de l’incertitude sur le type de motorisation à choisir.

Entre janvier et août, la Société nationale de circulation automobile (SNCA) a enregistré 44.963 immatriculations de voitures d’occasion au Luxembourg. C’est 13,3% de plus sur un an. Mais 2020 a été marquée par la pandémie, les nombreux confinements et les restrictions de déplacement.

En tenant compte d’une année «normale», sur la même période, on note une progression de 3,9% par rapport à 2019 où 43.287 voitures d’occasion ont été immatriculées. Idem par rapport à 2018 avec une croissance de 2,5%. Une tendance à la hausse qui se répercute également sur les prix. Un phénomène qui est le même en Belgique et en France.

«Au niveau de la SNCA, on voit très clairement une bonne tendance sur les immatriculations de voitures d’occasion. Alors qu’il y a », assure Manuel Ruggiu, directeur des opérations de la SNCA.

Selon les experts du secteur automobile, plusieurs facteurs sont à l’origine de l’attrait pour la seconde main. La pénurie de puces électroniques allonge les délais de livraison. Certains automobilistes, ne pouvant pas se permettre d’attendre, s’orientent donc vers le marché de l’occasion. De plus, l’incertitude sur les motorisations et les réglementations à venir sont également des freins à l’achat d’un véhicule neuf, et des automobilistes préfèrent là encore acquérir une voiture d’occasion pour les quelques années à venir avant d’y voir plus clair entre le 100% électrique, l’hybride, le plug-in hybride, les bornes de recharge, etc.

«C’est une analyse qui est certainement juste, mais l’impact est tout de même difficilement chiffrable. D’un autre côté, on constate aussi une hausse des prix des voitures d’occasion», indique , porte-parole de la House of Automobile.


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Généralement, les professionnels du secteur automobile au Luxembourg aiment à souligner qu’il faut compter en moyenne 30.000 euros pour une voiture neuve et 12.000 euros pour une voiture d’occasion. Ce marché a d’ailleurs généré «750 millions d’euros», selon . Aujourd’hui, l’enveloppe moyenne pour une occasion serait plus proche des «13.000-14.000 euros», confesse un spécialiste de la vente automobile à Paperjam. D’autant plus que le marché luxembourgeois est de bonne qualité avec une moyenne d’âge du parc automobile de seulement 6,5 ans (contre 10,8 ans en Europe) et .

Mais avoir une donnée précise sur la question s’avère complexe. «Pour le moment, on encode encore les prix, mais cela n’a pas vraiment de sens du fait de la possibilité de financer une voiture à l’aide d’un leasing. Au final, on encode par exemple un montant de 10.000 euros pour un X5, ce qui est très bas. Mais l’automobiliste a déjà financé ce véhicule avec un leasing et cela correspond à la dernière tranche pour acquérir définitivement le véhicule. Donc, cela ne reflète pas vraiment le prix, et cela fausse le calcul du prix moyen sur le marché de l’occasion», a indiqué Manuel Ruggiu.

50.000 voitures à la casse en Belgique

En Belgique, on estime cette hausse des prix entre 5 et 10%, selon Traxio, la fédération du secteur de la mobilité. Il faut également préciser que chez notre voisin, les inondations ont contribué à l’augmentation des prix sur le marché de l’occasion du fait du jeu de l’offre et la demande. Au lendemain , 50.000 voitures se sont retrouvées déclassées et détruites du jour au lendemain, créant tout aussi subitement une demande intense sur le marché de l’occasion.

Au Luxembourg, le marché de l’occasion connaît un bel essor depuis 2015. À l’époque, la SNCA avait enregistré 55.061 ventes de voitures d’occasion contre 46.473 voitures neuves sur l’ensemble de l’année.

Avant la crise sanitaire, le marché de l’occasion totalisait 63.789 nouvelles immatriculations contre 55.008 nouvelles immatriculations de voitures neuves. L’année dernière, l’écart a été encore plus prononcé avec 61.637 nouvelles immatriculations de voitures d’occasion contre 45.189 voitures neuves.

«Si l’on peut se réjouir de la croissance de ce segment, il est aussi à noter que cette tendance ne va pas dans le sens de la transition écologique, et cela ne va pas faire rajeunir le parc automobile du pays», a tout de même nuancé Gerry Wagner. Une voiture plus vieille est évidemment moins performante en matière de pollution.