Pour son nouveau bâtiment, Schroeder a mis l’accent sur l’acoustique.  (Crédit: Schroeder & Associés)

Pour son nouveau bâtiment, Schroeder a mis l’accent sur l’acoustique.  (Crédit: Schroeder & Associés)

Nous sommes aujourd’hui soumis à des bruits de manière constante, y compris dans notre environnement de travail. L’augmentation de ces nuisances dans des espaces partagés comme les bureaux open space implique de penser à l’isolation phonique et à la protection contre ces bruits pour gagner en efficacité et en productivité.

Sans le vouloir, nous sommes exposés à des bruits différents 24 heures par jour. «Dans tous les volumes, l’acoustique est de rigueur. Nous parlons de protection phonique quand il s’agit de préserver un volume contre les bruits extérieurs comme intérieurs, et de correction acoustique quand on souhaite réduire la réverbération grâce à des surfaces absorbantes, par exemple», précise Georges Reckinger, ingénieur acoustique. 

Gagner en productivité en réduisant les distractions

Ces dernières années, les bureaux privatifs ont laissé place aux espaces partagés, entraînant certaines nuisances sonores pour les travailleurs. «Dans ces bureaux, ce ne sont pas les bruits d’équipements qui posent problème, mais la communication insignifiante et non sollicitée perçue comme du bruit. En particulier lorsque nous effectuons un travail demandant un effort cognitif soutenu.»

Dans certaines entreprises travaillant avec de grands plateaux, cette communication non pertinente (ISE - Irrelevant Sound Effect) pose des problèmes au niveau de la productivité, notamment. «Il faut se demander ce qui coûte le plus cher: investir dans une acoustique appropriée, ou accepter le fait que des personnes travaillent en dessous de leur potentiel? C’est un calcul à faire.»

Comment réduire, alors, cette distraction? Une approche normative permet de réduire l’effet de gêne par des corrections in situ et protections acoustiques entre bureaux. «Certaines surfaces doivent être revues, car elles réunissent parfois jusqu’à 100 personnes dans un open space. Celles-ci ne trouvent pas la protection nécessaire pour travailler efficacement. Nous avons vu que les bureaux partagés fonctionnent mieux si des entités de 10-12 personnes au maximum deviennent gérables.» Le correctif social est important. En effet, l’acoustique des lieux ne se limite pas à des niveaux sonores en dB, mais elle touche surtout la psychoacoustique. «Dans les grands bureaux, par exemple, nous constatons une désolidarisation. L’individu ne se sent plus responsable pour les désagréments causés, puisque d’autres collaborateurs agissent de la même manière. Le savoir-être et le savoir-vivre participent au succès d’un open space. Il faut aussi se rendre compte de son impact sur ses collègues et modifier son comportement, si besoin.»

Le dimensionnement des éléments de façades permet de minimiser l’impact de ces bruits sur l’intérieur.

Georges ReckingerIngénieur AcoustiqueSchroeder & Associés

Moduler selon les besoins et modes opératoires

Une bonne acoustique signifie que les bruits de fonctionnement et de travail sont absorbés ou isolés. Pour atteindre un résultat satisfaisant, «il faut d’abord une acoustique de base des lieux appropriée. Si elle est bien pensée et qu’il n’y a pas de bruits extérieurs excessifs, il faut prévoir un agencement intelligent des volumes selon les modes opératoires des équipes (cohabitations possibles ou impossibles), leurs besoins de communication et de protection respectifs. Cela passe par un agencement des bureaux ou des partitionnements par constructions légères, par exemple.» Pour montrer aux entreprises la voie vers un comportement compatible et respectueux afin de réduire la charge phonique, une sensibilisation à la communication non sollicitée et ses méfaits est menée auprès de celles-ci.

L’impact des bruits extérieurs minimisé

Les bruits provenant de l’extérieur nuisent également au travail et nécessitent pour le bâtiment une protection phonique. «Le dimensionnement des éléments de façades permet de minimiser l’impact de ces bruits sur l’intérieur. Ces éléments doivent suffire aux besoins de protection, variant selon que nous sommes à la campagne ou en ville.» Pour chaque projet, Schroeder et Associés propose aux entreprises de réaliser une étude d’impact acoustique pour moduler intelligemment ces éléments et apporter ainsi un confort acoustique adapté.

Des bureaux pensés pour protéger les travailleurs

Pour son nouveau bâtiment, Schroeder a mis l’accent sur l’acoustique. La boîte d’ingénieurs s’est donc interrogée sur ses modes opératoires. «Nous travaillons avec des bureaux de 2-4 personnes dans lesquels des travaux à efforts cognitifs sont réalisés. Il faut donc un environnement protégé des incidences de bureaux voisins.» L’entreprise a souhaité favoriser une approche open door. «Par la correction acoustique, nous avons essayé de faire en sorte que le volume tampon et les surfaces acoustiques entre les bureaux fassent office de porte. La protection phonique ainsi réalisée suffit à protéger les personnes et les bureaux.» En effet, des volumes confinés et protégés (booth, salles de réunions, think tank) ont été installés afin de déplacer la communication dans ces volumes confinés, lorsqu’elle est nécessaire.

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