L’Agence internationale de l’énergie voit l’offre de pétrole augmenter plus vite que la demande. (Photo: Shutterstock)

L’Agence internationale de l’énergie voit l’offre de pétrole augmenter plus vite que la demande. (Photo: Shutterstock)

Sur fond de hausse des prix du gaz et de guerre en Ukraine, l’Agence internationale de l’énergie revoit à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2022. Un pétrole dont le prix baisse.

Dans son dernier rapport sur le marché du pétrole publié ce 11 août, l’Agence internationale de l’énergie constate une «montée en flèche de l’utilisation du pétrole pour la production d’électricité» et «une accélération du mouvement de passage du gaz au pétrole», qui stimulent la demande alors que le prix du baril est sur une base descendante depuis début juin. La demande mondiale de pétrole est maintenant prévue à 99,7 millions de barils par jour en 2022 et 101,8 millions de barils par jour en 2023, dépassant alors le niveau d’avant-crise du Covid. Pour 2022, l’augmentation est de 2,1 millions de barils par jour en 2022 par rapport aux prévisions précédentes.

Dans le même temps, l’offre a progressé pour atteindre le pic postpandémique de 100,5 millions de barils par jour en 2022. «L’offre mondiale de pétrole devrait encore augmenter d’un million de barils par jour d’ici la fin de l’année», estime l’AIE, qui révise à la hausse ses prévisions pour la production de pétrole russe.

«Alors que les exportations russes de brut et de produits pétroliers vers l’Europe, les États-Unis, le Japon et la Corée ont chuté de près de 2,2 millions de barils par jour depuis le début de la guerre, la réorientation des flux vers l’Inde, la Chine, la Turquie et d’autres pays, ainsi que la hausse saisonnière de la demande intérieure russe ont atténué les pertes en amont. En juillet, la production pétrolière russe n’était inférieure que de 310.000  barils par jour à son niveau d’avant-guerre, tandis que les exportations totales de pétrole n’avaient diminué que de 580.000 barils par jour. L’embargo de l’UE sur les importations de brut et de produits russes, qui entrera pleinement en vigueur en février 2023, devrait entraîner de nouvelles baisses, puisque près d’un million de barils par jour de produits pétroliers et 1,3 million de barils par jour de brut devront trouver une nouvelle destination.»

Vers une reconstitution des stocks

Les stocks mondiaux observés ont baissé «de façon marginale» de 5 millions de barils en juin, avec une réduction des stocks de l’OCDE et des pays non OCDE. Les stocks totaux de l’industrie de l’OCDE ont augmenté de 6,2 millions de barils, pour atteindre 2.681 millions de barils, mais restent de 292,1 millions de barils en dessous de la moyenne quinquennale. Les stocks gouvernementaux mis sur le marché ont totalisé 33,8 millions de barils en juin, soit la plus grande réduction depuis mars. Les stocks mondiaux devraient augmenter d’environ 900.000 barils par jour pour le reste de l’année et de 500.000 barils par jour pour le premier semestre de 2023.

La chute du prix du pétrole observée depuis le pic atteint le 5 juin continue. L’augmentation de l’offre et les préoccupations croissantes concernant la détérioration des perspectives économiques ont fait chuter les prix d’environ 30 dollars par baril par rapport au pic atteint en juin, relève l’AIE. Le cours du Brent est désormais autour de 97 dollars le baril et celui du WTI autour de 92 dollars.