La bombe de 250 kilos qui a semé la pagaille lundi, dans le quartier de la gare, date d’un bombardement américain de la Seconde Guerre mondiale. (Photo: Armée luxembourgeoise)

La bombe de 250 kilos qui a semé la pagaille lundi, dans le quartier de la gare, date d’un bombardement américain de la Seconde Guerre mondiale. (Photo: Armée luxembourgeoise)

Lundi, vers midi, une bombe datant de la Seconde Guerre mondiale a été découverte près du pont Buchler.  L’engin faisait pas moins de 250 kilos. Les opérations de désamorçage ont donc été délicates. Le Sedal en a mené 440 l’an dernier.

«Il faut en premier lieu féliciter le travail de la police et du CGDIS qui ont sécurisé le périmètre rapidement», souligne humblement l’adjudant-major Remy appartenant au Service de déminage de l’armée luxembourgeoise (Sedal).

Lundi, de 10h à 17h, le quartier de la gare de Luxembourg a été bouclé suite à la découverte d’une bombe datant de la Seconde Guerre mondiale, mise au jour lors de travaux à proximité du pont Buchler. «C’était une bombe d’aviation américaine de 250 kilos de type General Purpose avec une fusée de nez et une fusée de queue. Ce qui est relativement normal sur ce type de bombe», souligne l’adjudant-major.

«Nous avons désamorcé l’engin sur place. Ce type de bombe est assez difficile à faire exploser sur site, car il y a trop de choses autour. Des tuyaux de gaz, des bâtiments, des habitations, et nous étions en dessous du couloir aérien du Findel. En cas d’explosion, la déflagration et les éclats peuvent être un danger pour les avions qui se trouvent à 300m d’altitude», souligne le militaire.

Au cours des 20 dernières années, le Sedal est intervenu à trois reprises dans le quartier de la gare en désamorçant deux bombes de 1.000 livres et une bombe de 250 livres.

440 interventions en 2021

Habitué à ce genre de mission, le Sedal doit respecter une méthodologie précise. «En premier lieu, il y a l’évacuation. C’est ce qui prend le plus de temps. Pour le désamorçage, il faut compter 1h à 1h30 par fusée», explique l’adjudant-major Remy, avant d’ajouter «avec 250 kilos, c’était une bombe de taille moyenne. Au Luxembourg, les engins que l’on retrouve peuvent aller de 10 kilos à une tonne».

L’année dernière, le Sedal est intervenu 440 fois dans le pays, notamment dans le nord du Luxembourg. «Nous sommes régulièrement appelés sur des chantiers. Le Grand-Duché se développe et les travaux des communes, des nouvelles routes et des nouvelles infrastructures révèlent d’anciens engins explosifs. Depuis le début de l’année, nous avons déjà fait 50 missions au Luxembourg. Nous intervenons une à deux fois par an sur ce type de bombe d’aviation», explique l’adjudant-major Remy, tout en soulignant que le Sedal est entraîné et capable de désamorcer tous types de bombes et de munitions, mis à part les engins de type atomique.

Le Sedal, constitué de sept démineurs et de deux caporaux formés à la reconnaissance de munitions et aux premiers secours très avancés, s’appuie également sur des photos d’archives pour avoir des renseignements sur les différents bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale. D’ailleurs, il est possible de consulter de . On peut y voir des clichés datant du 11 octobre 1944 d’un récent bombardement de Bonnevoie. Le Sedal dispose également des dernières technologies avec, notamment, des drones permettant de sécuriser les lieux et les munitions en plus de surveiller le périmètre de sécurité. «Régulièrement, en amont des travaux, on nous demande de vérifier sur base des archives s’il y a un risque de tomber sur une bombe.»

 Archives d’un cliché lors d’un bombardement en octobre 1944. (Photo: National Collection of Aerial Photography)

 Archives d’un cliché lors d’un bombardement en octobre 1944. (Photo: National Collection of Aerial Photography)

Une fois désamorcée, la bombe américaine de 250 kilos a été emportée afin d’être détruite dans les jours à venir dans un espace de destruction en Belgique.

Le Sedal rappelle qu’en cas de découverte d’un tel engin, il faut immédiatement se mettre à distance et le signaler à la police qui fera le nécessaire pour prévenir l’unité spécialisée de l’armée luxembourgeoise, capable d’intervenir 24h/24.